Cette saison de l’amour est dans le pré est au top: du suspens, des roulages de pelles, des citations mémorables, de la paille et de la boue en pagaille, des connasses, des bô gosses de loin, du maquillage girly.
Et puis tout d’un coup tu t’y attends pas tu vois une scène.
Et tes émotions remontent de nulle part.
Un des agriculteurs qui a craqué sur une connasse nénette qu’il a réussi à emballer fissa lui dit au revoir sur le quai de la gare avec des promesses de lendemain.
Arrêt sur image.
Crunchhhhcrunchhh= bruit du disque qui crisse.
Moi, Madame Parle (j’ai un vrai prénom dans la vie) je pourrais d’ailleurs dire Mademoiselle Parle, 15 ans, devant l’UCPA une boulle dans la gorge.
Mes parents devaient venir me chercher directement à la fin des vacances car nous n’allions pas très loin de là!
Devant moi, le car qui doit ramener les ados vers Paris. Pami eux il y a lui: Thomas. On est sorti ensemble il y a à pene quelques jours mais mon coeur de jeune fille chavire totalement.
Viens le temps des aurevoirs, des promesses. Mon coeur se tort. Allons nous revoir? Notre histoire de jeunes boutonneux va-t-elle perdurer au delà de ces quelques jours en montagne?
Denier bisou.
Le car part.
Mon coeur est resté dedans.
Je suis vidée.
La boulle de larmes bloquée dans ma gorge depuis quelques heures se décide à exploser en un torrent d’eau. Je me liquéfie. Tout devient trouble…
Les secondes passent, puis les heures…
Des lettres écrites en espérant. Des économies dépensées pour acheter des cartes téléphoniques.
Puis le retour à Paris fin août.
L’excitation à l’ouverture de la boite aux lettres.
Une enveloppe pour moi de lui.
Un rendez-vous fixé sur un quai.
Sera-t-il aussi beau dans le métro?
Il l’était.