Dream On

J’ai été promu. En quelque sorte. Nouveau boss. Je grimpe d’un cran. Dans ce jeu de chaises musicales, mon ex-boss et moi sommes désormais collègues.

Everything that goes up must come down.

Je ne suis pas mécontent. Le boulot est assez cool et la pseudo promotion est motivante. Mon nouveau boss assure à mort. Je l’aime bien. Je crois qu’elle partage mon sentiment. En même temps, le volume de travail ne fait qu’augmenter. Plus de travail, moins de temps libre. Moins de temps libre, moins de temps pour écrire. Je me retrouve à la croisée des chemins. Que faire? Abandonner l’écriture? Tourner le dos à mon rêve et me satisfaire de ma carrière? Je me rend compte que je vais avoir du mal à cumuler les deux. Écrire demande tant de temps, tant d’effort.

Si j’ai le choix entre courir une heure, ou écrire une heure, je préfère courir. Et ça ne risque pas de changer. Je viens de m’inscrire pour une nouvelle course. The 5th Avenue Mile. J’ai défié JZ, le super-pro de notre band of brothers (the Magnificent 7). J’ai 2 mois et demi pour me transformer en miler. Mon record sur un mile est 5:28. Si je veux battre JZ le 24 Septembre, je dois courir plus vite. Beaucoup plus vite.

4:59.

4 minutes 59 secondes pour couvrir 1’600 mètres.

Minimum.

Je vais documenter les 12 prochaines semaines dans un nouveau blog (entièrement en anglais):

The Brawl in the Fall

En même temps, je vais essayer de maintenir ce blog. “500 Mots Par Jour” fait parti de ma vie. Le succès de ce petit univers a dépassé toutes mes espérances. Mois après mois, des milliers de personnes continuent de prendre le temps de me lire.

Merci.

Cela me comble de joie. Je ressens même une certaine responsabilité à prolonger cette aventure. Si je m’arrêtais maintenant, mon pote Max ne me le pardonnerais jamais.

Ce modeste blog, c’est ma connexion avec Genève, avec mes proches, mes amis.

A coup de 500 mots par jour, je me suis construit un petit pont au dessus de l’Atlantique. Un pont que me relie avec ceux dont la présence me manque.

Dans tous les cas, je suis prêt à affronter cette nouvelle donne avec courage et détermination, deux attributs qui m’étaient étrangers il y a peu. Je n’ai découvert ces qualités que récemment, durant mes interminables courses sur les trottoirs pourris de Brooklyn, autour de cette maudite piste d’athlétisme où je me défonce les orteils chaque semaine dans le but de courir un peu plus vite, un peu plus longtemps. Lorsque tous les muscles de mon corps me prient de m’arrêter, d’abandonner, de rentrer à la maison, et qu’à la place, j’en remet une couche, j’accélère, les jambes lourdes, les muscles pétrifiés par l’acide lactique, les poumons en feu, la bouche grande ouverte en quête d’un oxygène qui semble se raréfier avec chaque enjambée.

Je ne sais pas encore si cette promotion me rapproche ou m’éloigne de Genève.

Seul l’avenir le dira.