La soirée d’adieu

Il y a quelque temps, nous étions invités à la soirée d’adieu d’une famille que nous ne connaissions pas vraiment, nous nous étions juste croisés ici et là, nos enfants surtout.

Un expatrié, ça passe son temps à s’installer et à déménager, à se faire de nouveaux amis et à leur dire au revoir. Après quelques répétitions, on peut faire le tour du monde en ne séjournant que chez des amis !

Ne croyez pas que je me moque.

Je garde des souvenirs émus de nos propres repas d’adieu, et les cadeaux que l’on nous a faits en ces occasions sont sagement alignés dans notre salon. Et ailleurs aussi vu qu’il y en a tellement que le salon n’est pas assez grand ! Il suffit que j’effleure l’un d’eux du regard pour que surgisse devant moi les visages de ceux qui nous l’ont offert.

La soirée d’adieu est inévitablement ponctuée de deux discours, l’un par un représentant de ceux qui restent et l’autre par les partants : on a passé du bon temps ensemble, vous allez nous manquer, bon vent et on promet de tout faire pour se revoir.

Mais ce soir-là, exception à la règle, nous avons droit à une leçon de morale des partants.

Comme vous dites, on est des gens bien et on sait qu'on laisse un grand vide derrière nous. Ne vous inquiétez pas, comme on est très fort on va se refaire tout de suite plein d’amis là-bas, d’ailleurs regardez, notre agenda est déjà surbooké. Prenez-en de la graine !

Surréaliste.

Je n’avais jamais fait partie du nombreux fan club de cette famille, quelque chose m’avait gênée aux entournures dès la première rencontre.

CQFD.

Méfiez-vous de votre première impression sur les gens, c’est la bonne, comme disait le tout premier DRH de Gaston.