Dans cette espèce " d'antipodisme" des goûts auquel nous nous heurtons, Flou et moi, je tiens à dire que j'ai trouvé une nouvelle exception et un nouveau livre qui nous rapproche (pour oublier les Gilles Leroy et autres Jacques Tati...) : " Cette histoire-là" d'Alessandro Baricco.
Ladite Flou avait été tellement enthousiaste que je m'étais empressée d'aller en acheter un exemplaire. Bon, j'avoue qu'après mes déboires avec Jacques Tati et le Goncourt de Gilles Leroy, le livre est longtemps resté dans ma pile à lire à prendre gentiment la poussière...
Et, j'avoue, quand j'ai attaqué le premier chapitre qui est quasiment incompréhensible (au point que j'ai cru à un problème d'impression) de par ses découpages de paragraphes anarchiques, de par ses phrases inachevées, de par son manque complet de cohérence (est-ce l'observateur zéro qui nous raconte cette course ? Est-ce le point de vue de plusieurs protagonistes qui se suivent sans s'enchaîner ? Est-ce un rêve ?), j'ai failli lâcher l'affaire et renoncer...
Et puis, je suis allée feuilleter les chapitres suivants et, déjà quand j'ai vu que la construction n'était plus la même, j'ai décidé de persévérer et grand bien m'en a pris !
Ce livre raconte comment une vie peut se résumer à la perfection d'une route...
La vie est une boucle et les courbes sont modelées par ce que nous appréhendons tout le long.
L'histoire d'Ultimo Parri est racontée par les gens qui l'ont côtoyé ou par l'observateur (ou narrateur) Zéro et dont l'existence parsème celle du héros.
Ce sentiment est d'autant plus accentué que le livre est écrit dans des styles très différents suivant les périodes, comme autant de pièces d'un puzzle, comme autant de courbes d'un circuit automobile.
Bref, une impression d'album de photographies, de mosaïque et, pourtant, à prendre un peu de distance, la cohérence et la poésie se révèlent à nos yeux.
Ca me fait un peu penser à ces images constituées d'une multitude de toutes petites images : on peut regarder chaque petit cliché mais en reculant de quelques pas, on découvre une oeuvre plus grande, plus subtile car on sait de quoi elle est faite !
A bientôt !
La Papote