Le récit de la naissance express de Romane

Cette semaine Stéphanie qui aime lire le récit des autres s’est décidée à nous raconter la naissance de sa petite Romane.

Si vous aussi ca vous tente envoyez moi votre récit à madameparle@yahoo.fr

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« J’ai adoré être enceinte. Malgré le diabète, la MAP, l’immobilisation et tous les maux de grossesse. J’ai adoré notre bulle, elle & moi, notre vécu, notre partage. Je l’ai aimé si vite, si fort.
Ce qui me terrorisait c’était l’accouchement. Forcément. Pas la douleur, j’ai toujours voulu accoucher sans péridurale. Nan moi j’avais peur de ne pas savoir m’oublier, écouter, lâcher prise. J’avais peur de moi en fait.
Puis le jour-J arrive et là tu oublie tout.

Vendredi 15 avril : 1H du mat’
J’arrive pas à dormir. Ben se lève dans 3H pour aller bosser, on va éviter de le déranger, je rejoins mon meilleur ami le canap. Chouquette (notre bouledogue) me suit. Elle ne me lâche plus depuis quelque temps, si bien que je crois accoucher tous les soirs tellement son comportement est étrange.

1H30 :
Un craquement dans mon ventre. Je perds les eaux, enfn je crois. Le sourire me vient, je me précipite aux toilettes. On est loin des grandes eaux décrites par les copines, c’est léger, rosé. J’ai un doute, un peu peur à cause de la couleur.
Petit tour sur le net pour vérifier que tout est normal, j’ai pas envie de m’inquiéter pour rien. Il semble bien que oui. Je souffle. Il est temps de réveiller Roméo.

3H :
Direction la mater. On a pris notre temps, Papa a déjeuné/paniqué/pris sa douche/réalisé.
Maman a rangé/accroché le linge/transféré ce qui pouvait l’être dans le congèl/laissé un mot aux parents. Chacun son truc!
Deux SF nous accueillent. Je connais les lieux, j’y étais au début de mon 7ème mois. Cette fois-ci plus d’angoisse, CouetteCouette est prête, 38sa, tu peux venir cette fois. Monito, examen. Poche des eaux percée, col effacé, je suis à 2, pas de contractions. On attend le gyneco qui arrivera vers 8H.

4H :
On y est, les contractions arrivent. Dans les reins outch! Je reste debout, impossible de rester allongée. Je perds le sourire, je marche, je serre les dents.

5H :
J’ai des nausées, j’ai faim, je pleure. L’impression de ne pas pouvoir gérer cette douleur que ni les exercices de respiration ni le ballon ne calment. Je fais tourner mon bassin, yeux fermés, je m’accroche aux murs.

6H :
J’appelle la SF pour qu’elle m’aide. Je suis à 3. Je refuse la péri, trop tôt. Elle me propose un calmant pour me détendre et si lui ne fait pas effet on avisera.
Je m’allonge, j’attends, les contractions sont toujours là, dans le bas du dos. Une, deux. La troisième est différente, je panique, je sens une pression affreuse dans le bas de mon ventre. Ben est livide, je me tortille il ne sait pas quoi faire. Quatrième la même. Il appelle la SF.

6H30 :
Autre SF que je connaissais déjà. Je lui dis ce que je ressens, elle m’examine. Je vois la surprise sur son visage, mon envie de pousser est normale, la tête est là, je suis à 10.
On me transfert dans la salle d’accouchement, j’ai l’impression qu’elle va naitre là entre deux salles, j’essaye de ne pas pousser. Je suis dans les vap’, le calmant fait effet, pas sur les contractions, sur moi.

On me place en position, tout est préparé. Je pousse.
Ben me quitte, il se sent mal, il gère mal ma douleur. Je n’ai pas besoin de lui, je veux être seule, je veux qu’on me laisse me concentrer, je plane totalement.
La SF qui m’a posée la perf vient me voir, elle ne comprend pas comment j’ai pu me dilater aussi vite, elle s’excuse. Ca m’est égale, tout va bien.
Le gyneco de garde arrive et m’encourage. J’ai bien écouté mes cours, je pousse efficacement donc je peux pousser quand je veux, même sans contraction.
« Je suis fatiguée, j’ai mal » ayé je me plains ça faisait longtemps!
Je sens tout, le passage qui se fait, la pression, la tête, la déchirure …

7H01:
Elle est là. 10Minutes de poussées et elle est dans notre monde. On a bien bossé toutes les deux. Bienvenue mon coeur !
A partir de là tout est flou, je n’ai plus de notion de temps à peine consciente, je refuse de garder Romane malgrè l’insistance des SF. Le gyneco prévoit 20minutes de couture, je me tortille, je suis shootée, j’ai peur de lui faire mal. Laissez là à son père.
Episio, déchirure. Je pleure. Même l’eau est insupportable, vite que ça se finisse.

On nous reconduit dans la petite chambre pour deux heures de peau à peau. Je n’ai absolument aucun souvenir de cette période.

9H:
Ca y est je suis dans ma chambre. Je récupère ma fille. Ma fille.
Pas vraiment le temps de réaliser, la journée sera brumeuse. Je comprends juste qu’on parle de moi dans les équipes, un premier accouchement express, une maman qui plâne.
Je suis ravie, c’est exactement l’accouchement que je souhaitais. Je suis fière de nous.

Romane a été un bébé très calme, elle dormait beaucoup, ne se réveillait pas forcément pour manger. Je n’ai pas le souvenir de l’avoir entendu pleurer pendant ces 5 jours, un amour.
L’épisio s’est vite rappelée à moi. 3jours avant de pouvoir me lever, 5 avant de pouvoir le faire sans être étourdie. Papa a donc géré les soins, le bain, les couches … parfaitement parfait mon homme !

Ce fut un séjour plaisant. L’équipe médicale a été géniale, je me suis sentie écoutée, comprise, soutenue. L’allaitement s’est fait en toute simplicité. J’ai eu du mal à les quitter, je reviendrai c’est sûr!

Romane a bientôt deux mois. On a appris à se connaître, à se comprendre. C’est un bébé facile, elle dort bien, dans son lit depuis le premier jour, elle mange avec plaisir, elle ne pleure presque pas. Elle râle en revanche, paraît qu’elle tient de moi (forcément!).
Je pense qu’on ne mesure pas la force de cette amour avant de le vivre. Elle me rend meilleure, plus forte, plus patiente, elle m’adoucit. On ne se connait pas depuis longtemps pourtant je comprends tellement de choses avec elle, grâce à elle, pour elle.
C’est l’amour de ma vie tout simplement … »