Magazine Humeur

Coup de tonnerre ;-)

Publié le 01 juillet 2011 par Trinity

1532646_3_dfbd_dsk_quitte_le_bureau_de_son_avocat_benjamin

lemonde_fr_grd

LEMONDE.FR avec AFP | 01.07.11 | 04h08  •  Mis à jour le 01.07.11 | 04h16

Les accusations de crimes sexuels à l'encontre de l'ancien directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn, sont sur le point de s'effondrer, estime jeudi soir le New York Times. Citant deux enquêteurs non identifiés, le journal écrit que le bureau du procureur ne croit plus guère en la version de la femme de chambre guinéenne de l'hôtel Sofitel, âgée de 32 ans, et que celle-ci aurait menti à plusieurs reprises depuis son agression présumée le 14 mai.

Lors d'une audience prévue vendredi devant le tribunal pénal de Manhattan, le bureau du procureur va probablement dire qu'il "a des problèmes" avec le dossier, ajoute le New York Times.
"C'est un bazar, un bazar des deux côtés", a déclaré un officiel au quotidien. Les enquêteurs ont fait des découvertes sur la demande d'asile aux Etats-Unis de la femme de ménage et des liens non confirmés à des activités criminelles, comme une possible implication dans du blanchiment d'argent et du trafic de drogue, affirme le journal.

Plusieurs indivus ont fait des dépots en liquide – d'un montant total d'environ 100 000 dollars – sur son compte en banque ces deux dernières années, selon la même source.

Dominique Strauss-Kahn va comparaître vendredi à New York devant le tribunal pour une audience surprise où ses avocats pourraient demander un assouplissement des conditions de sa liberté surveillée.

Les accusations de crimes sexuels à l'encontre de Dominique Strauss-Kahn sont sur le point de s'effondrer, affirme le New York Times, jeudi 30 juin. Citant deux enquêteurs non identifiés, le quotidien américain écrit que le bureau du procureur ne croit plus guère en la version de Nafissatou Diallo, la femme de chambre guinéenne de l'hôtel Sofitel, âgée de 32 ans.

Celle-ci aurait menti à plusieurs reprises depuis son agression présumée le 14 mai, non pas sur les accusations de viol mais sur son passé. Les analyses ADN auraient révélé qu'il y a bel et bien eu relation sexuelle entre la plaignante et l'ex-directeur général du Fonds monétaire international (FMI).

"QUI SAIT CE QU'IL S'EST VRAIMENT PASSÉ ?"

Citant ses propres sources, New York Post explique que la femme de chambre "a menti continuellement et n'est plus un témoin crédible" aux yeux des enquêteurs. Le tabloïd confirme également qu'il y a bien eu une relation physique entre DSK et Nafissatou Diallo. "Il est clair qu'il y a eu une relation sexuelle ce jour-là, mais qui sait ce qu'il s'est vraiment passé ?", se demande un enquêteur interrogé par le journal new-yorkais.

"Les enquêteurs ont découvert des failles importantes dans la crédibilité de la femme de chambre", écrit le New York Times. "C'est un bazar, un bazar des deux côtés", ajoute une des sources citées par le quotidien. "De fait, M. Strauss-Kahn pourrait voir son assignation à résidence levée, signe qu'il est probable que les accusations criminelles graves portées contre lui ne seront pas maintenues", conclut le New York Times Pour l'heure, ni les avocats de la défense, ni l'équipe du procureur n'ont réagi à ces révélations.

Les procureurs auraient concrètement fourni des précisions sur leurs découvertes, jeudi. Dans une lettre datée du 25 mai, les avocats de M. Strauss-Kahn avaient déclaré avoir découvert des éléments qui "entameraient gravement la crédibilité" de la femme de chambre.

Les procureurs ont, selon les sources du New York Times, évoqué de possibles liens de Mme Diallo avec des activités criminelles, dont celles de trafic de drogue et de blanchiment d'argent. Selon les deux enquêteurs cités par le journal, Mme Diallo a téléphoné à un détenu dans les 24 heures qui ont suivi sa rencontre avec Dominique Strauss-Kahn. Au cours de cette conversation, qui a été enregistrée, elle a évoqué le profit qu'il y aurait à maintenir ses accusations contre DSK.

POSSIBLE ABANDON DES ACCUSATIONS

Le détenu en question aurait été arrêté pour possession d'environ 180 kg de marijuana. Il fait partie d'un certain nombre de personnes qui ont fait des transferts d'argent, d'un montant total de 100 000 dollars (69 000 euros), vers le compte bancaire de la jeune femme au cours des deux dernières années. Des virements ont été effectués en Arizona, en Pennsylvanie, en Géorgie et à New York.

