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Accouchement: quand le déclenchement entraîne une césarienne et une difficulté d’allaitement

Publié le 13 janvier 2012 par Madameparle
Accouchement: quand le déclenchement entraîne une césarienne et une difficulté d’allaitement

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Si vous avez écrit français avec de vrais mots pas des abréviations ni des kikoulol je le publierai avec grand plaisir!

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Je ne sais pas vraiment pourquoi j’écris ici, mais je n’arrête pas d’y penser depuis que je connais ce site… Peut-être parce que ça fait 2 ans maintenant, et que je n’ai pas envie de l’oublier… Ou que quand j’y pense et que j’en parle, depuis le début, pour moi tout s’est bien passé, et que quand je le raconte, les gens sont étonnés…. Mais ce qui m’a « sauvée » c’est que pour une fois, j’ai tenté de ne rien prévoir, il viendra comme il viendra, je ne pourrai rien y faire…
Mon ptit lutin est prévu pour le 14 septembre 2009, tout se passe bien, sauf, peut-être, les nausées continuelles pendant 9 mois… Mais je m’en fous, je suis enceinte, je vais avoir un bébé, alors j’ai la pêche.

Lundi 31 août, rendez-vous gygy pour le dernier contrôle. Je quitte le boulot à 10h, et vais faire mon monito. Ptit lutin va bien, mais en 1 heure de monito, les pulsations de son cœur baissent après une contraction que je n’ai même pas senti… Le col? long, pas ouvert du tout… Dans le doute, ma gygy prévoit un déclenchement pour le lendemain matin. Elle est super rassurante, et moi, je préfère ça, plutôt que passer les prochains jours à me faire du soucis… Je sors de là, et appelle chéri pour lui annoncer qu’à la fin de la semaine, au plus tard, on sera parent… Puis je réfléchis, c’est la fin du mois, j’ai les payements à faire, quelques courses pour chéri afin qu’il aie quelque chose à manger, je prépare des croques-monsieur pour qu’il aie à manger à la mat, je me douche, me lave les cheveux, prépare mon sac (pas préparé évidemment) A y est, j’suis prête!!!!
1er septembre, chéri m’amène à la mat à 6h, je déjeune, monito et 1ère ovule de déclenchement, chéri repart au travail, et moi, en plus de monter et descendre des escaliers, je vais bronzer sur la terrasse de l’hôpital. Vers midi, je commence à sentir les contractions, toute les 10 minutes, mais rien ne bouge. Col? Tjs le même, ptit lutin n’a apparemment pas envie de sortir, peut-être qu’il sent que j’ai toujours eu peur d’accoucher en avance, mais là, tu peux tu sais… On t’attend… Mais non, dès que les ovules ne font plus effets, le travail s’arrête..
2 septembre, je passe une nuit entrecoupée de contractions, ça va être pour aujourd’hui, je le sens. Chéri doit retourner travailler, il a trop de choses et ne peut pas louper, la sage femme me rassure, au rythme où ça va, j’accoucherai pas avant ce soir ou demain… Vers midi, on m’amène en salle d’accouchement, on me met une perf afin de provoquer un peu plus, parce que là… Le col commence enfin à bouger, les contractions sont de plus en plus violentes mais le travail s’arrête, dès qu’il n’y a plus assez de produit. Vers 15h, mon col est enfin ouvert à 3, on me perce la poche des eaux pour accélérer le travail. Quelle sensation!!!! Je déteste, je suis couchée, ça coule, ça coule… Je demande à aller sur les toilettes, afin d’évacuer en étant un peu plus tranquille… ça me permet aussi de bouger un peu, faut dire que j’ai le monito depuis midi, et que je ne peux me mettre qu’en position couchée, ou éventuellement assise… Ptit lutin est sous contrôle, ses pulsations continuent de baisser suite à certaines contractions, mais rien d’inquiétant. On augmente le produit, et là, je connais les pires douleurs de ma vie… Et je suis pas douillette… J’ai faim aussi, rien mangé depuis ce matin, dans le doute… Vers 17h, chéri revient. J’en peux plus, j’ai des contractions terribles, qui me prennent des genoux au dos, elles sont rapprochées, je respire comme je peux (apparemment de la bonne manière, me disent les sage-femmes ) mais je ne vois pas d’autre façon de faire… Chéri m’apaise, et je me laisse enfin aller à dire que j’en peux plus… Une sage-femme m’entend, et me propose la péridurale, que j’accepte… A ce rythme là, je ne pourrais jamais pousser tellement j’ai mal… Je suis enfin dilatée à 5 ou 6, assez pour la péri. On appelle l’anesthésiste, mais je ne m’en rappelle pas vraiment, il me parle, me pique. Ouf, je re-respire. La péri est bien dosée, je sens les contractions mais elles ne me font plus mal. Il est presque 18h30, chéri sort se fumer une clope, et appeler ma mère pour dire que tout va bien.
Et là, autant moi je revis de ne plus subir les contractions, autant ptit lutin, lui ne supporte pas de devoir tout gérer tout seul. Le personnel s’agite, une sage-femme me met le masque, on appelle le gynéco, on me dit que ptit lutin ne supporte pas la péri, que les pulsations de son cœur sont très basses mais qu’il se reprend. Mais on me parle aussi de césarienne, je m’en fous, vraiment, je veux que mon bébé aille bien, qu’il sorte si il doit sortir, par tout les moyens… Chéri revient à ce moment là, je vois la panique dans ses yeux de me voir avec le masque à oxygène, se demande ce qu’il se passe… Une sage-femme va lui expliquer, et prend, au passage, des habits de change pour chéri.

