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Récit d’accouchement: vivre un déclenchement pour souffrance foetale

Publié le 17 mars 2012 par Madameparle

Récit d’accouchement: vivre un déclenchement pour souffrance foetale

J’aime quand mon blog sert de moyen d’expression pour d’autres et que ca vous donne envie de vous entraider!

Récemment j’ai reçu un mail de Karen qui me disait:

« J’ai lu le dernier récit d’accouchement de ton blog et le premier commentaire disait qu’elle n’avait pas vu de déclenchement qui se passait bien et que ça lui faisait très très peur, je me suis dit que je pourrais peut-être parler de mon expérience, parce que mon deuxième accouchement a été déclenché mais ça a été un merveilleux accouchement ! »

Alors voilà son récit!

Enceinte d’une deuxième petite fille, j’ai été très vite arrêtée à cause de contraction. A 28SA, je suis hospitalisée deux jours pour stopper de trop nombreuses contractions et repart avec l’ordre de rester allitée, visite de sage femme à domicile. mon col est ouvert à 1. Je suis les consignes à la lettre et, malgré de nombreuses contractions, la miss reste au chaud.

A 36 SA, j’ai le feu vert pour me lever. Finalement, deux semaines se passent, mademoiselle n’est finalement plus si pressée.

Le 23 mars 2011, la journée débute comme toutes les autres, des contractions la veille au soir puis plus rien. Je décide, pour la 1ère fois depuis deux mois, de garder ma grande à la maison, je peux me lever, je veux en profiter pour passer un peu de temps avec elle.

Ce jour-là, pourtant, au fur et à mesure que la journée passe, je m’inquiète. Je n’ai pas senti le bébé bouger depuis mon réveil. Ma fille à la sieste, je m’allonge aussi : normalement, ça devrait provoquer une méga fiesta dans mon ventre mais… rien. J’essaie de « réveiller » la petite, en réponse un micro coup, incomparable avec son activité habituelle.

Après la sieste, une amie passe chez moi. Je reste concentrée sur ce qu’il se passe dans mon ventre (enfin, plutôt sur ce qui ne se passe pas…). Quand mon homme m’appelle pour me dire qu’il rentre, je lui dis qu’on va très certainement faire un tour à la maternité, histoire de faire un monito et de me rassurer.

Nous voilà parti… avec du coup, ma louloute de 3 ans : on pense qu’on va nous dire que « tout va bien madame, vous pouvez rentrer chez vous ». D’ailleurs, au monito, le rythme de Numérobis est normal, dans 30min, c’est sur, je sors.

Là, malgré le monito, on a regardé mon dossier et on veut me faire passer une écho : Strepto, col ouvert, diabète et surtout rhésus négatif ; ça mérite une petite vérification encore.

A l’écho, elle tique : le bébé n’est pas du tout actif, réagit très peu quand on le stimule, c’est un signe de souffrance. Le risque, si j’ai bien compris, c’est un mélange de mon sang et de celui de numérobis ; une hémorragie de ce fait du bébé. Le médecin me dit qu’elle pensait me faire revenir le lendemain pour un autre monito, mais selon elle, au vu du dossier la situation pourrait empirer rapidement. Le test qui sert à détecter le mélange des sangs est aussi trop long, mon col est déjà modifié, elle me dit qu’il faut déclencher le soir même, tant que le rythme de la petite est bon. Okay… alors ça, je ne m’y attendais pas !

Me voilà en salle d’attente, à expliquer à Anaïs qu’elle va aller dormir chez Mamie parce que sa petite soeur va arriver. Jérôme sort attendre ses parents pendant que je m’installe déjà en salle d’accouchement.

A 20h, tout est prêt pour démarrer…

Me voilà donc habillée de la blouse glamourissime de la maternité et reliée au monito et à la perf, cool, je vais passer les prochaines heures allongée sans pouvoir me lever. On m’explique que les risques de césa sont augmentés du fait du déclenchement. Ce n’était pas vraiment l’idée que je me faisais de mon second accouchement. La sage femme me dit d’ailleurs « je sais que vous ne vouliez pas être déclenchée mais ça va aller, les conditions sont en votre faveur » (oui, parceque le vendredi du monito, j’ai eu cette question étrange : voulez-vous être déclenchée le jour du terme ou attendre si possible que le travail commence naturellement ?).

