Magazine Journal intime

Bavaro #4

Publié le 05 septembre 2011 par Patrick73

Bavaro #4

Photo F.M


Luchador
C'était une journée comme les autres au pays de la Presidente! Une autre journée à côtoyer le bonheur sur une chaise de plage!

Notre belle gang de fous se faisait cramer tout doucement sur l'bord d’la barboteuse, quand tout à coup, arrivant de nulle part, la merveille masquée!
Oui Oui, le fameux lutteur qui venait d'un endroit inconnu! Celui qu'on surnommait « l'ange du ring ». Le maître de la haute-voltige, le sultan de la troisième corde était arrivé comme un cheveu sur la soupe autour de la piscine, notre piscine à nous. L'improbable merveille masquée.
Sans surprise, la merveille masquée ne parlait pas notre langue ni celle de Shakespeare. Elle parlait espagnol avec un accent québécois?!? Le mystère reste entier. Nos enfants étaient en délire et je dois vous avouer que moi-même, j'étais comme un p'tit gars enfermé dans un Toys R Us. Un lutteur masqué, c'est comme une surprise dans une boîte de Cracker Jack! C'est magique et mystérieux

Bavaro #4

Moi et l'improbable merveille masquée
Je m'approche de la merveille, un peu intimidé...
-(Moi, l'ancien fan de lutte qui ne crache pas sur la magie de la lutte)
Hey, la merveille masquée, j'aimerais prendre une photo avec toi!
-(La merveille masquée)
Si si

Bizarrement, je lui ai parlé en français et il m'a compris, pour mieux me répondre en espagnol. Hummm, il y a quelque chose de louche, que je me dis! Donc, résumons : la merveille comprend le français, pas l'anglais, mais parle espagnol!!!
Il est intemporel, il est un lutteur de toutes les époques. Chaque décennie a eu sa merveille masquée… et si c'était la même personne? Peut-être que la merveille masquée est immortelle, donc! Nous nageons en plein mystère, c'est le cas de le dire!
Les enfants aussi se font prendre en photo avec l'homme masqué! Ils prennent une photo avec l'étrange, comme ils ont pris des photos avec les perruches, les serpents et les singes. C'est donc vrai que les saltimbanques du ring sont des bêtes de cirque!
Certains adultes à la langue bien pendue ont osé dire que la merveille masquée, c'était mon coach Justin, et même certains enfants croyaient fermement que c'était lui! Baliverne, impossible! Justin a malheureusement manqué la merveille, car il était dans sa chambre en train de dormir.
Que voulez-vous de plus. Moi, je suis satisfait de cette réponse! Bon bon, vous allez me dire que je suis de ceux qui croient encore au Père Noël, et puis après...
Merci à la merveille masquée pour cet intermède magique dans un après-midi féérique!
À bien y penser, l'homme masqué avait la même voix que mon coach d'IBS, mais c'est sûrement un hasard...

Bavaro #4

Ma fille et la merveille masquée


Holà
Il est 23h00 pile. Je ferme la porte de la chambre #1222 et je me transforme en chercheur de houblon! Pendant une semaine, j'ai été l'archéologue du plaisir pour moi et pour les autres! Nous cherchions le bonheur coûte que coûte, mais il faut dire qu’on n’avait pas à chercher longtemps. J'ai découvert dans le sud que le bonheur a un sens de l'orientation peu commun. Il vous trouve où que vous soyez, pourvu que vous soyez ouvert à l'accueillir!
Je vais rejoindre mes compagnons d'infortune à l’Hemingway bar. J'arrive au bar, il n’y a pas un chat. Quelques couguars, mais aucune trace de mes amis. Même pas l'ombre d'un Roussel, d'un Corbeil, d'un Banville, d'un Comer, d'une Garon, d'une Mercier, d'une Fradette ou d'un Moose! Niet, nada.
Je cours littéralement vers le lobby, question de perdre le souffle et de rejoindre ce qui reste de ma gang. Je tourne le coin et, au loin, je vois le lobby. Je vois comme une illumination assise au bar. Comme si un faisceau lumineux n’éclairait que cette partie du lobby! Il est assis, en train de siroter tranquillement une p'tite Presidente.
-(Moi, au bout de mon souffle d'athlète)
Éric chu lààààà.
Éric se r'vire et me regarde avec un sourire, le sourire de celui qui est en train de prendre sa dernière bière et qui veut aller se coucher! Moi, j'avais trouvé un ami avec qui faire la fête. En plus, j'étais tombé sur le meilleur ''pound for pound''.
Nous avons commencé par enfiler des Mamajuanas comme si on buvait de l'eau.
Un charmant couple de Russie était assis à côté de nous. De jeunes tourtereaux fraîchement mariés, à la peau de pêche et au sourire niait. On a discuté de hockey et de communisme!
On boit et on boit... je ne sens plus mes pieds et mon compagnon de ''brosse'' ne sent plus sa bouche, car il déparle de plus en plus. Il a perdu le contrôle de sa mâchoire, c'est évident! Rendus là, nos conversations sont incompréhensibles pour n'importe quel français, anglais ou espagnol. Seul un indien de la tribu des Navarros aurait pu embarquer dans la conversation.
Le lobby ferme ses lumières et nous nous dirigeons vers le ''disco night-club'', mais on se fait arrêter par une gang de Repentigny. Deux Martin, un Mathieu et une Annie. On discute tant bien que mal avec eux, qui viennent d'arriver. Nous jouons les guides touristiques... « Guide touristique » est un grand mot dans ce cas!
Éric est tanné, il est au boutte de son rouleau de gars qui a fêté toute la semaine. Il flotte littéralement dans l'alcool, tant et tellement que je vois des vagues de boissons dans ses yeux.
-(Éric, l'indien Navarro)
J'm'en vas m'coucher.
-(Moi, l'autre indien Navarro)
Ok moé si!
J'ai pas fini de dire ma phrase que mon compagnon n'est plus dans mon champ de vision. Pas de Éric à gauche, pas de Éric à droite, pu de Éric sur un bord, pu de Éric l'autre bord et peut-être même pu de bord!!!! Je suis seul d'indien Navarro dans une réserve qui n'est pas la mienne!
Soudain, le ciel devient noir, le vent se lève et le mauvais présage me frôle la nuque.