Peu avant la diffusion de ces informations, une audience surprise a été annoncée devant le tribunal pénal de Manhattan qui doit avoir lieu vendredi. A cette occasion, le bureau du procureur devrait probablement dire qu'il "a des problèmes" avec le dossier. Les procureurs ont rencontré, jeudi, les avocats de M. Strauss-Kahn et les parties discutent de l'opportunité d'abandonner les accusations.

Après quatre jours en prison, M. Strauss-Kahn a été remis en liberté provisoire, en l'attente de son jugement, contre versement d'un million de dollars de caution (700 000 euros) et de cinq millions de dollars de garantie (3,5 millions d'euros). Il vit assigné à résidence dans un grand appartement du quartier de Tribeca à New York.

LEMONDE.FR | 01.07.11 | 08h33  •  Mis à jour le 01.07.11 | 08h43

DSK quitte le bureau de son avocat, Benjamin Barfman, le 31 mai 2011.AFP/EMMANUEL DUNAND

Les accusations de crimes sexuels à l'encontre de Dominique Strauss-Kahn sont sur le point de s'effondrer, affirme le New York Times. Citant deux enquêteurs non identifiés, le quotidien américain écrit que le bureau du procureur ne croit plus guère en la version de Nafissatou Diallo, la femme de chambre guinéenne de l'hôtel Sofitel, âgée de 32 ans. Ce coup de théâtre pourrait se confirmer à 11h30 (17h30 à Paris) lorsque M. Strauss-Kahn comparaîtra devant le tribunal pénal de Manhattan pour une audience annoncée jeudi soir à la surprise générale, le prochain rendez-vous judiciaire n'étant pas attendu à l'origine avant le 18 juillet.

LEMONDE.FR | 01.07.11 | 08h19

Dominique Strauss-Kahn, le 19 mai 2011 à New York, lors de son audience à la cour suprême. AP/Richard Drew

Les révélations du New York Times concernant la fragilisation des accusations pesant sur l'ancien président du FMI ont redonné de l'espoir aux proches de Strauss-Kahn.

Le député socialiste et proche de DSK Jean-Marie Le Guen a affirmé vendredi sur France 2 "suivre les événements avec beaucoup d'attention et beaucoup d'espoir. C'est une nouvelle incroyable pour Dominique, pour Anne Sinclair, pour sa famille. Je pense qu'ils ont sans doute l'impression ce matin de se réveiller d'un cauchemar affreux", a-t-il ajouté.

Au micro de Pascale Clark sur France Inter, le maire de Sarcelles, François Pupponi, soutien de longue date de Dominique Strauss-Kahn, s'est réjoui de constater que "les choses ont l'air de s'éclaircir un peu. C'est une bonne nouvelle, mais on a aussi appris à être prudent", a-t-il précisé.

François Pupponi a rappelé qu'il n'avait eu de cesse de clamer l'innocence de son ami, depuis le début de cette affaire : "Pour nous, la version de cette femme ne pouvait pas tenir, on l'a toujours dit,  l'homme qui était décrit n'était pas l'homme que je connaissais."

"On aura le temps de savoir pourquoi elle a menti mais maintenant il faut que Dominique retrouve sa liberté et son honneur", a-t-il conclu, précisant qu'il n'était pas encore question de revoir l'agenda des primaires du PS. "Il faut qu'il puisse dire dans quel état d'esprit il est. Mais effectivement, tout le scénario est à nouveau bouleversé".

L'ancien premier ministre socialiste Lionel Jospin a quant à lui parlé de "coup de tonnerre".

Le Monde.fr avec Reuters

| 01.07.11 | 11h49

De sidération en sidération. Depuis ce dimanche matin 15 mai où les Français ont découvert, médusés, l'inculpation pour tentative de viol de celui qui allait peut-être devenir leur président, l'affaire Strauss-Kahn n'a été qu'une succession de coups de théâtre. Les révélations du New York Times selon lesquelles les enquêteurs ont découvert "des lacunes majeures dans la crédibilité" de l'accusatrice obligent à relire autrement, quoique prudemment, les très rares indications que la femme de chambre, jusqu'ici victime présumée, avait laissé apparaître. Celle-ci, selon le bureau du procureur, "maintient qu'elle a été attaquée" et les tests ADN attestent qu'une relation sexuelle a bien eu lieu entre elle et Dominique Strauss-Kahn, mais ses mensonges répétés au cours de l'enquête ont déstabilisé l'accusation.

Nafissatou Diallo, qui s'était choisi le surnom shakespearien d'Ophelia au Sofitel de Manhattan où elle travaillait, restait invisible. La première photo d'elle la montrait enveloppée d'un drap blanc, tel un fantôme, pour se cacher des caméras à la sortie du tribunal de New York. Elle était depuis sous haute protection de la police et avait quitté l'appartement du Bronx où elle vivait avec sa fille de 16 ans. Certains journaux ont publié par la suite une photo d'elle, le regard flouté, non identifiable. On sait qu'elle est peule, guinéenne, veuve, avait obtenu le droit d'asile aux Etats-Unis, a 32 ans et mesure 1 m 80. Les avocats de la défense de M. Strauss-Kahn, pour disculper leur client, avaient jugé nécessaire de préciser qu'elle était "très peu séduisante".

