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Récit d’accouchement: accoucher sans péridurale après avoir perdu les eaux

Publié le 09 mars 2012 par Madameparle
Récit d’accouchement: accoucher sans péridurale après avoir perdu les eaux

http://www.flickr.com/photos/erin_ryan/

Si vous avez envie de nous raconter votre accouchement vous me l’envoyez à

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sans kikoolol, sans faute d’ortographe qui piquent les yeux et sans smiley qui clignotent!

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Cette semaine c’est au tour de Miss Chaussettes de nous raconter son premier accouchement!

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3 juin 2010.

Ma grossesse se passe bien, si on oublie le diabète gestationnel. Le terme est prévu pour le 5 juillet, je suis à 36SA+2. Mon congé maternité à commencé 1 semaine et demi plus tôt. Nous allons bientôt entamer la dernière ligne droite. Aujourd’hui, c’est la dernière échographie avant la rencontre avec notre bébé. L’échographie se passe bien, mais le gynécologue nous annonce un petit bébé, il l’estime à 2,2kg ce jour là. C’est trop peu. Pourtant les échanges placentaires se passent bien, rien ne semble justifier la cassure dans la courbe de croissance du bébé. Le gynécologue nous programme une autre échographie 2 semaines plus tard, pour voir l’avancement.

Petite pointe d’inquiétude tout de même.

4 juin 2010.

La journée est un peu speed. J’ai quelques rendez-vous le matin et de la famille qui vient de loin pour le week-end. Je dois finir le ménage, préparer à manger (je prévois pour une fois de faire quelques plats en avance), et être à la gare à 18H30 pour les retrouver. J’ai dû faire l’impasse sur ma sieste quotidienne.

La soirée se passe bien, les petites cousines sont impressionnées par mon ventre, qui n’ai pas très imposant pourtant. Nous arrivons en fin de repas (les autres se délectent de glaces auxquels je n’ai pas le droit ! la torture), quand je sens un liquide chaud couler dans ma culotte.

Je m’éclipse aux toilettes. C’est bien ce que je craignais. Je ne suis pas en train de me faire pipi dessus. Je perds les eaux. Il me faut évidemment un petit temps pour digérer la nouvelle. J’hésite entre me réjouir et m’inquiéter. Je ne suis pas à terme même s’il manque que quelques jours et surtout, le bébé est petit. Mais le bonheur de rencontrer bientôt mon bébé prend le dessus.

Je ressors donc des toilettes. Un peu gênée de ne pas être seule avec mon homme, mais il faut bien qu’on parte à la maternité. C’est donc le plus naturellement possible que je lui demande s’il n’a pas trop bu pour conduire.

Sa tête à ce moment là était mémorable. L’incompréhension mêlée à de la parfaite compréhension de ce que j’insinuais. Ma cousine est trop contente. Ils espèrent bien pouvoir voir le bébé du coup.

On appelle la maternité. Il nous attende. On prend tranquillement le temps de finir la valise et on quitte notre appartement.

Mon homme est tellement stressé qu’il se trompe de route. C’est pas grave c’est pas comme si la maternité était pas déjà super loin de chez nous.

Nous arrivons à la maternité je suis trempée nous sommes euphorique un peu. La sage femme qui nous reçoit est celle que j’ai eue au téléphone. Elle nous avoue que vu mon terme elle pensait que ce serait une fausse alerte mais non nous devons rester. Évidemment vu mon terme je n’avais pas fait la dernière prise de sang, pour prévenir une infection on me met donc une perfusion d’antibiotique moi qui ait horreur des piqûres j’ai failli m’évanouir et pour la même raison je n’ai pas de TV. Le monitoring confirme ce que je dis je n’ai pas de contractions de travail. Quand l’admission est terminée, on nous installe dans une chambre seule comme je l’avais demandée. Le papa étant autorisé à passer 3 nuits à la maternité, et comme nous habitons loin il a le droit à un lit d’appoint pour rester avec moi.

5 juin 2010.

Il est maintenant environ 1h.  Nous allons bientôt rencontrer notre bébé, au plus tard le lendemain soir par déclenchement. Je suis excitée par cette idée, pressée et puis un peu stressée aussi. Petit cocktail détonnant qui m’empêche de dormir. Je pense que nous ne sommes pas tout à fait prêts qu’on pensait avoir encore un mois. Je pense que le bébé est petit, je pense que je n’aimerai pas qu’on me déclenche…

Je somnole mais ne dort pas vraiment, les bruits non familier des lieux ne m’aide pas à m’apaiser. Vers 4h du matin à mon cerveau s’ajoute mon corps pour m’empêcher de m’endormir. J’ai des contractions plus fortes que d’habitude. Rien de bien méchant mais suffisantes pour m’empêcher de dormir.

A 6h, la sage femme qui nous a reçu cette nuit vient nous voir elle a fini son service. Elle me demande si j’ai dormi et me propose de l’homéopathie pour m’aider que j’accepte. On m’apporte alors les granules avec le petit déjeuner. Je mange puis avale les granules. J’ai l’impression qu’on m’a shootée en peu de temps je m’endors. Des contractions me réveilleront deux heures plus tard.