Bavaro #4

photo F.M

Je vais vers le lobby pour retourner à ma chambre... mais p'tit problème à l'horizon, je ne me souviens plus du chemin pour aller à la chambre!
Je décide de finir ma bière sur un divan du lobby et de rester là jusqu'à temps que je dégrise et que je me souvienne de mon chemin. Le génie entre mes deux oreilles est saoul lui aussi.
Deux gars de l’Espagne arrivent à côté de moi et me demandent s’ils peuvent s'assoir avec moi. Pas de problème, que je dis, mais le p'tit génie entre mes deux oreilles se demande pourquoi ils veulent s'assoir avec moi quand le lobby est rempli de divans vides!
Nous discutons tant bien que mal. Je préférerais être ailleurs et surtout dans la chambre #1222, à l'air climatisée! Les deux Espagnols sont assez gais. Un couple venu profiter du chaud soleil de Bavaro, sans l'ombre d'un doute!
Tout à coup, un p'tit sentiment à l'intérieur de moi m'indique que le danger est proche. Mon feeling ne ment pas. Je ne l'écoute pas souvent, mais cette fois, je l'entends très clairement!

- (Les deux Espagnols)
Come, come with us. We’re going to find your room, but before, come with us in our room to take a beer!

Traduction libre : « Viens dans notre chambre pour prendre une bière, pis après on va te ramener à ta chambre. » Mais ce qu'il faut lire entre les lignes : « Viens dans notre chambre, la bière ce n'est qu'un prétexte pour te cogner la cenne. »

Je suis seul au monde dans le lobby, je suis trop saoul pour me défendre. En fait, je vais me battre s’il le faut jusqu'à épuisement, mais je sais qu'à deux contre un, l'Espagne va l'emporter sur le Québec. Je vais me faire cogner la cenne, j'en suis persuadé. Rendu là, j'espère juste qu’ils ne sont pas ''back order'' en vaseline.
Le plus gros des deux Espagnols, celui qui joue le rôle de l'homme dans le couple, me prend par le bras et me dit :
-(l'Espagnol) Come come, mi amor.
Quoi? Mi amor? Mon amour... je sais que je suis irrésistible, mais là, ça dépasse mes compétences. Il est très insistant et moi je suis fermé comme une huître!
Arrivant de nulle part, trois jeunes hommes se placent entre moi et les deux Espagnols en chaleur! Le plus vieux des trois me regarde dans les yeux d'un air très sérieux et me dit en anglais :
-(l'Anglais à l'accent canadien) Je suis Nate, lui c'est mon frère Nick pis le plus jeune c'est mon frère Zack.
Nous t'écoutions parler avec eux autres pis on a reconnu ton accent québécois quand tu parles anglais. Tu es pour nous comme un frère, un frère canadien! Viens avec nous mon ami, pis on va aller te mener directement à ta chambre, parole de Canadien!
Et il me donne une poigné de main sincère en me regardant dans mes yeux d'indien Navarro apeuré. Nick et Zack font de même.
Les trois jeunots regardent les deux Espagnols d'un air menaçant en leur disant qu'ils peuvent aller se cogner la cenne entre eux autres, ou bien les Canadiens allait ''dropper'' les mitaines!
Mes nouveaux frères m'ont donné une Presidente et nous avons parlé jusqu'au croisement qui mène à ma chambre et à la leur. Nous avons parlé hockey, baseball et crosse, car les trois frères sont de furieux joueurs de crosse! Nate a même fait le camp du club professionnel le Rock's de Toronto, alors que Nick est classé meilleur joueur junior de crosse en Ontario. Quant à Zack, il est un espoir midget pour la prochaine saison! On a aussi parlé de leur père Marc, qui est un partisan du Canadien de Montréal, tout comme leur grand-père qui a fréquenté l'unique Maurice Richard avant de déménager à Toronto. Leur grand-père s'appelle Gérald et il est mort du cancer des poumons en mars de cette année.
Avant de les quitter, je leur dis que j'irai les voir sur le bord de la piscine le lendemain pour les remercier et pour dire à leur père qu'il avait de quoi être fier de ses gars. Les gars étaient contents et moi aussi.
Au croisement du chemin de ma chambre, j'avais retrouvé mes idées et je ne parlais presque plus l'indien Navarro.
On se donne une poignée de main sincère et des accolades.
Puis, je leur dis en riant :
-(Moi) Les gars, vous venez de sauver le cul d'un ancien séparatiste...
Tout le monde se met à rire aux éclats et on se quitte sur ce fou rire monumental en se disant qu'on va se revoir sur le bord de la piscine le lendemain!
La conclusion de cette histoire : en voyant ces trois jeunes Canadiens m'aider comme si c'était la chose à faire, comme si c'était naturel, j'ai compris d'une shot la confédération canadienne!
Le lendemain, je suis allé sur le bord de la piscine saluer la famille Lacoste. J'ai donné la main à Mr. Lacoste, pis je l’ai félicité, car il avait fait une bonne job avec ses enfants. Le papa m’a regardé avec une très grande fierté dans les yeux. Il était ému.
Thank you the brothers Lacoste, thank you. Nate 22 ans, Nick 19 ans et Zack 15 ans.
À suivre...

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