Magazine Journal intime

Quelques secondes d'immortalité

Publié le 26 avril 2007 par Thierry

Il y a des soirées qui sont de véritables corvées. Mais vous y allez pour être vu, pour faire plaisir, par amour, par obligation...
D'autres où vous y allez en trainant un peu les talons, et où finalement vous repartez le coeur plus léger que le papier de soie d'une boîte à chaussures.

Et puis il y a ces raretés où, avant même d'avoir quitté le bureau, vous trépignez d'impatience, parce que vous savez que vous allez vivre un de ces moments si parfaits qu'il restera gravé en mémoire et au coeur pendant pas mal d'années. La soirée d'hier fut une de ces raretés.

18.45, je sors du bureau pour retrouver toute ma bande d'amazones avec une joie telle que des ailes me poussent jusque la Grand'Place, où j'arrive en avance. Coup de fil à l'une, réponse à l'autre, en voilà une, une autre rappelle. O. et L. arrivent à quelques minutes d'intervalles. L'une toute en noir, l'autre, estivale. A l'angle de Rihour, on aperçoit avec délectation E. qui distribue les torchons gratuits du soir.

O. va commencer sa soirée au Windsor avec sa soeur pour nous rejoindre juste après. L. et moi décidons d'attendre A. à la sortie de son taf. Pas de nouvelles de L., et M. arrivera en retard. Il est 19.20, le rendez-vous était donné une demi-heure plus tôt. Le soleil me caresse le visage, la soirée qui s'annonce, le coeur.

J'aperçois C. from Mot Compte Double, qui sort de l'agence. La voir me fait tellement plaisir. Mon boulot, le sien. Les nouveaux stagiaires. J'apprend que cette pouffiasse de H. a déclaré venir de ma part, alors que je lui ai dit que je ne voulais pas. Une pétasse qui voit la comm' comme juste deux bisous et un martini, moi, je recommande pas. C. me recommande d'aller à Paris. Je lui annonce que c'est prévu.

A. arrive. Nouvelles pompes, nouveau jean, nouvelle coupe. Elle est resplendissante. On file au Bar. Terrasse obligatoire. On y retrouve J., J., et leurs potes. Les tables se rapprochent pour n'en faire plus qu'une. Un bergerac, s'il vous plaît. On parle de la soirée de samedi, de cette rencontre avec N., des différents rencards de A.. On discute du vernissage de ce week-end, du premier tour, de l'anniversaire de O..

O. qui nous rejoint. Elle est splendide. Paris lui va à ravir, mais le fait d'être sur Lille lui donne cette lueur. Nouvelle tournée. Puis nouvelle tournée. Il est 21.30. 23°. La douceur de l'été, l'insouciance des vacances, tout le village en terrasse. Je revis mes meilleurs moments, en mieux. Eclats de rire. Clopes. Echange avec l'un, avec l'une, avec lui, là-bas, celles qui arrivent, ceux qui partent. Le temps file à toute vitesse, et pourtant les secondes se sont littéralement arrêtées. Pour quelques heures, je ne suis plus mortel, je ne suis plus à découvert, je ne suis plus ni étudiant, ni salarié. Je pars acheter des cigarettes. L. m'accompagne.

En remontant la rue Lepelletier, by night, avec ce temps si clair et ce vent si doux, je ressens un choc droit au coeur. " Qu'est-ce que ça va me manquer tout ça..." Tout ça, ces rues, ces bâtiments, ces vieux pavés tant détestés par les chaussures. Cette ambiance lilloise, ces passages où les piétons sont plus forts que les voitures. Ces architectures, ces vitrines, ces plaisirs pour les yeux. Cette chaleur sur la peau. Cette chaleur sous ma peau. Lille. Elle va me manquer. Je le sais.

Mais n'y pensons pas. Pas ce soir. Marlboros 100's. Je vais les prendre Lights, finalement, merci. Retour au Bar. On décide de bouger. Pour une autre terrasse.

M. arrive enfin. Il est 23.00. On lui annonce qu'on déménage, mais d'abord, assied-toi. C'est quoi cette histoire avec N. ? Histoire de garçons. Encore.

Des ruelles, des pavés, des lumières, des vitrines. On marche, on court, on rit, on chante. La terrasse de l' Oz est blindée. On retrouve tous ceux qu'on avait croisé au Bar Parallèle et ceux qu'on avait pas encore vus. A. et moi allons chercher une pizza à l' Orange. Martini/Pizza/Terrasse et tous mes potes. O. se laisse dragouiller par le serveur. A. et moi nous empiffrons comme des porcs. L. fume et se fout de nous.

Minuit. Il faut rentrer dans le bar. Personne ne bouge. L. se rentre.

01.00. M. nous raccompagne. Je me lève dans six heures.

01.30, je m'allonge auprès de mon C&T. L'esprit léger, le coeur gonflé.

J'espère que les secondes se sont arrêtées pour longtemps encore...


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