Je crois qu’on y est, ptit lutin va arriver… Par césarienne.

Les infirmiers arrivent, on me change de lit, on m’enlève le monito et là, c’est les 5 minutes les plus longues de ma vie. Depuis 6 heures que je vis en entendant mon bébé, là, je peux plus… On prend les ascenseurs, je me crois dans un film, 4-5 personnes poussent le lit, on court partout… Heureusement que les sage-femmes me parlent, m’apaisent, m’expliquent… J’arrive au bloc, où on nous attend, on m’augmente l’anesthésie, chéri arrive, et ça commence, on ne voit rien, je ne sens rien, je prie, juste, que mon bébé aille bien. Une sage-femme vient derrière moi pour pousser et on l’entend.

Mon bébé! Mon bébé est né! et pleure!

Il est 19h10.

On me dit qu’il va bien, je peux enfin pleurer, chéri est autant ému que moi. On lui fait les premiers soins et on vient me le poser sur moi. 3.220 kg, 49.5 cm. Mon bébé! Contre moi, il est beau, il a tout, je l’aime déjà plus que tout… Mais je me sens mal, le contre coup je pense, j’ai peur de le faire tomber, alors je demande qu’on le reprenne. Une sage-femme le prend, le met dans les bras de chéri (qui n’a jamais osé porter un bébé je précise

;)
) et ils partent pour lui faire le premier bain ainsi que les premiers soin. Pendant ce temps, on me recoud, le infirmiers sont super, me demandent comment il s’appelle. Mais on n’a pas encore choisi, on hésitait, on voulait le voir d’abord. Alors les infirmiers commencent à délirer, il faut donner le prénom du 1èr infirmier qui l’a vu, non, c’est le 1er qui l’a touché, je m’appelle Marco, non, c’est mieux Antoine, on rit beaucoup, ça me fait du bien… Je me dis aussi, que c’est la première fois que je me retrouve nue (autre qu’à ma naissance) devant autant de monde, de presque mon âge, le ventre ouvert, de surcroit… C’est bizarre. Après, tout est un peu flou, chéri lui fait les soins, moi, je crois que je les attends dans la chambre, et ils arrivent… Ils sont beaux les 2 hommes de ma vie! On me donne ptit lutin, car je ne peux pas bouger, ça aussi c’est bizarre.. Et j’ai faim, mais on ne peut rien me donner à cause de l’opération. En plus, j’ai le mesureur de tension à mon bras, qui prend ma tension toutes les demi-heures, c’est pas très pratique, et je commence à avoir mal, je demande à ce qu’elles gardent ptit lutin cette nuit… Je dors comme je peux, reveillée quand la porte s’ouvre car les sage-femmes amènent la petite de ma voisine pour manger. Mais le mien? Je commence à m’inquièter, j’appelle une sage-femme, qui me dit que mon petit a bien dormi, qu’il vient de se reveiller, qu’elle me l’amène. Je vais enfin pouvoir faire vraiment connaissance avec mon bébé. On a choisi son prénom, je suis fière de pouvoir le nommer, enfin. Mon petit a du mal à téter, mais il reste sur moi, ça nous suffit, on est bien. Je me rends compte aussi que j’ai une sonde, qu’on veut m’enlever le soir, mais j’ai des visites moi, et je ne veux pas avoir ce truc, je promet de boire 2 litres si il faut pour aller au toilettes, mais qu’on me l’enlève!!! Je me lève aussi, et je fais tout, le bain à ptitlutin, les changes, j’ai trop la pêche, les sage-femmes sont bluffées. J’ai des visites, je suis fière de montrer mon trésor, blotti contre moi. Les jours qui suivent sont super, sauf que le petit n’arrive pas à téter, on essaye de changer de positions, les téterelles, les sage-femme ne lâchent rien, chacune essaye de le faire prendre, à sa manière.

