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Les Fusillés 4

Publié le 31 décembre 2011 par Yannbourven

Et ils se mettent à s'embrasser goulument en se déshabillant. L'hommese colle derrière la femme et lui dévore la nuque tout en lui pétrissant lesseins ; il la caresse, lui embrasse le dos puis lui lèche le cul ; il lacambre, et lui enfonce brutalement deux doigts dans la chatte, la femme setortille comme une anguille, se retourne, se met à genoux et branle son hommequi me regarde en riant... Sa queue est gigantesque, il l'agite devant levisage de sa femme, et la gifle, paf, aller-retour, paf. Le femme s'agrippe àlui, le monte, il l'empoigne, la baise debout, ils m'excitent ces deux exhibos,j'avoue. Soudain l'homme la retourne, la re-cambre, crache, lubrifie comme ilse doit ce trou du cul dressé et encule sa compagne qui est prise de spasmes,elle braille, son visage se transforme, il se putréfie, elle le cogne dans lesmurs, balance une chaise, l'homme se retire, merdeux, la femme se couche prèsde moi, sur le dos, et cette bite inhumaine recrache sa joie sur nos deuxvisages !... Pouah, je me laisse tomber par terre et je m'essuie la bouche etles yeux, quel enfoiré ! J'aimerais fuir mais mes connes de jambes sonttoujours paralysées... j'essaie quand même... je me mets à ramper rapidementvers la sortie mais l'homme, Toni, me rattrape, et là il me fracasse la tête àgrands coups de pied... je perds connaissance...
(noir)
Mes yeux s'ouvrent :Vision d'horreur... je regarde par l'ouverture de la porte de lacabine... une grue soulève un container, pivote, et le dépose sur le pont ; enhurlant de joie, ces deux furies ouvrent la porte et des dizaines de corps serétament par terre... Ils exultent, s'embrassent, comptent, tâtent, déballentla marchandise... composée de cadavres d'enfants et d'adultes criblés deballes... que le couple s'empresse de jeter dans de grands congélateurs quisont entreposés sur les flancs du bateau...
(noir)
Mes yeux s'ouvrent :Ils sont tout prêt... attablés... ils mangent dégueulassement...  trinquent à la mort !... à la santé des« Fusillés » !... La femme, qui s'appelle Prose, décortique etrit et crache et bois et bouffe comme une truie... je n'ose imaginer ce qu'ilsdévorent...
(noir)  Mes yeux s'ouvrent :Ah... ça va mieux... je peux bouger mes jambes... Doucement... ils sesont endormis... dégage, maintenant... je me lève... et je sors tropfacilement. 
L'aube. Du sang, des restes humains sur le pont, deux femmes aux seinsarrachés ont été crucifiées, je me penche par-dessus bord pour vomir et je voisdes enfants éventrés qui remontent à la surface ; j'ouvre tous les congélos, jeregarde, j'essaie de reconnaître Ihnès, je scrute les visages statufiés, rien,tant mieux, pas là, t'es pas là Ihnès, j'inspecte les monceaux, les cadavresdéchiquetés, pas là, t'es pas là, c'est bon, t'es pas là... T'es où, pas encorefusillée? Tu te caches ? T'es où... Je traîne un peu sur la rive, le soleil estdéjà brûlant, le jour, le jour enfin, tout est désertique autour de moi, toutest cramé, plus rien ne pousse, il n'y a plus rien,le vivant, la cité,le grouillant tel que vous le connaissez a disparu... Je les entends quicourent sur le pont, ils sont réveillés ! je m'échappe... Ils me laissentfuir...
C'EST CA ! RENTRE CHEZ TOI ! RETOURNE DANS LA VRAIE VIE !ET DIS-LEUR CE QU'ON FAIT ICI ! SUR CE FLEUVE NOIR ! DANS CE DÉSERT MAUDIT !DANS CETTE VALLÉE SILENCIEUSE ! JE SUIS PROSE ET LUI C'EST TONI ! VA CAFTER !RENTRE CHEZ TOI ET DIS-LEUR CE QU'ON FAIT AUX HUMAINS QUI SE SONT PERDUS TOUTAU BOUT DU FLEUVE !

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