Magazine Journal intime

The Artist

Publié le 25 octobre 2011 par Papote

19806489... ou comment, à l'air de la 3D et des effets spéciaux à outrance, arriver à captiver le public et à l'entraîner dans une histoire, non seulement, plus que réduite, mais, en plus, tournée en noir et blanc et quasiment totalement muette (et complètement sans sexe) ?
Je ne sais pas mais il faudrait poser la question au réalisateur car il y est magnifiquement arrivé !
Bon, il n'est pas tout seul et les acteurs dont il s'est entouré portent une grande part de la réussite sur leurs épaules !
C'est donc l'histoire des destins croisés d'une star du cinéma muet qui sombre dans l'oubli et la dépression avec l'arrivée du parlant alors qu'une petite figurante, elle, s'inscrit au firmament du septième art balbutiant de la fin des années 20.
En soit, donc, pas de quoi, a priori, nous tenir 1 h 40... Et, pourtant, on ne voit pas le temps passé à part, peut-être, une ou deux longueurs...

Alors, certes, les acteurs portent tout, font l'essentiel et le superflu (on y reviendra !) mais il y a surtout, je crois, une alchimie qui se crée, une mayonnaise qui prend, un ensemble de petits touts et de petits riens.
Oui, en 2011, on peut encore être émus ou rire en regardant un film muet en noir et blanc et, ça, pour moi, c'est la magie éternelle du cinéma !

Pour en revenir aux acteurs...
Jean Dujardin est excellent, cela n'étonnera personne. Il a ce petit côté désuet qui le tient à la limite de l'obsolète, sans jamais franchir la ligne. Il ne surjoue à aucun moment, ne verse jamais dans la bouffonnerie alors que le risque est grand quand, seul le physique peut faire passer des choses.
Et puis, il est charmant avec ses cheveux gominés à la Clark Gable, son sourire à la Gene Kelly et sa moustache à la Errol Flynn...
Bérénice Bejo force plus le trait mais cela convient parfaitement à son rôle de star montante, à son physique de jeune première. Elle arrive à faire rire sans indisposer. Elle illumine l'écran à la manière d'une Claudette Colbert et j'irais même jusqu'à dire qu'elle est à la limite de le crever, l'écran, de la pointe de son talent !

J'ai entendu certaines critiques presse regretter que le film soit moins politiquement incorrect que les OSS 117 et que le pastiche des vieux films est un peu lourd, voire tombe à l'eau mais je pense qu'il est carrément hors sujet de penser ce film comme une caricature. C'est un hommage au cinéma de ces années-là. Il faut arrêter d'enfermer les gens dans des boîtes avec des étiquettes.
Ici Michel Hazanavicius n'est pas dans la farce, il est dans le beau film esthétique et émouvant (dans toutes les acceptions du terme !).
Et comme, souvent dans les films de Chaplin, sous une apparente légèreté, le sujet s'avère plus poignant et plus profond...

A bientôt !

La Papote


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