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Les pensées fuligineuses d'un penseur de pigeonnier. Digressions aviaires.

Publié le 11 juillet 2011 par Cuicuinrv
. Ami(e)s, vous savez pourquoi j'aime Internet ?
Les pensées fuligineuses d'un penseur de pigeonnier. Digressions aviaires.
Parce qu'il réhabilite l'écriture et la lecture... Parce qu'enfin un média privilégie  l'écrit sur la vidéo, l'actif sur le passif. Parce que cette forme de communication permet à toutes les oiseaux de s'exprimer : les aigles comme les buses, les vautours et les colombes, mêmes les merles, qui, en l'absence de grives ont le droit de se manifester.
Même si parfois le style employé ressemble à un borborygme glaireux. Vous en avez ici l'exemple frappant.
J'apprécie ce lieu où les élites s'expriment fréquemment comme des pieds, avec force fautes d'orthographe et erreurs grammaticales, où la notoriété éclate et où, sous le verni médiatique qui craquelle, apparaissent de banales et médiocres personnalités sans relief.

J'aime intensément cette agora, où le humble peut s'exprimer à l'égal du grand, où le minus de la France d'en bas s'en va interpeller  le puissant, où le petit citoyen qui courbe quotidiennement l'échine peut se transformer en justicier féroce, où la puce peut écraser l'éléphant, où l'identité sociale  s'effondre sous les coups de boutoir du talent oratoire, où les chiures d'oiseau malingres peuvent noyer le phénix sous un tas de merde, où l'anonyme fait la pige à l'académicien, où le talent dénonce les injustices quotidiennes, où les convictions chevillées au corps nous emportent avec enthousiasme...

J'apprécie ce monde sans hiérarchie, où la vacuité côtoie une certaine profondeur, où la simplicité se mesure à la sophistication, où la culture méprisante se fait balayer par la sincérité naïve, où, à l'inverse, la suffisance humilie la sobriété, où le cuistre se retrouve entouré d'une masse de courtisans béats.
J'aime aussi l'anonyme, qui, par timidité ou humilité, ou peur du monde, crucifie la célébrité qui revendique fortement sa place de privilégié. J'aime ces impertinents qui contestent la notoriété de supposés philosophes médiatiques dont on peut se demander d'où vient leur proximité et leur dénomination commune avec Aristote, Platon, Socrate, Pascal, Descartes, Nietzsche, Kant, Hegel ; eux qui n'ont jamais rien inventé et dont les paroles, lancées d'un air pénétré sont un tissu de banalités conformistes allié à des monceaux de platitudes.

Je n'aime pas le recours fréquent aux citations pour exécuter d'un revers l'adversaire qu'on veut éliminer. Je déteste ces belles périphrases qui se veulent assassines. Je me méfie de ces beaux esprits dont le seul génie est de regrouper des petits bouts de pensées pour faire croire que non seulement, ils possèdent un esprit aigu mais encore qu'ils jouissent d'une personnalité hors norme. J'abhorre ces pseudo penseurs, tellement nourris par leurs lectures qu'ils se montrent incapables d'émettre la moindre opinion personnelle un tant soit peu originale.J'aime les intellectuels pas trop médiatiques. Je hais l'intellectualisation.
Pour flamber et faire comme mes doctes collègues blogueurs, j'ajouterai deux citations ringardes attribuées à Confucius qui collent parfaitement à mes niveaux intellectuels et culturels."Se peut-il qu'un homme soit moins sage qu'un oiseau ?"
"Quand l'oiseau est près de mourir, son chant devient triste ; quand l'homme est près de mourir, ses paroles portent l'empreinte de la vertu."

Surtout, ne riez pas : on risque de me soupçonner de rechercher l'humiliation...

Les pensées fuligineuses d'un penseur de pigeonnier. Digressions aviaires.

Ami(e)s, à après. Si la honte ne m'a pas submergé d'ici là.

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