Pour l'approcher, à New York, on ne pouvait que rôder autour des lieux et des personnes qu'elle fréquentait. Au Sofitel de Manhattan, où elle travaillait depuis trois ans. Sur le seuil de son appartement du Bronx, sur Gerald Avenue, dans un immeuble de six étages en brique rouge et à l'ascenseur déglingué, où quelques appartements à prix modéré étaient mis à disposition par la fondation Harlem Community Aids United en charge des malades du sida ou des drogués. A la mosquée Futa, grand bâtiment de briques rouges à l'angle de la IIIe avenue, où elle venait parfois. Au take-away africain du Bronx, où Mme Diallo faisait quelques heures après le Sofitel. A Tchakulé, son minuscule village natal des hauts plateaux de Guinée, où le New York Times a dépêché un journaliste, sans rien trouver pour éclairer la personnalité de la jeune femme.

Au cœur de Harlem, surtout, au Café 2115, le restaurant africain du boulevard Frederick-Douglass. Mme Diallo y avait ses habitudes et le patron Blake Diallo, a aussitôt attiré l'attention autour de lui, à coups de conférences de presse, en se présentant comme le "frère" de la victime présumée. Il était apparu fatigué, éprouvé. Il disait : "Ma sœur travaille dur, c'est une bonne musulmane et n'est pas du tout le genre à attaquer un homme. Elle ne se sent pas bien, elle est très fatiguée, elle a peur et envie de pleurer tout le temps."

Il assurait que sa sœur l'avait appelé en milieu d'après-midi de l'hôpital où les policiers l'avaient amenée après avoir recueilli son premier témoignage. A ses dires, Nafissatou, encore sous le choc et pleurant abondamment, aurait commencé par ces termes : "Un homme a essayé de me faire quelque chose de très mal." Il récusait toute idée de machination dont sa sœur aurait été l'instrument : au moment des faits, "elle ne savait pas qui était Dominique Strauss-Kahn ; c'est moi qui le lui ai expliqué".

Au gré de la gaffe d'un proche, dans le café, Le Monde apprend peu après que Blake Diallo n'est pas guinéen, comme sa supposée sœur, mais sénégalais. Et qu'il n'est d'ailleurs, pas son frère, mais son ami, voire son petit ami. Interrogé par la suite, M. Diallo s'est expliqué laborieusement : "J'ai dit ma sœur, parce qu'en Afrique, nous nous appelons tous frère et sœur…"

C'est le premier élément d'incohérence qui est apparu dans l'affaire. Les seuls autres éléments susceptibles de mettre en cause la victime avaient été des rumeurs relayées dans le tabloïd New York Post, très proche des milieux policiers mais peu réputé pour sa rigueur, selon lesquelles la femme de chambre aurait demandé expressément à ses supérieurs, à l'occasion de l'absence d'une consoeur, à nettoyer l'étage des VIP, dont la suite 2806 qu'occupait M. Strauss-Kahn. Elle n'était pas étrangère à toute information dans la mesure où elle était syndiquée et où des photos des personnalités importantes étaient parfois affichées dans le vestiaire des femmes de chambre, au sous-sol de l'hôtel. Dernier indice : le retrait non expliqué des avocats initialement choisis par la victime présumée, Jeffrey Shapiro et Norman Siegel, au profit du très médiatique Kenneth Thompson, qui a voulu faire de l'affaire celle de "toutes les femmes violées dans le monde", et des riches et des puissants contre les pauvres et les sans-voix.

Les employeurs de Mme Diallo et les personnes qui la fréquentaient répétaient, de leur côté, des phrases prudemment apprises : "Une fille très grande, très gentille, très respectable, bonne musulmane". Des voisins la disent discrète et effacée, modestement habillée, avec des chaussures sans talon et un foulard sur les cheveux. Le directeur du Sofitel, Jorge Tito, a fait savoir dans un communiqué qu'elle avait "donné entière satisfaction, tant en ce qui concerne la qualité de son travail que son comportement". C'est lui qui, après avoir écouté le récit de la femme de chambre après l'agression présumée, a alerté le New York Police Department.

M. Strauss-Kahn, qui pouvait être libéré à l'issue d'une comparution extraordinaire au tribunal de New York, vendredi 1er juillet, avait-il eu le juste pressentiment ? Au journal Libération, le 16 mai, il avait évoqué son goût des femmes et imaginé le traquenard, un an avant l'élection présidentielle : facile, disait-il, de trouver "une femme violée dans un parking et à qui on promettrait un million d'euros pour inventer une telle histoire"

Marion Van Renterghem


Retour à La Une de Logo Paperblog