Casse-Noisette

LE ballet de Noël par excellence !!!
Le premier aussi que P'tite Louloute aura vu dans son intégralité et non dans une version raccourcie destinée au jeune public...
D'abord parce qu'elle a 9 ans et qu'elle devient grande. Ensuite parce que grâce à la poupée mannequin anorexique nunuche, elle connaît déjà les grandes lignes de l'histoire, ce qui facilite la compréhension. Et puis, quoi, mince, c'est Tchaïkovski !!!

Une chorégraphie signée Charles Jude, mais qui a conservé quelques parties de Marius Petipa (dont le très célèbre pas de deux) et qui avoue clairement son ambition de favoriser la féérie, la fantasmagorie en s'éloignant quelque peu du livret traditionnellement  mis en scène.
Les décors et les costumes sont à l'unisson avec un nombre incroyable de changement de décors et des costumes aussi originaux, que chatoyants. Il y a là un travail absolument titanesque à n'en pas douter !
Et à ce titre, le deuxième acte est carrément magique !
C'est du rêve à l'état brut !
Les rosaces qui illustrent le voyage (comme celle ci-dessous pour la valse des fleurs) sont d'un raffinement et d'une richesse incroyables.
C'est comme les différences de costumes. Il ne s'agit pas seulement des couleurs mais aussi des styles, des tissus, de la conception en général : du tutu plateau, à la jupe en tulle, en passant par les volants, les robes, les jupes en mousseline, avec manches, sans manches, costumes théâtraux, avec fourrure, avec incrustations diverses et variées, longs/courts, etc. Ca tourne et virevolte !

On en prend plein les mirettes !!!
 

Cependant, il faut bien que je l'avoue enfin : j'ai été moins transportée que j'avais pu l'être sur d'autres ballets...
Attention, je n'ai pas dit que ce n'était pas bien mais j'ai tellement été enthousiasmée par certaines créations que, du coup, j'en attendais peut-être trop de celle-ci qui, pour moi, est la magie de Noël incarnée !
Mais peut-être aussi qu'à force de voir et d'entendre des choses absolument merveilleuses, non seulement, on devient plus exigeant mais, en plus, on perd l'habitude du juste " excellent"...

Alors, et je crois, pour la première fois, j'ai trouvé la direction d'orchestre assez peu en adéquation avec la partition. Pour moi, Casse-Noisette, c'est Tchaïkovski, c'est léger, c'est à peine effleuré. Ca vole comme un flocon de neige. Hier soir, j'ai trouvé que la musique était un peu trop pompeuse.
Alors, encore une fois, il faut bien comprendre que je ne dis pas que c'était mauvais mais, par rapport à ce que j'ai pu entendre de l'ONBA, la direction de Dominic Wheeler ne m'a pas enthousiasmée...
Et puis, une autre toute petite déception : la danse russe... Le corps de ballet nous a habitué à largement mieux que ces légers décalages entre les trois danseurs et leur incapacité à rester dans leurs intervalles...
Bon, en même temps, c'est anecdotique puisque ce passage dure environ 1 minute sur un spectacle total de presque deux heures mais, tout à coup, ce petit détail vous fait sortir de votre magie et vous fait reprendre pied dans la réalité.
Mais je vous accorde que je chipote un peu...

Enfin, une dernière chose mais qui n'est pas à proprement parler un reproche : Le premier acte, tel que mis en scène par Charles Jude est extrêmement travaillé, avec énormément de choses qui se télescopent et proportionnellement, assez peu de chorégraphie mais plus une théâtralisation. Du coup, on est moins dans le ballet et plus dans une scénographie réglée comme sur du papier à musique et, par conséquent, on profite également moins de la superbe performance de Drosselmeier (à qui la chorégraphie de Charles Jude donne la part belle).
En revanche, j'ai aimé cette ambiance de conte de Noël et de foisonnement festif. On aurait envie d'enfiler un costume pour aller se mêler aux danseurs tant cela donne l'impression d'être facile !
Mais c'est peut-être là le plus grand talent de la réalisation d'hier soir : nous faire sortir des canons habituels et nous donner envie de plonger avec Marie dans son rêve...
Du point de vue de P'tite Louloute, c'est le plus beau qu'elle ait vu parce que, même si " Roméo et Juliette" (version raccourcie pour elle) était très beau, la fin était vraiment très triste !

A bientôt !

La Papote

PS : Comme toujours les photos des spectacles du Grand Théâtre sont l'oeuvre de Sigrid Colomyès.