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Ce qui fait le héros - Partie II

Publié le 26 février 2012 par Gborjay

Soit. Mais vous pourriez tout simplement faire de votre héros un homme normal, transformé par un passé anormal.

"Lorsque, à l'âge de huit ans, pendant les privations de la guerre, Edmond vit la raison de sa mère flancher au point qu'elle le poursuivit avec une fourchette dans la main droite et un couteau de boucher dans la main gauche, il découvrit de façon brutale que la vie n'était qu'une lutte sans fin. Ce ne fut pas son père qui contredit cet adage lorsque, rentrant à l'improviste, il crut que son fils avait délibérément fait de sa mère un fourreau pour ledit couteau de boucher. Il y eut un combat terrible, dont le rejeton sortit vainqueur, mais brisé. Sur les morceaux de son père, il jura de venger sa famille et de poursuivre un à un tous les responsables de la guerre.

[...]

Vingt ans après, il ne restait plus qu'un homme sur la liste d'Edmond. Mais cet homme n'était pas n'importe qui. Cet homme était rien moins que [...]"

Enfin, vous qui avez maintenant compris qu'il y a une infinité de procédé pour héroïser votre personnage central, il vous reste maintenant à découvrir qu'une façon de distinguer votre protagoniste principal, c'est aussi, à la manière du roman français contemporain, de le rendre d'une telle médiocrité qu'elle relève de l'exception.

"Edmond n'aimait plus Adeline, mais n'avait pas l'énergie de le lui dire. Il en souffrait au fond de lui. Pourtant, il était tout autant tracassé par beaucoup d'autres choses. Il craignait de ne pas pouvoir rembourser le prêt de son lave-linge. Les diarrhées dont était atteint son chien l'inquiétaient et son appartement en pâtissait. Enfin, il aurait bien voulu partir en vacances, mais cela entrait en conflit avec son goût pour l'épargne. Edmond soupira. Il repensa au moment où, petit enfant, il n'avait pas d'autre souci que de savoir quand il allait manger. La vie d'adulte était venue bien vite. Elle était si compliquée ! Et elle n'avait pas forcément plus de sens. Edmond re-soupira."

Gustave Borjay vous salue.

 

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Edmond : J'aurais pu en tuer en plus, j'aurais pu en tuer plus !



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