Quota mon amour!

Depuis que le Roi a annoncé les élections anticipées du 25/11/2011, une date qui n'est pas encore confirmée ni clairement rejetée par l'ensemble des acteurs politiques au Maroc, tout le monde y va de ses revendications, de ses demandes spéciales sous pression de telle ou telle organisation défendant quelque principe qu'il soit. Les quotas, c'est le nouveau mot d'ordre, une locution qui arme tous les mantras lancés à la figure du premier ministre, du parlement, et toutes les instances qui sont sensées préparer la feuille de route des législatives qu'on veut salvatrices, et témoins du nouvel ordre politique Marocain. Beaucoup d'attentes, mais hélas toujours les mêmes erreurs, et les sempiternelles tractations futiles, ponctuées d'un manque de conscience délibéré qui aggrave les issues, car l'enjeu est de taille! 

il faut considérer qu'il n'est rien de plus difficile à mener à bonne fin, dont la réussite soit plus incertaine, et qui soit plus dangereuse à mettre en oeuvre, que l'instauration d'un ordre nouveau. Car le réformateur trouve des ennemis en la personne de tous ceux qui profitent de l'ordre ancien, et de bien tièdes défenseurs en la personne de tous ceux qui profiteraient de l'ordre nouveau. (Machiavel: Le prince)

Mais à vrai dire, à quoi servent ses quotas, et qui sont les vrais bénéficiaires de cette représentativité imposée? Autant de questions que de réponses possibles, mais sans réel impact, dans l'absence d'une réalité politique, cartographiée et illustrée. J'entends par là, que tant qu'au Maroc, nous n'avons pas saisi que la politique n'est pas encore bien insérée significativement dans toutes les couches de notre société, jamais aucune forme de représentation n'aura son impact réel, quelque soit son honnêteté et son engagement. Les mots d'ordre sont, alors, encadrement, proximité et légitimité! 

C'est ce qui m'amène à dire, que tout ce qui est dit actuellement, dans tous les forums n'est qu'une couche de fard et rien de plus, tant bien que malgré le sérieux et l'engagement de plusieurs acteurs politiques, ne servira à rien, du moment que l'on continue à tirer les mauvaises ficelles, à l'image de la pression que font les féministes pour la représentation des femmes, dont une vieille comme Latifa Jbabdi espère faire un nouveau cas d'école, au prix de sacrifier une occasion historique de se taire pour une fois, et laisser faire ceux qui de droit sont meilleurs! Je ne suis pas contre l'émancipation et l'épanouissement de la femme, mais je suis contre les tractations sexistes et leur instrumentalisation dans le débat politique. Aujourd'hui, personne n'est dupe, et si les femmes veulent se présenter, elles n'ont qu'à forcer leur chemin, au lieu de négocier une part de "marché"! 

Le système des Quotas a fait ses preuves par le passé et je pense que ce n'est pas demain qu'il va s'avérer efficace par un coup de chance, ou juste parce qu'on y croit! Le rajeunissement des élites est nécessaire, il est même vital, mais ce n'est pas sur des clairières parsemant un tissu de jungle que l'on va cultiver une force politique efficiente et fiable! Pour moi, il est clair que tour cela ne va mener à rien si l'on continue à vendre ce concept comme la potion magique des gaulois, car cela s'apparente à brasser du vent et manger de l'ail avec la bouche des autres. Les jeunes, sont une force, mais s'ils comptent sur autre chose que leur propre initiative, ils commettent une grave erreur, car s'ils seront un jour une carte gagnante, il ne le seront pas forcément dans la bonne main! 

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