Il perd du poids, je me sens sombrer, foutu baby blues, 4 jours après, rien ne va, bébé ne mange pas, l’équipe de sage-femmes de ce jour là est mauvaise, on m’ignore, on m’oublie… heureusement que chéri est là, il n’y a que lui qui m’apaise… Le lendemain, ça va mieux, je me fous que mon bébé ne prenne pas mon sein, je tire mon lait, le plus important, c’est qu’il mange, et mon lait. Mais là, c’est de nouveau pénible, on m’amène le tire-lait au moment où le petit commence à pleurer parce qu’il a faim, du coup, les 15min de tirages se passent dans l’angoisse, parce que le petit pleure, que je ne peux pas aller plus vite et que je ne peux pas le prendre dans mes bras. ça continue comme ça un moment, jusqu’à ce qu’une sage-femme me demande si elle peut lui donner du lait en poudre une fois, histoire que je tire mon lait tranquillement, et qu’après, j’aille toujours une « récolte » d’avance… ça peut paraitre bête, mais je n’y avais pas pensé, j’étais tellement dans mon monde… A partir de là, tout va bien, il remange, prend du poids, il passe son temps collé à moi.

A notre retour à la maison, il a toujours autant besoin d’être collé à moi, mais ça me convient, déjà qu’on l’a forcé à venir quand lui n’était pas decidé, je ne vais pas encore le priver de ça… C’est un amour, et à la maison, comme il ne veut toujours pas le sein, je lui propose du lait en poudre à côté de mon lait, on altèrne, ça lui va plutôt bien. Environ 1 mois plus tard, je vais voir une osthéo, il a des coliques terribles, et refuse toujours de téter, elle le manipule, recrée un accouchement par voie basse avec son crâne, remet sa mâchoire qui était bloquée en fait… Quelques jours plus tard je tombe malade, 40°C de fièvre, pas la force de tirer mon lait, ma foi, ptit lutin, c’est du lait en poudre que tu auras aujourd’hui. Le lendemain, ça va mieux et avant de lui donner son biberon, je lui propose le sein. Mais? Il tête? Il tête! Vraiment! Il mange! Je ne sais pas si c’est la privation de mon lait une journée, ou si c’était enfin le bon moment, mais le résultat est là. Un peu tard, je n’ai plus assez de lait pour faire de l’exclusif, et je n’ai plus envie de tout chambouler encore, alors on continue comme ça… Il tête à la maison, à l’extérieur, c’est biberon, et ça continue comme ça jusqu’à ses 6 mois, heureusement, parce que je n’aurais pas gérer de devoir tirer mon lait pendant 6 mois, c’est pénible quand même…
Maintenant, tout va toujours bien, il mesure 95cm, pèse 14.5kg, est plein de vie, rit, joue, mange, chante, danse, et je l’aime encore plus. Alors, non, je ne veux pas oublier ce jour si important, qui c’est bien passé malgrè tout, mon bébé est là, et va bien….


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