Magazine Journal intime

Le chien des Baskerville ou réminiscences d'une terreur

Publié le 05 avril 2012 par Papote

En psychologie, il paraît que pour se défaire d'une phobie, il faut l'affronter.
Hier soir, donc, je profitais de ma soirée pour tenter de finir un projet top-secret et j'avais allumé la télé en fond, mes occupations me laissant le loisir de pouvoir faire autre chose en même temps...
Point de NCIS-police-d'état-portée-disparue à Miami, point d'émission politique, point de documentaires ressassés sur le malheur des gens qui assouvit le besoin de voyeurisme du commun des mortels ! Non, je suis tombée ou, du moins, un mot attrapé au vol m'a fait m'arrêter net : HOLMES !
Wouah, le Sherlock Holmes modernisé et revisité à la sauce du XXIè siècle plus quelques emprunts visuels aux films de Guy Ritchie pour amplifier la dimension télévisuelle !
Je vois un premier téléfilm qui se termine en plein suspens.
Du coup, je reste pour voir la suite... Enfin, un oeil sur mon projet et une oreille + 1/2 oeil (si, si, c'est possible mais c'est compliqué !) sur la télé...
Et, donc, tout à coup, à mon oreille, des bruits bizarres, inquiétants, ceux d'un animal grognant, mordant puis le mot " Baskerville"...
Une sueur froide est descendue le long de ma colonne vertébrale et sur mes omoplates...
Puis, j'ai décidé de me raisonner.
Il y a quelques années un psychologue que je voyais m'avait justement suggéré de revoir " Le chien des Baskerville", film qui avait traumatisé ma petite enfance (merci Fratribus Professorus !) et qui pouvait expliquer une partie de l'origine de ma peur des chiens...
J'avais refusé tout net, sachant que presque 30 ans après, j'ai encore des images et des sons en tête qui éveillent une boule d'angoisse au fond de mon estomac...
J'ai pensé que l'histoire n'était qu'inspirée du livre et pas vraiment une adaptation et que, donc, je n'avais rien à craindre...
Le téléfilm avançant, les bruits, les ombres ont commencé à me peser...
Je me suis aperçue après qu'en fait, j'avais tout lâché et étais toutes ouïes et tous yeux concentrés sur la télé, littéralement scotchée...
Et puis, la vision s'est clarifiée mais il était trop tard...

JE HAIS TOUT CE QUI SE RAPPORTE AU CHIEN DES BASKERVILLE de près ou de loin !!!

Au générique de fin, j'ai éteint la télé en me parlant à voix haute pour rompre le silence.
[Après tout, je suis une grande fille maintenant !]
J'ai bien fermé mes volets non sans avoir bien vérifié dehors qu'il n'y avait pas d'ombre suspecte.
[Je suis une grande fille mais bon, y a comme un truc qui enfle dans mon estomac...]
J'ai allumé la grande lumière du salon, avant d'éteindre les petites qui m'éclairaient jusque là.
[Bon, ok, j'ai peut-être intérêt à ne pas me replonger dans mon roman policier ce soir...]
J'ai allumé la grande lumière de la salle à manger, avant de retourner éteindre celle du salon.
[Et puis, de toutes façons, j'avais envie de lecture légère et drôle...]
Puis, j'ai allumé la lumière du couloir, avant d'éteindre le lustre de la salle à manger (je ne remercierai jamais assez Monsieur Père qui m'a fait installer des va-et-vient dans presque toutes les pièces de la maison !).
[J'ai dû manger un truc moyennement frais parce que j'ai la peau de mes épaules tout en réaction épidermique... J'ai toujours ce truc qui enfle dans mon ventre et j'ai l'impression qu'un chat descend ma colonne vertébrale à nu toutes griffes dehors !]
J'ai allumé ma chambre et la salle de bains.
[Ah ah, j'ai 37 ans et même pas peur !]
Enfin, j'ai fini par me glisser dans mon lit, l'angoisse à l'estomac et le pouls accéléré.
[Ou, du moins, je n'ai pas suffisamment peur pour aller dormir au pied du lit de P'tite Louloute... Je sais me tenir !]
Au bout d'un temps certain, j'ai fini par rallumer ma lampe de chevet, puis mon lustre de chambre, puis le couloir, puis la chambre d'amis.
[Je ne suis pas bien sûre mais je crois qu'il y aurait comme une réminiscence de terreur enfantine...]
J'ai attrapé un stock d'Astérix et je me suis ruée dans ma chambre sans avoir croisé d'autre danger que mon ombre...
[Faut pas rigoler... YokoTsuno, ça fait trop peur !]
Et, j'ai lu... Lu jusqu’à ce que le sommeil me fasse tomber sur une de mes BD à une heure plus qu'avancée de la nuit.
[C'est le problème des bouquins passionnants !Hin hin hin]
Réveillée en sursaut un peu plus tard, j'ai rallumé la lumière que j'avais due éteindre dans un demi-sommeil.
[C'était juste pour vérifier que le compteur n'avait pas sauté !]
Alors, au plus fort de mon courage, j'ai décidé d'assumer ma terreur et de finir ma nuit avec la lumière allumée...
En conclusion, je vais vous dire, moi, là, tout de suite, maintenant : je vais finir ma vie avec ma phobie du chien des Bakerville et tant pis si je ne découvre jamais pourquoi j'ai peur des chiens en général à cause de ce film !
Je n'essayerai même pas de lire le livre ou de revoir une adaptation ou même un film très lointainement inspiré de cette histoire !
On doit trèèèèèèèès bien vivre malgré ce genre de psychose...
Et puis, finalement, ça fait une trentaine d'années qu'on se connaît, elle et moi, ce serait dommage de gâcher une si belle cohabitation...
Hein ?
Ouais...
Voilà, voilà, voilà...

A bientôt !

La Papote

PS : Si quelqu'un a une idée pour dénouer l'angoisse et évacuer les sueurs froides qui sont bien là encore maintenant, je suis preneuse !

PS2 : Même pas la peine de me supplier, je n'irai pas chercher d'illustration à mon billet... C'est bien aussi la sobriété d'un texte... Ca évite de disperser son attention... Hin hin hin


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