Magazine Journal intime

Quand l’accouchement commence par la perte des eaux!

Publié le 11 juin 2011 par Madameparle

Quand l’accouchement commence par la perte des eaux!

Cette semaine c’est au tour d’Aileen de nous raconter la naissance de son Petidom qui soufflera sa première bougie le 13 juin!!!!

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Vendredi 11 juin 2010, j’ai encore 3 semaines à faire avec ma grosse bedaine. Ce matin-là c’est l’effervescence dans la maison, Clochette et Papa sont en retard, ils me réveillent tellement ça râle mais moi aussi d’ailleurs je suis en retard, je dois faire les courses, être revenue pour midi et partir ensuite à mon dernier rendez-vous à la maternité avec le gynéco. J’agis mécaniquement, j’ignore mon envie de pipi, j’habille la gamine, je recadre, je cours aux toilettes, je reviens mettre les chaussures de la petite, je repars aux toilettes, c’est pas normal, je viens de vider ma vessie et j’ai encore des fuites… Et ça crie, ça court, ça se presse de l’autre côté de la porte. J’ouvre en grand, toujours assise sur le trône, je crie à tout le monde de se taire, les yeux se braquent sur moi et là j’annonce « je perds les eaux »… 10 secondes, le moment de grâce est terminé, l’homme s’agite de plus belle « oh non, pas maintenant, j’ai plein de boulot en plus je dois bosser demain, merde… »
Je prends la situation en main, il va à l’école déposer la gamine et ensuite au boulot comme d’hab, surtout qu’il travaille à 5 minutes en voiture de la maternité ; ma mère qui était dispo pour m’accompagner faire les courses (pousser le caddie devenait un supplice) m’accompagnera à la maternité et prendra ensuite le relais pour s’occuper de Clochette. Je n’ai jamais été aussi vite pour faire une valise (car évidemment j’avais remis cette tâche à toujours plus tard), avec en plus une serviette entre les jambes pour limiter le dégât des eaux ! 30 minutes plus tard me voilà douchée, la valise dans le coffre, le cul sur un sac plastique pour ne pas abimer le siège de la Mercedes.
Mes cours de préparation à l’accouchement ne remontent pas à loin, je sais qu’avec la perte des eaux on me gardera sur place… moi qui me demandais justement si je saurais reconnaitre les bonnes contractions pour partir au bon moment, je suis tranquille !

On m’examine une première fois rapidement « ah oui, vous perdez les eaux… » C’te blague !, je retourne en salle d’attente… on m’appelle encore, j’y retourne, je reviens… je sais plus combien d’aller-retour j’ai du faire, ma valise dans une main, ma serviette de l’autre, devant toutes les personnes qui attendent aux urgences maternité.
On me donne une chambre vers 14h avec un plateau repas « léger » au cas où et on me pose une voie avec bien du mal. Et là j’attends les contractions et si elles ne viennent pas d’ici dimanche ils me déclencheront doucement, rapport à la césarienne que j’ai eu pour la première. Heureusement pour cette attente j’ai mon portable, un bouquin et mon lecteur MP3. J’ai la visite de ma meilleure amie, ma mère vient avec ma fille, l’homme arrive après le boulot… y’a que les contractions qui ne seront pas au rendez-vous. Quelques unes dans la nuit me réveilleront mais rien d’extraordinaire.
Le lendemain, samedi, on repart pour l’attente, les plateaux repas réclamés (parce qu’on ne veut toujours rien me donner, au cas où), les examens, les monitos… l’après-midi l’homme revient encore, ma meilleure amie aussi, on papote avec une sage-femme qui travaillait déjà dans ce service 5 ans auparavant quand j’y avais fait un séjour d’un mois en Menace d’Accouchement Prématuré, mes beaux-parents arrivent, mes parents font un crochet avec Clochette qu’ils vont emmener au zoo pour l’occuper. Ça commence à faire du monde dans cette petite chambre et l’air de rien des contractions arrivent, s’installent, de plus en plus fort. À 16 heures on me dit qu’on va me descendre, mes visiteurs repartent tous… j’attends, toujours pas de brancardier, on me ramène le ballon et on me demande de patienter encore, toutes les salles d’accouchement sont prises d’assaut, un rush de femmes enceintes voulant accoucher. Les contractions me font mal cette fois, je n’attends qu’une chose, qu’une place se libère et qu’on me donne cette fichue péridurale, j’ai tellement mal que je n’arrive même plus à respirer normalement, je fais n’importe quoi !

20 heures, les brancardiers me descendent, 20 heures 45, après 3 tentatives, ma péri est enfin posée. Je suis à 4-5 d’après la sage-femme, on commence une autre attente, plus sereine… La nuit tombe gentiment, le rush est passé, on sent bien que tout le monde à le temps maintenant, la lumière est tamisée, les sages-femmes (une élève à 15 jours du diplôme et une qui supervise) sont d’une gentillesse, d’une douceur ; tellement que je me dis que c’est la péri qui me fait planer mais non, l’homme ressent la même chose. Punaise, même l’anesthésiste était gentil ! En plus j’ai une pompe, je dose moi-même en appuyant sur le bouton. Je ressens sans avoir mal, on attend en papotant, ça nous fait drôle. On ne savait même pas deux heures auparavant comment on allait l’appeler ce Petidom…
21h45, je suis à 7, ça avance plus vite que prévu… 22h45 je suis à 10, génial ! Maintenant on va le laisser descendre et se tourner, car pour l’instant ça n’est pas vers le haut qu’il regarde. Je me mets sur le côté et les sensations sont géniales, je le sens réellement se tourner et descendre dans le bassin. 0h45, il est temps de pousser, je lâche la pompe. C’est là que ça se complique un peu, mes contractions sont efficaces mais elles ont un peu oubliées de gagner en fréquence, je n’en ai une que toutes les 5 minutes au lieu de 2, alors quand j’en loupe une le temps parait long ! Et le temps passe… Le Petidom n’est pas loin mais il faut l’aider un peu, on me fait une légère épisio en s’excusant presque de ce geste (2 points recousus avec un doigté… tous ceux qui ont vu la cicatrice ont admiré le travail de l’élève sage-femme, ça en devenait gênant presque !).

Dimanche 13 juin 2010, 1h38 du matin, je sens enfin mon bébé passer de dedans à dehors, on me le pose sur le ventre, il hurle, je le cajole, je le connais à peine mais c’est tellement lui. J’en pleure de joie, je plane, je le mets au sein et je l’admire… Victor, 50 cm, 3kg330, fait une entrée sereine, entouré de ses parents et sans le savoir, il me réconcilie avec la grossesse et l’accouchement (note : pour sa sœur j’avais fait un mois de MAP, accouchement par césarienne à 31 SA et une petite fée de 940 g qui filera direct en couveuse, loin de moi).

Franchement, ça peut faire gnan-gnan bienvenue chez Mickey mais je garde un vrai bon souvenir de l’accouchement, de l’atmosphère sereine, des sages-femmes, de l’anesthésiste, des auxiliaires et des puéricultrices, même des brancardiers, des sensations que j’ai pu avoir, des émotions que j’ai pu ressentir, de nos choix respectés, de la rencontre avec mon bébé… Je souhaite un tel accouchement à tout le monde !

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