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Toutes nos mères sont dépressives

Publié le 25 septembre 2011 par Naira
Toutes nos mères sont dépressives
Du 7/09 au 8/10/2011 à l'Arrière-scène (reprise)
De la Compagnie Chéri-Chéri

"Un spectacle pour ceux qui veulent "sauver" leurs parents. Comment célébrer la femme la plus importante à vos yeux, j'ai nommé votre maman, en dix leçons ? Prenez : 83 kg de votre meilleur ami ; 4 perruques bien fagotées ; 2 paires de talons aiguilles ; 1 bouteille de rhum en faïencerie de Baudour ; 5 personnages dont un coach ; 1 pantalon taille basse à fin lignage noir. Remuez le tout. Faîtes revenir à feu doux pendant une heure vingt minutes, et vous obtiendrez un moment de théâtre unique, fait d'accidents, d'improvisations, de révélations fracassantes et d'émotion. Après l'homme du câble, retrouvez la compagnie Chéri-Chéri dans son nouvel opus. Impudeur, passions dévorantes, fuite en avant, rien ne sera épargné à vos yeux de spectateurs complices et avertis. Un spectacle à consommer sans modération pour tout qui veut « sauver » ses parents sans perdre trop de temps."

Par où commencer? Telle est la question que la plupart des spectateurs doivent se poser lorsqu'ils ressortent de cette pièce pour le moins peu commune... 

Et pourquoi pas par le négatif? L'arrière-scène a beau être un théâtre audacieux, plein de charmes et accueillant, son côté exigu n'a pas que des avantages (si on considère, toutefois, la promiscuité avec ses voisins comme un aspect positif). En effet, après s'être fait remballées parce que pas de sous et que "yapadebancontactici fautalleràlachasse" puis avoir fait le pied de grue (parce que les gens, pas cons pour un sous, font la fil pour avoir les meilleures places dans la salle) et s'être tant bien que mal frayé un chemin pour avoir un petit bout à se mettre sous la dent et de quoi se désaltérer, on laisse poliment et joyeusement la foule se ruer dans la salle, ravis voir notre espace vital soudainement s'accroitre pour se rendre compte que les seules places qui restent sont celles où il faut se faufiler en marchant sur la tête des cinq personnes qui se sont déjà installées (non pas comme les gens normaux au bout de la rangée mais au début, évidemment) et d'où la vue peut aisément être comparée à un champ de poils capillaires mouvant par touffe sous fond de pièce de théâtre aux fallacieuses moumoutes. Dans le genre "vue de merde", je dois avouer avoir rarement été aussi bien servie. Bref, pleines d'abnégation, nous passons outre pour voir cette ode à la mère aux accents psychologiques, fidèle miroir de nos complexes vies de famille. Du moins, c'est ce que nous pensions...
Mais que nenni! Une pièce pour le moins complexe à la mise en abyme pour le moins décontenançante... Si l'idée de mélanger allègrement personnages et comédiens au point de se croire à une retraite pour déséquilibrés mentaux est à la fois originale et très intéressante, il n'empêche que cela confère à la pièce un aspect résolument brouillon et exagéré qui est peut-être un peu "too much", nuisant, en quelque sorte, à la cohésion de la pièce et à l'adhésion du spectateur...
Terminons tout de même par les aspects positifs: d'incontestables comiques situationnels et de douces moqueries, une mise en scène pour le moins singulière, des acteurs motivés, un décor sympathique et puis un message aussi subtil et clair à toutes les mères, mais aussi à tous les enfants, qui peut se résumer à ce précieux conseil: "Mamans, pour votre propre bien mental, coupez le cordon dès que possible. Enfants, ayez pitié de vos mères, le découpage de chaires, c'est toujours douloureux".  Parfois plus facile à dire qu'à faire.


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