Elections du 25/11/2011: Volte face de l’Etat!

Je suis un grand con! Je l'avoue devant vous tous, et sans exception, je vous fais mes plates excuses, car j'ai cru possible qu'au Maroc, la loi, la constitution et toutes les autres formes de textes étaient capables de changer quelque chose. Que nenni! J'ai écrit des centaines de billets, j'ai combattu sur tous les fronts et j'ai même, des fois, contredit la logique et défié le bon sens, juste pour donner une chance à mes doutes de ne pas s'avérer, mais là…Je ne peux plus vraiment me taire, ni continuer à me laisser faire! C'est trop! Au Maroc, si les paradoxes sont légion et monnaie courante, les oxymores eux, sont devenus la forme excellente de la littérature de l'Etat, sa plus belle réalisation pour nous montrer à tous, qu'il se fout pas mal de tout ce que nous en attendons, puisque dans tous les cas, ce qui marche ici est le fameux: "Allah Ybarek F3mar Sidi!"…

Hier matin et en discutant, sur Facebook, avec mon ami Hamid Elkhayate, il me fait part de sa rage. En lui demandant la cause de tout cela, il m'explose une bombe en pleine figure: "Les autorités marocaines ont décidé de faire l'impasse sur les droits légitimes de la communauté marocaine à l'étranger quand à sa participation pleine et entière aux prochaines élections législatives du 25 novembre 2011." Je ne vous cache pas que j'ai eu du mal à saisir ce message, parce que j'ai toujours cru que cette fois était la bonne, que nous y étions, que le Roi avait donné toutes les garanties au peuple, que la constitution… 

En parlant de constitution et tout le tapage que l'Etat a fait à son propos pour nous la vendre comme le sésame à toutes les portes closes, comme la promesse qu'on fait aux jeunes vierges pour les convoiter en noces, je me rappelle que de cette époque (très vite révolue) les MRE ont été très courtisés, et des bureaux de vote ont poussé comme par magie un peu partout au monde, si bien que le drapeau marocain a fini par envahir les places de Paris, Bruxelles, Amsterdam, Orlando et autres villes à travers le globe, où justement ses marocains d'ailleurs, ont répondu présents! Pourquoi alors on les oublie? Pire encore, pourquoi on leur interdit un DROIT?! Pour rappel, les articles 17 et 18 de la constitution marocaine votée le 01 Juillet 2011, disent: 

ARTICLE 17.Les Marocains résidant à l'étranger jouissent des droits de pleine citoyenneté, y compris le  droit d'être électeurs et éligibles. Ils peuvent se porter candidats aux élections au niveau des listes et des circonscriptions électorales locales, régionales et nationales. La loi fixe les critères spécifiques d'éligibilité et d'incompatibilité. Elle détermine de même les conditions et les modalités de l'exercice effectif du droit de vote et de candidature à partir des pays de résidence.

ARTICLE 18.Les pouvoirs publics Œuvrent à assurer une participation aussi étendue que possible des Marocains résidant à l'étranger, aux institutions consultatives et de bonne gouvernance créées par la Constitution ou par la loi.

Tout manquement à ces droits serait, alors, une infraction à la loi! L'Etat marocain serait, donc, en train de bafouer la loi suprême du pays, à savoir la constitution qu'il a tout fait pour faire adopter, il y a juste quelques mois, et ceci est la preuve, que nous ne pouvons plus compter sur lui, car il se déclare, via se geste en état de démence aggravée. Aucun pouvoir politique qui se respecte n'irait avoir un comportement aussi kafkaïen s'il n'était pas aliéné ou incompétent, et dans tous les cas de figure, nous on n'en veut pas, on n'en veut plus et à bon entendeur, c'est à non que nous dirons NON au lieu de Salut! 

"Non nous allons tous crier, dimanche 13 novembre à Esplanade des droits de l'Homme Place de TROCADERO – Paris, durant la manifestation organisée pour signifier aux autorités de notre pays, qu'il est révolu le temps des non dits, et que notre voix n'est ni à usurper, ni à négliger" s'exprime Hamid ElKhayate, militant syndicaliste et organisateur de cette manifestation, qu'il éspère aura l'impact escompté au près des MRE. Plus loin, questionné à propos de l'encadrement politique des expatriés marocains, il ne manque pas de sourire en me déclarant : "On ne peut pas proprement parler d'un encadrement politique des MRE, c'est une frange de population qui ne représente aux yeux des acteurs politiques et Étatiques marocains "qu'une manne financière sans plus."

