Magazine Journal intime

Madame Butterfly ou " les Farfalle aux petits oignons" *

Publié le 23 septembre 2011 par Papote

Madame Butterfly Farfalle petits oignons

Première de mon opéra favori, le plus beau, le plus émouvant, le plus grand, au Grand Théâtre de Bordeaux, hier soir, entourée de Taz, de Moitié de Blonde et de la prof de hautbois de P'tite Louloute : Madame Butterfly de Giacomo Puccini !
Un livret bien moins nunuche que beaucoup d'opéras, une partition magique et puis, hier soir, le tout était servi par un orchestre d'enfer, des chanteurs divins et une mise en scène superbe...
Piouuuuuuuuuuuu, TE-RRI-BLE !!!

Et, histoire de vous mettre dans l'ambiance pour la suite du billet, voici l'un des airs les plus connus et sans doute mon préféré (même si cet opéra regorge d'airs inoubliables !) :

Maintenant que vous êtes dans l'ambiance, je vous raconte l'histoire.
Pinkerton, officier de la navy américaine, de passage à Nagasaki, décide d'épouser une jeune geisha. Pour lui, il s'agit d'un amusement temporaire. Pour elle, c'est l'engagement de toute une vie au point qu'elle renie sa religion pour lui.
Il repart et ne revient que trois ans plus tard avec son épouse, une américaine épousée entre temps. Il n'imagine pas que Butterfly ait pu l'attendre et, surtout, qu'elle ait eu un enfant de lui.
Il décide de ramener l'enfant avec lui aux Etats-Unis afin de lui offrir un meilleur avenir.
Butterfly, comprenant enfin qu'elle a été dupée et qu'elle n'a plus d'espoir, se fait hara-kiri.

Vous remarquerez quand même que les opéras sont rarement rigolos mais celui-ci doit quand même tenir le haut du classement ou pas loin. Mais si c'est un drame, ce n'est pas un mélo (la nuance est ténue mais importante) ! En revanche, je pense que je réagis avec d'autant plus d'émotion que je suis mère et que, donc, la fibre vibre fort...
Bref, un opéra bouleversant et sublime !

Pour commencer (puisqu'il faut bien commencer) : l'orchestre.
Ca va être redondant mais une fois de plus, il faut saluer très bas la performance des musiciens de l'ONBA (grosse pensée pour Calypso !)... J'ai l'impression de me répéter mais c'est un fait : notre orchestre est d'une très très grande qualité !
En plus, petite anecdote, hier soir, l'orchestre était brillamment dirigé par Julia Jones et c'est la première fois que je voyais une femme chef d'orchestre (on dit comment ? " chef" ? " cheftaine" ?)...
Ah et puis, il faut noter que Puccini, dans sa partition, a fait la part belle au hautbois qui a de très beaux soli (rappelez-moi de quel instrument P'tite Louloute joue ? Non, je ne fais pas de fixation mais, maintenant, j'ai l'oeil l'oreille !)...

Les chanteurs m'ont également, une fois de plus, enthousiasmée... Tous ! Tous ? Tous ! Et le choeur avec, bien évidemment !

Cécile Perrin interprète une Butterfly toute en émotions. Sa voix, sa puissance dramatique, tout y est pour vous embarquer avec elle du début à la fin !
Elle est incroyablement remarquable malgré la visible complexité du rôle (peut-être, un très très léger manque de légèreté sur le premier acte mais vraiment, c'est histoire de redire sur quelque chose !) !

Ensuite, j'ai retrouvé Gilles Ragon en Pinkerton. J'avais découvert ce ténor dans le rôle titre de " Tannhäuser" et dans " Carmen". Il m'impressionne toujours autant. Toujours impeccable, toujours talentueux. Un ténor qui a l'étoffe et le coffre d'un grand ténor, c'est rare, il faut en profiter !

J'avais également découvert Eric Martin-Bonnet dans " Tannhäuser" et " Carmen" et je l'ai retrouvé là en oncle bonze inquiétant et sans pitié... Magnifique tout en blanc et en gestes calculés qui contrastent avec sa voix de basse !

Petite mention à Florian Sempey qui m'avait subjuguée en Papageno dans " La Flûte enchantée" et que j'ai retrouvé avec plaisir (même si son rôle était petit) hier soir.

Deuxième petite mention au petit garçon qui jouait le fils de Butterfly car il était petit (4/5 ans environ), il était tard, il est resté longtemps sur scène et il a tout fait comme il fallait (bon, d'accord, Suzuki a pris quelques pétales de fleurs qui n'étaient pas prévus mais bon...), il est resté concentré et a parfaitement assumé son rôle...

Enfin, la mise en scène et les costumes étaient... classiques mais contemporains.
Butterfly était en kimono et Pinkerton en uniforme. Dit comme ça, ça peut faire bizarre mais quand on connaît certaines productions du Grand Théâtre, finalement, ça l'est moins ! Oui, oui, le classique peut apparaître comme une innovation au Grand Théâtre !
Quant à la mise en scène, elle était épurée, très symbolique (les trois petits papillons autour de l'enfant, les esprits des ancêtres, etc) et justement poétique...

En conclusion : une grande soirée de plaisir et d'émotions !
Et, définitivement, c'est mon opéra préféré (suivi, peut-être, par "Le Nozze di Figaro" de Mozart dont je vous reparlerai éventuellement plus tard dans la saison, si j'arrive à avoir des places) !

A bientôt !

La Papote

Madame Butterfly au Grand Théâtre de Bordeaux du 22 septembre au 3 octobre 2011 (il reste encore quelques places !)

PS : Pour la petite anecdote, j'ai fini de rédiger ce billet à 0h40 et j'ai éteint mon ordinateur quand, tout à coup, l'horrible réalité m'a frappée : je n'avais pas appuyé sur le bouton " poster et publier"... Hin hin hin... J'ai donc re-allumé l'ordi et re-rédiger ce billet...

* Et on dit " merci Taz !" pour le jeu de mots pourri... mais j'assume, je l'ai mis !


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