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Fête à La Désirade

Publié le 14 juin 2011 par Jlk

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En guise de remerciement à ceux qui l'ont préparée, Maritou et Philip et leur gang, autant qu'à ceux qui en furent. Ce fut une nuit magique, éclairée par des talents de tous les âges - fête de trouvailles et de retrouvailles d'amis venus de partout, des petites bluesgirls sénégalaises au flûtiste-kiosquier de République, de Camille la chanteuse de Belleville à Pascal le pianiste virtuose de Fribourg, du petit chanteur russe de 10 ans à la vieille dame de 100 ans poignée au coeur par la projection de la conquête de l'Everest revisitée par Alex Mayenfisch à peine un mois après la mort d'Erhard Lorétan l'amide longue date, sans oublier Maria la pasionaria débarquée de Sao Paulo où elle a participé à la renaissance du Brésil, entre tant d'autres. Gracias a la vida...

J'aime l'âne si doux, de Francis Jammes, cité par Michèle Pambrun, de Soues en Pyrénées.

J’aime l’âne si doux
marchant le long des houx.
Il prend garde aux abeilles
et bouge ses oreilles;
et il porte les pauvres
et des sacs remplis d’orge.
Il va, près des fossés,
d’un petit pas cassé.
Mon amie le croit bête
parce qu’il est poète.
Il réfléchit toujours.
Ses yeux sont en velours.
Jeune fille au doux coeur,
tu n’as pas sa douceur:
car il est devant Dieu
l’âne doux du ciel bleu.
Et il reste à l’étable,
résigné, misérable,
ayant bien fatigué
ses pauvres petits pieds.
Il a fait son devoir
du matin jusqu’au soir.
Qu’as-tu fait jeune fille?
Tu as tiré l’aiguille…
Mais l’âne s’est blessé:
la mouche l’a piqué.
Il a tant travaillé
que ça vous fait pitié.
Qu’as-tu mangé, petite?
- T’as mangé des cerises.
L’âne n’a pas eu d’orge,
car le maître est trop pauvre.
Il a sucé la corde,
puis a dormi dans l’ombre…
La corde de ton coeur
n’a pas cette douceur.
Il est l’âne si doux
marchant le long des houx.
J’ai le coeur ulcéré:
ce mot-là te plairait.
Dis-moi donc, ma chérie,
si je pleure ou je ris?
Va trouver le vieil âne,
et dis-lui que mon âme
est sur les grands chemins,
comme lui le matin.
Demande-lui, chérie,
si je pleure ou je ris?
Je doute qu’il réponde:
il marchera dans l’ombre,
crevé par la douleur,
sur le chemin en fleurs.
Le poème de Francis Jammes, «J’aime l’âne si doux…» a paru en 1898 dans son recueil De l’angélus de l’aube à l’angélus du soir. Francis Jammes est né en 1868 à Tournay, au pied des Baronnies, dans les Hautes-Pyrénées.
J'espère que votre fête s'est bien passée !
Amitiés

J’aime l’âne si doux
marchant le long des houx.
Il prend garde aux abeilles
et bouge ses oreilles;
et il porte les pauvres
et des sacs remplis d’orge.
Il va, près des fossés,
d’un petit pas cassé.
Mon amie le croit bête
parce qu’il est poète.
Il réfléchit toujours.
Ses yeux sont en velours.
Jeune fille au doux coeur,
tu n’as pas sa douceur:
car il est devant Dieu
l’âne doux du ciel bleu.
Et il reste à l’étable,
résigné, misérable,
ayant bien fatigué
ses pauvres petits pieds.
Il a fait son devoir
du matin jusqu’au soir.
Qu’as-tu fait jeune fille?
Tu as tiré l’aiguille…
Mais l’âne s’est blessé:
la mouche l’a piqué.
Il a tant travaillé
que ça vous fait pitié.
Qu’as-tu mangé, petite?
- T’as mangé des cerises.
L’âne n’a pas eu d’orge,
car le maître est trop pauvre.
Il a sucé la corde,
puis a dormi dans l’ombre…
La corde de ton coeur
n’a pas cette douceur.
Il est l’âne si doux
marchant le long des houx.
J’ai le coeur ulcéré:
ce mot-là te plairait.
Dis-moi donc, ma chérie,
si je pleure ou je ris?
Va trouver le vieil âne,
et dis-lui que mon âme
est sur les grands chemins,
comme lui le matin.
Demande-lui, chérie,
si je pleure ou je ris?
Je doute qu’il réponde:
il marchera dans l’ombre,
crevé par la douleur,
sur le chemin en fleurs.
(Le poème de Francis Jammes, «J’aime l’âne si doux…» a paru en 1898 dans son recueil De l’angélus de l’aube à l’angélus du soir. Francis Jammes est né en 1868 à Tournay, au pied des Baronnies, dans les Hautes-Pyrénées. J'espère que votre fête s'est bien passée !
Amitiés. Michèle.)


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