Questionné sur ce volte face, et le caractère très mysogine de la décision des autorités marocaines, surtout après toutes les promesses et les yeux doux lors du référendum, Hamid n'y est pas allé par trente six chemins et a ouvert le feu sur les bonnes cibles:" Le référendum n'a eu pour but que d'absorber la révolte populaire naissante au Maroc et c'est pour cela que les autorités ont tout fait pour qu'il y ait une large adhésion. Malheureusement cette tentative n'a pas su mettre fin à cette révolte car les attentes sont d'ordres plutôt sociales et de moralisation de la pratique publique. Le volte face des autorités comme je l'ai expliqué plus haut, confirme l'incapacité de ces dernières à pratiquer un système politique démocratique! Le système marocain est vraiment incompatible avec une vraie pratique démocratique, il en est même très loin car pour ce faire il faut des partis politiques avec une base populaire qui adhère à un programme, une idéologie et un projet de société…" Et il n'a pas tout à fait trot, car ce qui manque à l'instauration d'une véritable démocratie au Maroc, est une classe politique qui ait assez de testostérone pour ne plus pratiquer le copinage avec le palais, ni le Makhzen et ainsi proposer des alternative aussi puissantes que pertinentes à la réalité de tous les marocains! C'est autant attendre que les poules aient des dents, car toujours selon Hamid: "Une simple lecture du spectre politique marocain révèle beaucoup de lacunes :Le parti de l'Istiklal vit toujours sur un héritage d'identification à l'indépendance et au sultan Mohamed 5. Le mouvement populaire, est lui un parti à l'origine Ethnique avec un peu de culte de la personne, les décomposions, recompositions et les vas et vient d'Ahardane. L'USFP, par contre, est le seul parti qu'on peut qualifier de militant, car composé à l'origine par les mouvements progressistes des années 60 et 70, mais il été usé par Hassan II et il se trouve étalé entre une gauche radicale et une gauche caviar qui n'a vraiment pas de projet. Quand au PJD,  c'est un parti basé sur une idéologie religieuse moralisatrice qui lui draine une masse populaire, mais le choc avec avec imarate almouminine et inéluctable car se sont deux idéologies diamétralement opposées, l'une prône un islam moderne et ouvert confiné dans la sphère privée et l'autre un islam actif et au coeur de la pratique politique. Pour finir le PAM, alors là c'est un parti qui a porté un bon projet de société au départ, mais sa proximité du palais et surtout une erreur de stratégie "Comment expliquer qu'un parti puisse avoir des députés sans même participer aux élections législatives?" cette erreur lui à attiré les foudres des autres partis qui ont senti le danger de leur exclusion et il persiste tjrs dans ce sens pour gouverner par procuration en s'alliant avec d'autres partis cette alliance contre nature et une vrai bombe à retardement."  

Ce n'est certes pas aujourd'hui que ces constants ont été faits, et nous connaissons tous les lacunes de nos formations politiques, cependant comme mon ami, je pense sérieusement que ces dernier ont une chance de se relancer, pendant la conjoncture actuelle, car aspirer à un Etat meilleur, c'est nous accepter avec nos défauts et les assumer pour mieux rebondir, sauf que non. Au Maroc, le seuil de responsabilité est vraiment bas, ce qui ne déclenche jamais les alarmes que quand il est trop tard, un peu comme tout le tapage qui a suivi la naissance du mouvement du 20 Février et la culture de la protestation, et qui s'est avéré n'être qu'une carotte et rien de plus: "Nous sommes arrivés à un constat que la constitution n'est autre qu'un recueil de bonnes intentions mais dar loKmane restera 3la Halha," Contlut mon invité, me laissant vraiment perplexe, quand à toutes mes illusions et autres rêves d'un Maroc meilleur. Mais à quoi bon rêver d'un Maroc meilleur justement? Le Maroc n'est-il pas déjà le plusbeaupaysdumonde?

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