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Le récit de la naissance du petit Niaf de Maman Bavarde

Publié le 22 juillet 2011 par Madameparle

Le récit de la naissance du petit Niaf de Maman Bavarde

Hello les filles et les garçons.
Si vous avez envie de garder en souvenir le récit du jour de votre accouchement, vous pouvez toujours venir nous le raconter ici.
Qu’il soit drôle, émouvant, douloureux ce moment est précieux.
Certaines ont pris beaucoup de plaisir à se le remémorer,
d’autres ont beaucoup pleuré en y repensant,
d’autres encore n’arrivent toujours pas à coucher leurs émotions sur la toile.
Si ca vous tente envoyez le moi à [email protected]
Pas de directive particulière si ce n’est d’éviter le style sms et pas trop de fautes d’orthographe Word corrige pas trop mal !
Je vous attends!!!

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Cette semaine Maman Bavarde nous raconte la naissance de son petit Niaf

Voilà comment aurait dû se passer mon accouchement : après des contractions rapprochées, N’Am et moi serions arrivés, souriants et détendus, à la maternité, où j’aurais remis mon projet de naissance top la classe à une sage femme attentive (qui m’aurait d’ailleurs congratulé quant à l’écriture de mon pavé). De là, j’aurais mis mon corps de baleineau dans la baignoire, et en quelques poussées, certes un peu douloureuses, mais parfaitement maîtrisées grâce à ma préparation à l’accouchement en piscine, la chair de ma chair serait apparue, nos regards se seraient croisés, et N’amoureux et moi, on aurait échangé un sourire de connivence et de complicité. Le bonheur…

Oui, bon, bah je suis une grande naïve, et pis c’est tout ! Parce qu’en réalité, tu te doutes bien que ça ne s’est pas vraiment passé comme ça, non ?!

D’abord, j’ai fissuré la poche des eaux. Non non, pas percé, fissuré. C’est presque pareil, sauf que ça prend beaucoup plus de temps. Mais quand même, faut aller à la mater tout de suite, selon les sage-femmes. Pas de dilatation, pas de contraction. Mais des risques d’infection, donc, hop, on reste à l’hôpital et on déclenchera dans 48 heures si besoin.

Et moi, je n’aime pas l’hôpital…Il est 18h30, un lundi soir, on me trouve de vieux restes à grignoter…Première nuit, l’angoisse, seule…d’autant que n’Amoureux est rentré se reposer, demain matin, il doit aller au boulot pour donner quelques directives et préparer son absence à la plus grosse réunion de l’année, qu’il devait diriger mercredi !

Les contractions commencent dans la nuit, se font plus rapprochées le mardi matin. Je serre les dents et ne dis rien. Pas tant que l’amoureux n’est pas revenu ! Toujours pas de dilatation, donc un cachet pour calmer les contractions, et obligation de marcher. On comprend enfin pourquoi les couloirs sont si longs !
Entre deux contractions, on rigole, et à chaque passage au bout du couloir, juste avant le demi-tour, j’apprends un morceau du poème « le sourire », accroché sur le mur. Autant se cultiver en même temps !

Le soir, …ah bah toujours rien. N’Am rentre se reposer. Il est parti depuis moins d’une heure quand les contractions repartent de plus belle. Je tiens bon, pour le laisser se reposer, quand la douleur devient intolérable. (oui, je suis déjà une chochotte à la base.) J’ordonne une péridurale, immédiatement. Tant pis pour la baignoire, rien à faire de la baignoire, piquez moi !!!

S’ensuit une nuit de somnolence, jusqu’au changement d’équipe. Tous les gens présents sont persuadés que maintenant, ça va aller très vite. La bonne blague !
Bon, en même temps, on ne s’ennuie pas, il y a la sage femme, une stagiaire, une puéricultrice, et une nana qui bosse dans le coin et qui veut assister à un accouchement. On pousse tous ensemble, on s’marre comme on peut…Mais ça commence à être long…La sage femme est obligée d’appeler le gynéco. Elle m’a laissé pousser plus que de rigueur, parce qu’elle se doute qu’entre lui et moi ça ne va pas passer. Ah, ok, amène le moi ton shériff, il ne me fait pas peur !
Euh, bah si en fait, un peu quand même. Il m’a tout l’air du gars qui aimerait vraiment être ailleurs. Un cynique, un blasé, sans une once d’humanité. Un qui dit, alors que je pousse depuis plus d’une heure comme une dératée que « c’est pas inutile ce qu’elle fait. » Un qui m’appuie sur le ventre comme un abruti, me laissant un joli hématome pour les 10 prochains jours. Un qui décide d’utiliser les forceps, malgré mes larmes de colère, de rage, d’épuisement, et de peur. Malgré de véhémentes protestations et mon « je préfère largement une césarienne. »

Après l’échec des forceps, il a cette petite phrase qui fait que si j’étais en forme, et pas complètement à l’agonie, je lui cracherai bien mon venin pleine tronche : « bon, bah elle va être contente, elle va l’avoir sa césarienne… »
Je refuse qu’il m’opère. La sage femme ruse alors pour me dénicher un autre obstétricien.

C’est la peur au ventre que je me sépare de l’amoureux, en transe également, pour passer en salle d’opération. Là où tout le monde se raconte sa vie, ses vacances, sa famille, sans se soucier de moi. Là où je pose une multitude de questions, juste pour qu’on me dise que ça va bien. Là où, pendant le plus long quart d’heure de ma vie, j’imagine le pire.

Et soudain, un petit cri, merveilleusement parfait. Un tout petit être qui s’approche de moi, pour quelques secondes, puis qui revient, une minute, le temps que j’arrache ma main de l’emprise de la machine sous les remontrances du personnel (rien à faire !) et que je dise à mon niaf « salut toi, on a bien galéré, hein ? » tout en comptant ses doigts. Cinq à chaque main. Je savais qu’il était parfait, ce bébé ! Oui, il a mis 42 heures pour arriver…mais allez, je lui pardonne !

Qui dit césarienne, dit salle de réveil. Où je refuse de dormir, puisque je suis réveillée (logique) et que tout va bien pour moi, merci. De guerre lasse, ils me ramènent dans ma chambre. Nous sommes trois, et bientôt, la grande sœur arrivera. A nous une nouvelle vie !


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