Magazine Journal intime

La fin de ma stomatophobie

Publié le 07 septembre 2011 par Papote

S'il y a une chose au monde, en dehors des endroits clos et/ou noirs que j'ai beaucoup de mal à gérer, c'est le cabinet d'un dentiste... (Quoiqu'un cabinet de dentiste pendant une panne de courant, ça devrait être pire !)
Mon parrain était dentiste.
L'un de mes oncles était dentiste.
Je n'ai jamais eu de problèmes de dents si ce n'est une carie une fois et, pourtant, j'ai la phobie du dentiste.

Bref, je sens bien que ça vous fait ricaner mais une fois par an, j'étais à la limite de prendre des petits bonbons aux plantes contre le stress, je démontais les accoudoirs du fauteuil tellement j'étais crispée dessus, juste pour aller faire un contrôle et m'entendre dire que tout allait bien et que j'ai de bonnes dents...
Non, mais demandez à Moitié de Blonde, je crois qu'elle est capable d'en mourir encore de rire et ça fait 14 ans qu'elle s'est retrouvée par hasard chez un dentiste en ma compagnie !


Je vous laisse donc imaginer la montée de stress quand une douleur fulgurante a irradié ma mâchoire, samedi soir, en mordant dans un morceau de pain !
Ca m'a même empêché de m'endormir (temporairement parce que le contenu de la bouteille de champagne m'avait bien calmée par ailleurs !).
Et puis dimanche matin, je me suis réveillée en me disant : " Quel sale cauchemar j'ai fait ! Me péter une dent... Brrrrrrrr !"
Inutile de préciser que la réalité s'est rapidement rappelée à mon bon souvenir...

Madame Mère, connaissant la chair de sa chair, m'a dit : " Tu appelles, hein ? Ca ne se guérit jamais tout seul et ça risque d'être pire après !"
Elle me connaît bien mais pas tant que ça. Autant, je suis capable d'oublier, plus ou moins volontairement, d'aller faire faire un contrôle autant l'idée d'avoir six mois de soins en cabinet à faire parce que j'aurais trop attendu, me fait dire que j'ai peut-être intérêt à y aller de suite et qu'avec un peu de chance, je n'en aurai que pour une ou deux séances...
Donc, j'ai appelé mon dentiste...
Il me connaît parce que la première fois que je suis allée le voir, je l'ai prévenu : " Aujourd'hui n'est pas votre jour de chance : je vous ai choisi comme dentiste. Je suis confuse..."
Il m'a donc fixé rendez-vous pour hier soir...
J'avoue que j'ai difficilement résisté à l'envie de me bourrer d’anxiolytiques et d'alcool fort et de demander à Madame Mère et Monsieur Père de m'amener semi-comateuse jusqu'au cabinet, de m'asseoir sur le fauteuil et, ensuite, de demander au dentiste de me faire une anesthésie générale pour pouvoir arriver à m'ouvrir la bouche...
J'ai résisté uniquement en me disant que ça risquait de ne pas être un très bon exemple pour P'tite Louloute et que j'aurais du mal à gérer SA prochaine visite chez le dentiste si elle me demandait la même chose !

J'ai donc opté pour la méthode Coué et, pour être sûre que ça fasse effet, j'ai commencé dès hier matin dans ma voiture : " Ca ne sera rien... Au pire, je lui demande à faire une petite pause au milieu... En plus, il est adorable... Je vais me concentrer sur ses yeux et je vais les compter... Allez, ma Grande, tu es une grande fille maintenant, tu dois être courageuse !... Si tu es bien sage, ce soir, tu auras le droit de regarder un bon film sans repasser devant... mais il faut être sage et courageuse !"
Même la petite Papote démoniaque sur l'autre épaule ne disait plus rien et acquiesçait en hochant la tête à tout ce que la petite Papote angélique disait...

Mais, voilà, rien ne s'est passé comme prévu...
Je suis arrivée à jeun quoi qu'un peu moite de l'épine dorsale.
Je me suis assiste sur le fauteuil.
J'ai fait deux ou trois blagues vaseuses destinées à masquer mon envie de pleurer et de m'enfuir.
Le dentiste a chaussé son masque, a sorti ses outils et... et...
Mon dentiste est un magicien !

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Je traînais ma stomatophobie depuis cette fameuse et unique carie d'il y a 25 ans mais depuis hier soir, j'envisage sereinement les 4 ou 5 séances de soin qui vont s'enchaîner dans les semaines à venir...
Il a respecté ma peur même quand j'enfonçais mes talons dans son fauteuil après avoir préalablement enroulé mes jambes autour (du fauteuil, pas des talons !).
Il m'a bien tout expliqué ce qu'il allait faire deux fois parce que je voulais être sûre d'avoir bien compris ou parce que la panique avait paralysé mon neurone neurasthénique.
Il a été d'une patience angélique même quand je ricanais bêtement de stress.

Je veux épouser mon dentiste !
J'aime mon dentiste d'amour fou !

Ah j'oubliais : j'ai bien compté, il en a deux, des yeux ! Deux très beaux yeux bleu-vert !

A bientôt !

La Papote


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