Irrécupérable ou le syndrôme de la machine à café et de la dosette de sucre

Cette réflexion m'est venue hier matin au bureau. Ouais, je sais, j'ai des réflexions au bureau le matin qui sont d'une importance extrême !
Donc, hier matin, la bouilloire à la main, en plein mouvement, je m'arrête net, je me regarde et me dis que je suis vraiment irrécupérable !
On rembobine le film et on recommence : quelques secondes plus tôt, je passe devant la machine à café (machine que je n'utilise qu'une fois tous les 36 du mois parce que je bois du thé... bref...) et vois que le voyant du niveau d'eau clignote, je ne réfléchis pas : j'attrape la bouilloire à thé, je la remplis d'eau, j'ouvre la machine à café et la re-remplis.
C'est là que je me suis arrêtée net...
Les rouages se sont tous mis en route dans ma tête et j'ai vu toute la genèse de mon geste, les pièces s'enclencher les unes avec les autres jusqu'à ce que je réalise...
Pourquoi me suis-je retrouvée entrain de remplir une machine dont je ne me sers pas ou extrêmement peu ?
Tout simplement, parce qu'étant à quelques pas de ladite machine, la semaine dernière, j'ai entendu qu'une de mes collègues l'avait bloquée en commandant un café alors que le niveau d'eau était insuffisant...
Cela avait donc dû rester dans un coin de ma tête et, hier matin, à la question " pourquoi suis-je entrain de remplir la machine ?", ma réponse a été : " pour pas que le prochain, s'il ne fait pas attention, bloque à son tour la machine !".
Mais jusqu'à cet instant T, je n'avais même pas réfléchi ou réalisé ce que je faisais, c'était instinctif !

Un peu plus tard, j'entends un de mes patrons demander si quelqu'un a du sucre pour le café qu'il fait à son client.
Je n'ai réalisé qu'après avoir sorti ma petite boîte, que j'avais répondu et que j'avais donné une dosette de sucre en poudre.
Mais le pire, ce n'est pas tant que j'ai donné une dosette de sucre mais plutôt la prise de conscience que j'ai eue un quart de seconde après, quand j'ai regardé ma petite boîte avec ses dosettes de sucre et son briquet...
Je ne sucre jamais et je ne fume pas mais j'ai du sucre et un briquet " au cas où quelqu'un en aurait besoin"...
J'en aurais pleuré devant ma boîte...

A bientôt !

La Papote

PS : Je n'ai pas fait ce billet dans le but de vous faire remarquer à tous que je suis quelqu'un de serviable, gentil, dévoué.
Je l'ai écrit parce que la prise de conscience d'hier m'a fait l'effet d'être tombée de ma chaise !
Ce n'est absolument pas une qualité d'être comme ça ! C'est grave !
Si à la limite, c'était dans le but, plus ou moins, avoué de me faire bien voir, qu'on m'aime, qu'on reconnaisse mon dévouement... Ce serait minable mais il y aurait une justification ! Là, même pas !

PS 2 : Pour les avides de certitude : j'ai quand même fini de remplir la machine à café...
Et oui, on ne change pas une équipe qui gagne !