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Gps .

Publié le 11 juin 2011 par Bloulou
GPS .

Mon GPS ou Global Positioning System - traduisez: "Système de positionnement global" - vient de rendre l'âme.

Après plusieurs années de bons et loyaux services, il m’a lâchement abandonnée sur une route inconnue… En même temps, si j’avais pris un itinéraire connu, je ne l’aurais pas utilisé ! Donc, panique à bord !

Affolement général, que faire ? Les cartes ont déserté ma voiture depuis que cette belle invention avait fini par me faire croire que j’étais championne en orientation routière…

Grossière erreur, mais ne dit-on pas justement que ces petits incidents – évitons l’accident tout de même ! – sont formateur ?

Certes, certes, mais là pour le coup je n’avais pas le temps de m’appesantir sur la question.

Alors, au lieu de me laisser bercer par des : « Tourner à droite » - « Tourner à gauche » - « Prendre le rond point puis la 2e sortie en face», je me suis mise à regarder : LES PANNEAUX !

Alors ça ! J’en avais presque oublié leur existence et leur déclinaison en blanc, bleu, vert ; ils étaient devenus pour moi de simples décorations de voyage, soulignant le paysage comme le faisaient déjà les poteaux électriques ou téléphoniques.

Seuls les panneaux jaunes continuaient à m’interpeller et réussissaient à me détourner de mon GPS vénéré, puisque là, il s’agissait de travaux obligeant à emprunter des chemins de traverses. Ne l’écoutant plus durant le temps de la déviation, j’avais le droit à des : « Faites demi-tour, faites demi-tour ! » sur un ton qui frisait la jalousie, j’en étais bien certaine.

Eh oui, mon GPS et moi ce fut une histoire de plusieurs années à nous aventurer sur des départementales nouvelles et des contrées lointaines. Il était devenu un vrai compagnon de route. Je n’aurais pas été étonnée qu’un jour il finisse par me parler vraiment, me donner ses impressions, répondre à mes interrogations intérieures.

Tellement habituée à sa présence, à ses intonations, cela m’aurait paru presque normal qu’il me dise autre chose que la direction à prendre. On se serait raconté notre vie, on se serait fait des tas de confidences… Il m’aurait fait part de sa naissance, de ses copains et copines réunis à l’usine, avant d’être livrés aux 6 coins de l’hexagone.

Avait-il souffert d’une quelconque séparation ? Avait-il eu le béguin pour une GPS autonome avec écran tactile 4,3 pouces et clavier QuickSpell ?

J’imaginais alors toutes sortes de GPS qui seraient à l’image de leurs propriétaires : Parce que c’est vrai quoi ! Pourquoi ne ferait-on pas des GPS adaptés à leurs acheteurs : des GPS bimbos, des GPS moustachus, des GPS chevelus, des GPS rockeurs, des GPS BCBG, des GPS attachés-cases, des GPS mère de famille, et même des GPS qui fredonneraient des berceuses aux petits… ! Et pourquoi pas ?

Mais n’allez pas croire que tout a été rose entre nous ! Il y a eu de vraies engueulades, comme cette fois où il m’a entraînée sur une route en sens interdit, où encore lorsqu’il me fit tourner en rond pendant une demi-heure, trop fier qu’il était de m’avouer qu’il s’était perdu…

Pas facile pour un GPS un tel aveu !

Et je ne vous raconte même pas, ce jour où il m’a amenée à trente kilomètres de mon lieu de destination, en claironnant d’une voix que j’ai trouvé ce jour-là un tantinet trop robotique pour être honnête : « Vous êtes arrivé ! ».

Oui il m’est arrivé de l’éteindre en lui demandant de reprendre ses esprits… Douche froide assurée ! Et là je peux vous dire que lorsqu’on le remet en route il fait profil bas…

Enfin, ces quelques petits désagréments ne sont rien par rapport aux nombreux services rendus. Mon GPS n’est plus mais je garde le souvenir de tous nos moments partagés…

Tout de même, après tout ce temps, on aurait pu se tutoyer J

Chronique de Marie-Laure Bigand


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