Là, on m’annonce qu’on va percer la poche des eaux… et ben , génial ! Je sais pas si je suis douillette ou si les sages femmes mentent pour ne pas nous faire peur mais j’ai trouvé ça douloureux alors que c’était, il parait complètement indolore et en plus, raté, la poche n’est pas percée. On me demande si je veux la péri, rien n’a encore commencé, je préfère attendre. On commence les ocyto et ils tenteront de percer la poche un peu plus tard. La sage femme me demande ce que je souhaiterais, dans la mesure du possible, pour mon accouchement : je leur dis que je veux une péri légère, être assise au maximum, pas d’épisio et le peau à peau directement à la naissance.

10min se passe : la sage femme revient… « madame, le coeur du bébé baisse sur ces premières petites contractions, on va poser la péridurale tout de suite au cas où… » Bon, au point où j’en suis… Mon homme revient entre temps (hé oui, il lui a fallu attendre les renforts pour ma grande !) et ressort presqu’aussitôt puisque voilà l’anesthésiste. La péri posée, nouvelle tentative de perçage de la poche… Et ça marche, sans douleurs bien sur, la péridurale fait effet. Je dors en attendant la suite, il y a que ça a faire en même temps en salle d’accouchement.Le rythme de la petite est finalement bon, mais seulement si je reste sur le dos. De temps en temps, les sages femmes passent et augmentent les ocyto parce que les contractions restent trop éloignées et irrégulières. Le col reste trop tonique. La péri est un peu forte pour moi, je ne peux plus bouger la jambe droite.

A 23h, je suis ouverte à « un bon 2″ (autant dire que ça avance pas) et le col s’est encore raccourci. Pour que la petite descende mieux, on me demande si je peux m’asseoir en tailleur pendant 30min. Carrément, ça faisait 3 heures que j’étais sur le dos sans pouvoir bouger, . 30minutes plus tard, je suis à 4. On me ré-installe sur le dos et je demande à ce qu’on baisse la péridurale que je trouve vraiment trop forte.

A minuit, je ressens les contractions, j’ai « récupéré » ma jambe droite, c’est gérable. Je suis maintenant à 5. Quelques minutes plus tard, sur une contraction, j’entends un « Ploc » et là, ça n’en finit plus de couler. Je fais appeler les sages femmes. La poche des eaux se « vide » et le col a « laché ». Mon homme qui a regardé à ce moment là me dira une fois les sages femmes sorties d’une voie chevrotante « c’était plein de sang » Il arrive au moins à me faire rire ! je suis ouverte à 6.

Et là, ça s’accélère VRAIMENT, j’ai très mal à chaque contraction, je souffle, j’ai chaud, je veux que ça se termine. L’ouverture se fait plus rapidement. On m’examine toutes les 10min, à chaque fois, ça a évolué je passe de 6 à 10 à vitesse grand V. Entre deux examens, je sens que ça pousse très fort, je fais à nouveau appeler les sages femmes. Un peu avant 1h, je demande à ce qu’on me redonne une dose de péri parceque vraiment, ça devient insupportable ces contractions à gérer allongée sur le dos, mais c’est trop tard. On décide de m’installer, en 10min, le bébé s’est engagé, la sage femme me dit qu’elle peut voir ses cheveux. La sage femme me demande si elle peut m’appeler par mon prénom, et ça me plait.

Très vite me voilà assise comme je le voulais. Là, la sage femme me dit « on vous suit, quand une contraction arrive, vous nous dites quand vous êtes prête à pousser ». C’est donc parti, je pousse du mieux que je peux, j’ai du mal à reprendre mon souffle entre les poussées, je tremble de partout, je garde les yeux fermés pour me concentrer sur moi et ces horribles contractions, j’ai l’impression que tout se déchire. Je me décourage entre deux poussées, je pense que je ne vais jamais y arriver. Et puis je me reprends, je me dis que sur la prochaine, il faut que j’y aille à fond, pour que toute cette douleur s’arrête. Le passage de la tête me brule et enfin, on me demande d’arrêter de pousser, la sage femme me dit de venir chercher ma fille et de finir de la sortir. Je tremble encore et réponds que je n’y arriverai jamais, je n’ai plus de force. Elle me dit que je peux le faire, après tout ce travail, il ne me reste plus que cette petite étape pour finir de la mettre au monde. Elle me guide, je l’attrape et la voilà sur moi en peau à peau. L’infirmière met une couverture sur nous et un bonnet à la petite. Cet accouchement qui avait l’air de m’échapper a finalement été merveilleux, grâce à l’équipe de l’hôpital qui a su se montrer à l’écoute et me laisser totalement actrice.

Il est 1h14, Cassandre est là, 49cm et 2kg940, et cette odeur de bébé qui sort du ventre que je reconnais. On restera 2 heures comme ça, avant qu’elle soit habillée.

Voilà pour mon expérience du déclenchement, merci de partager avec nous tous ces récits qui me font bien souvent monter les larmes aux yeux.


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