Magazine Journal intime

Instants précieux

Publié le 15 avril 2007 par Thierry

Quand vous vivez une relation amoureuse depuis plusieurs années, il y a forcément beaucoup de moments où les journées passent comme toutes les autres. Sans rien de plus, sans rien de moins. Puis d'autres sont juste... magiques.

Lille, celle avec qui je vis cette relation amoureuse depuis plusieurs années, ce village que j'aime pour son atmosphère, sa beauté, pour tout ce que j'ai vécu avec lui, a décidé de me faire passer une fin de semaine enchanteresse.

C'était pourtant loin d'être gagné ! Après un long et stressant mercredi où je n'ai même pas eu l'opportunité de m'arrêter, ne serait-ce que pour déjeuner, et un jeudi consacré à la course à l'info, à harceler les trois quarts des salariés de ma boîte, à tenter de récupérer des docs que j'aurai dû recevoir une semaine au préalable, et à regarder le soleil par la fenêtre avec envie, je me voyais déjà mort avant l'arrivée du week-end...

Le truc, quand vous avez un stagiaire, c'est que vous vous occupez de tout ce qui est organisation, planification, stratégie ... Lui, se farcit tout ce qui est purement fonctionnel et opérationnel. Mais quand vous êtes le stagiaire, et qu'on vous laisse tout un truc à gérer, et qu'en l'occurrence, le truc est assez important, ben c'est tout dans ta tronche... Et c'est mortel.

C'est pourquoi, après plusieurs heures hors de mon bureau, je me suis empressé d'écouter les nombreux messages laissés sur mon téléphone, en remerciant mes potes de me laisser l'occasion de m'évader un peu, au moins pour quelques minutes.

Un des messages est de C.. Qui m'annonce qu'il arrive à Lille à 18.30. Soit il y a une demi heure. L'autre est de L., qui me propose un drink after work.
J'appellerai C. en premier. Il est dans le village pour une réunion qu'il organise au Carlton. Elle commence à 19.45. Et il aurait voulu me voir avant. Il me soutient m'avoir prévenu. Ce mec boit.
J'appelle L. ensuite. Lui propose de la voir à 19.45. Rendez-vous Place du Théâtre. J'attrape mon sac, décide de dire merde à cet évènement pour la journée, n'éteins même pas mon ordinateur, et file retrouver mon parisien préféré.

19.20, au pied de l' Opéra, téléphone à la main, j'appelle C.. Il sort de l'hôtel. Il n'a jamais été aussi séduisant. Le voir me fait toujours autant plaisir. Le voir dans ma ville me transporte de bonheur.
Le temps est splendide. Pas un nuage ne ternit mon ciel ni mon humeur. La douceur de l'air est en adéquation avec celle que j'ai dans le coeur. Assis en terrasse, Je me détend petit à petit. On parle, on discute, on échange. Sur mon couple, mon boulot, mon avenir. Toujours un peu paternel, mon C.. Paris, l'année prochaine. Il prend son téléphone. Appelle un pote à lui. Répondeur. Il lui explique ce que je suis, ce que je cherche. Il m'explique. " Il travaille dans la mode". " Ils organisent des défilés. Diesel, Marité + François Girbaud, entre autres..." Je rêve...

Il file. L. arrive quelques secondes après. On se raconte les dernières nouvelles. A. arrive, avec une amie à elle. Je suis à présent totalement bien. Un second martini, des heures qui passent à la vitesse de fraction de secondes, des éclats de rire. Il est 21.15. Je n'ai même pas eu le temps de rentrer me changer. On file à ce défilé, organisé au Sybaris.

De la Comm' à l'état pur. On organise un défilé "au profit d'une association". Ou comment se rassurer en faisant de la paillette mondaine un évènement caritatif. Sauf que le " Pour la leucémie, et... euh... d'autres maladies du sang" en présentation de l'asso en question, c'est assez moyen, question crédibilité... Enfin, moi, ce que j'en dis...

Fringues somptueuses pour les filles, à vomir pour les garçons. Que de la connasse/clone dans la salle. 2/3 clopes et puis s'en va.

Un verre au Bar Parallèle, une petite marche pour raccompagner L., et C. me rappelle. Il est minuit. C. et moi marchons dans les rues de Lille. L'air est calme et doux comme un mois d'août. " Tu as vraiment une jolie ville."
C'est vrai... Jolie, et qui a tout mis en oeuvre pour que cette soirée soit parfaite. La lueur des réverbères Grand Place ou rue Lepelletier associée à la douceur nocturne font de cette nuit, au bras de mon cher C., une nuit idéale.

Après trop peu d'heures de sommeil, un taille basse Armani et une chemise blanche enfilés en vitesse, j'arrive au bureau, lunettes de soleil sur le nez, à 09.20.

Mon boulot commence à arriver à terme. Je sais que je suis quasiment au point. Je règle quelques détails, et file retrouver mes potes pour un pique-nique au soleil, parc Jean Baptiste Lebas.

12.35, j'arrive le premier.

A., en vacances depuis la veille, arrive reposée de sa semaine de partiels. On rencontre V., un ancien de notre promo. J'aime bien V.. Il est gentil, drôle, loin d'être bête. Et beaucoup plus joli aujourd'hui !

M. arrive par l'autre bout du parc. Tailleur décontracté. Elle sort de l'agence. Elle a deux nouvelles. Elle s'est séparée de son nouveau jules la veille, et a reçu une proposition d'embauche.

L. et L. arrivent avec trente cinq minutes de retard. Ce sont les deux seules qui ne bossent pas. Parfaitement brushées, sunglasses vintage, l'une en tunique de lin, l'autre toute en noir et Prada.

Il fait 30°. J'ai le sentiment que le temps s'est arrêté. Les secondes ne défilent plus. Les pages de magazines, elles oui. Il est 14.35. Catastrophé, je constate qu'il est plus que temps pour moi de repartir. Il fait trop chaud pour aller vite, trop beau pour vouloir se forcer.

18.35, message. " On est toujours en terrasse, à l'Oz. Tu sors quand ?" Je sors... Terrasse ensoleillée et beautiful people à profusion. Des hommes splendides, des nanas lookées parfaitement. On se croirait en plein délire... Après de nombreuses bises, je finis par rester seul avec L., qui me propose d'aller dîner.

22.35. J'ai envie de rentrer chez moi en marchant. De savourer chaque instant avec ma ville. De jouir de chaque minute en son sein, sous ce ciel, dans cette grâce. Instants de paix. De quiétude. De suavité. Jamais ma ville n'a été aussi belle que ces deux jours.

Jamais je n'ai eu à ce point le sentiment que tout ça m'était destiné...


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