On m'a prêté " D'acier" de Silvia Avallone, qui avait été encensé par les critiques tant pro qu'amateures.
Bon, autant tuer tout suspens dans l'oeuf, je n'ai pas accroché du tout et j'ai peiné dessus avec l'impression de ne jamais pouvoir en voir la fin.
J'avais entendu que c'était un roman social qui n'était pas sans rappeler Zola et qui avait été brossé par une jeune romancière italienne à la plume extraordinaire de réalisme, de dynamisme, d'émotion...
Je vais sans doute en choquer un certain nombre mais, pour moi, on ne compare pas des mots mis à la suite les uns des autres à un roman de Zola juste parce qu'il parle d'industrie et de détresse humaine... Ce serait un peu trop simple et tout le monde pourrait faire du Zola !
Ceci dit, je tempère ma réaction par le fait que ce que j'aime, sans doute, également chez Zola, c'est la dimension historique qu'on pris ses livres avec le temps, ce que, par la force des choses, le livre de Silvia Avallone ne peut pas avoir.
Et, par ailleurs, je sais aussi que mon avis est fortement influencé par le fait que j'ai du mal avec les drames sociaux contemporains. Oui, oui, c'est ma minute autruche-tête-dans-le-sable mais j'assume !
On voit suffisamment les effets de la crise autour de nous, on nous parle suffisamment de l'avenir qui s'obscurcit de jour en jour. Du coup, quand je lis ou que je regarde un film, je goûte assez peu le fait qu'on m'appuie la tête dans le fumier, histoire que je n'oublie pas qu'on est bien les pieds dans la merde...
En plus, ce roman n'est pas incisif pour être un vrai roman social (ceci dit, cela n'aurait pas changé mon opinion mais, au moins, il aurait eu le mérite d'aller vraiment au bout de son ambition !
Je suis d'accord, après un tel constat, mon avis ne pouvait être que faussé mais, malgré tout, il ne faut jamais dire " fontaine..." et je me suis dit que ce livre serait peut-être celui de la révélation...
Il n'en fut rien du tout au delà même de ce point particulier que je viens d'évoquer.
J'ai aussi eu du mal avec le style de la romancière qui, pour moi, ne peut avoir de style que le nom. Elle m'a donné l'impression d'écrire comme elle parle, comme la rue parle, que ce soit sur le plan du vocabulaire ou sur le plan syntaxique.
Oui, certes, on n'est pas obligé de se la jouer Proust en écrivant des phrases qui prennent la moitié de la page. Certes, une certaine modernité de langage dépoussière le genre, rend la chose originale. Certes les phrases courtes accentuent le vide de la vie des protagonistes (on ne développe pas car il n'y a rien à développer !) mais il peut être agréable, voire utile d'abandonner de temps en temps le didactique et de construire des propositions subordonnées (vous sentez que je revois mes cours de grammaire avec ma fille ?).
Enfin, aucun lieu commun ne nous est épargné au fil de l'histoire... Les vieux libidineux, les femmes aux fourneaux, les mecs abrutis par un travail odieux à l'usine, le désoeuvrement des jeunes et le peu d'espoir en leur avenir, les lolitas, les tables en formica et le transistor, les chats qui se planquent, les maris violents, les épouses battues, le soleil brûlant, les italiens dragueurs, buveurs, machistes... et même la scène où elles flirtent avec l'homosexualité sous la douche...
Je pense que je peux donc conclure que je vais très vite oublier ce livre et en attaquer un autre...
A bientôt !
La Papote