Avec mon homme on papote. Les contractions sont encore assez espacées mais se rapprochent doucement. Elles sont un peu douloureuses mais très gérables. Pour passer le temps on joue à la DS, on fait des parties de mario kart. De temps en temps, sage-femme ou aide soignante s’enquiert de mon état. Ma réponse est toujours la même « ça commence à faire mal mais ça va. ». Vers 11h on me fait un monitoring. Mon homme en profite pour aller s’acheter à manger. Je trouve que le monitoring ne mesure pas bien mes contractions, il n’en voit pas certaines et l’amplitude est faible comme la veille alors que tout de même elle me semble plus forte. Je le dis à la sage femme qui prévoit de m’en refaire un plus tard.

A midi, on m’autorise à manger une salade. Mon homme est revenu. On tente de jouer ne nouveaux mais je ne peux définitivement plus continuer à jouer pendant les contractions, j’ai trop mal.

On revient nous voir midi et demi, pour récupérer le plateau repas. Les dernières contractions étaient très douloureuses. J’ai eu besoin de me mettre à quatre pattes sur le lit la tête poser dans le cou de mon homme. On me demande une nouvelle fois comment ça va. Ma réponse « là ça commence à faire un peu mal ». Heureusement que mon homme était là. « Non là elle a très mal « . La sage femme me propose de me faire un TV pour voir où ça en est. Elle s’étonne que je n’en aie pas encore eu. Les contractions sont encore plus douloureuses sur le dos et c’est un mauvais moment à passer. Verdict ? « Vous êtes à 9. On descend tout de suite ». Quelque part je suis soulagée. Je me disais que si le travail n’avait pas encore commencé j’allais peut-être pas y arriver sans péridurale.

On ne m’autorise pas à descendre à pieds je descends en fauteuil roulant. Je me demande alors si la salle nature est disponible. On me dit que malheureusement non. On dispose des matelas sur le sol dans une des deux autres salles. On nous installe confortablement. On est dans la pénombre, il fait chaud je suis bien.

Je suis accroupie accrochée au cou de mon homme. L’aide soignante qui restera tout au long de l’accouchement sans que je le réalise vraiment me masse le bas du dos. Je sens le besoin de pousser que je ne peux réfréner. Je suis dans un état second, la chaleur et la pénombre m’endorme. Elle me propose de m’allonger sur le côté. C’est nettement plus confortable. Je pousse avec les contractions. La sage femme m’encourage doucement. Je m’accroche à mon homme au moment des pousser qui me soutient fermement. Entre chaque contraction je somnole. Mon homme m’a retiré mes lunettes. Je suis shootée aux endorphines. Je lui murmure que j’ai soif. Et il transmet ma demande à la sage femme. On me ramène un verre d’eau qu’il m’aide à boire. ça fait du bien. Le bébé est bientôt là. Mais il y a une petite accalmie dans les contractions. La sage femme en profite pour me faire un doppler rapide, puisque qu’on n’a même pas eu le temps de me pose un monitoring déambulatoire. Je suis tout à fait réveillée et consciente d’un coup quand je réalise qu’elle a du mal à trouver le cœur du bébé mais elle finit par le trouver et tout va bien. Les poussées reprennent.  Je sens le bébé faire du yoyo. Il est près à passer et non pas cette fois. Je m’énerve un peu. La sage-femme me dit que tout va bien c’est normal. Et puis encore deux poussées et la tête passe.

Une sensation étrange ce n’était pas vraiment de la douleur, suivi d’un profond sentiment de soulagement. La sage femme nous dit qu’il a les yeux ouverts. Elle me dit de me reposer un peu et de reprendre dès que je suis prête. Je laisse passer une contraction puis c’est la dernière poussée. Le bébé est sorti il pleure, il est 14h05 le 5 juin 2010. On me le tend je le pose sur moi. Il est magnifique. On s’enveloppe tous les deux dans la couverture pour un long peau à peau. Je l’ai fais. Je suis émerveillée. Le papa verse une larme. Au bout d’un moment je demande au fait c’est quoi ? La sage femme nous dit de regarder. Une petite fille. Elle est minuscule. Elle est toute maigre. Mais c’est la plus belle. L’aide soignante prend sa température tout va bien. Elle petite un peu en avance mais elle n’a pas besoin de couveuse ni de traitement particulier.

Première mise au sein avec l’aide de l’aide soignante. On nous laisse en peau à peau longtemps, plus que les 2h minimum demandées. Pendant ce temps la sage-femme me fait les soins, j’expulse le placenta. Tout va bien, pas de déchirures pas d’épisio. C’était un accouchement sans problème malgré l’inquiétude sur le poids du bébé.

Je laisse partir ma toute petite avec son papa pour la pesée. Le gynécologue ne s’est pas beaucoup trompée notre princesse pèse 2,110kg après avoir tété. On me la ramène et on reste encore un moment dans cette plénitude.

Le reste du séjour fut un peu long. Prises de sang pour ma fille, pour expliquer son arrivée en avance. Ou pas. Il ne trouve aucune explication. J’ai allaité ma fille avec une équipe très à l’écoute. Et tout s’est passé pour le mieux.


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