Magazine Journal intime

#amwriting

Publié le 13 avril 2012 par Stephanenyc @500mots

Je me suis remis à l’écriture.

La renaissance des mots, des séquences, du rythme. Le Printemps de l’âme.

Je pense. Je suis. Je vis.

Je revis.

J’écris, mais j’ai du mal à produire. Pour l’instant, ma séance journalière dure moins d’une demie heure et je touche rarement la barre des 250 mots. Pas grand chose, mais 1’000 fois plus que zéro mot.

Zéro mot c’est déprimant. Au delà de l’arithmétique littéraire, écrire c’est être présent, se sentir absorbé par l’histoire. Chaque moment de libre est comme une plongée dans un abysse, armé seulement d’une petite lampe de poche, en quête d’un trésor, d’une pensée lumineuse, d’une lumière improbable mais parfaite.

Le week-end passé j’en ai écrit 1’500. Improbable mais parfait.
Je remercie les circonstances pour cette production inopinée. Pour une raison qui m’échappe, Karen, Kim et une de leurs amies ont emmené les enfants à l’église pour Pâques. Si Karen est spirituelle, elle n’est certainement pas chrétienne.
Plutôt Bouddhiste, avec une touche du culte de Oprah Winfrey.
L’idée d’aller se fourrer dans un lieu surpeuplé avec trois terreurs turbo-chargé à la nitroglycérine, m’a paru brillante. Deux heures pour écrire, excellente conclusion d’une grande matinée (une quinzaine de kilomètres de trail à fond la caisse à Prospect Park, une douche et un ptit déj monumental).

La belle vie.

C’est la première fois en je ne sais pas combien de milliard d’années que je n’ai pas mes deux gamins dans les jambes le samedi. Pas de danser comme golmon au cours de rythmique, pas de ballet, pas de parc, pas de musée. Rien. Trop bo.

Résultat: 1’000 mots.

J’ai donc décidé de vendre mes enfants. Je serai bien plus productif ainsi.
Je doute que ma femme kiff cette idée. Je note toutefois le concept général sur un post it.

Pour un mec qui sort à peine d’une traversée d’un désert intellectuel qui a duré plus de 6 mois. 1’000 mots c’est 1’000 mots.

Je n’ai pas écris un mot en 6 mois parce que je suis paresseux et que le moindre prétexte est bon pour éviter d’écrire et chaque instant passé sans produire est source de malaise et d’anxiété. J’ai les pieds trop petits pour me botter le cul.

Et le cul bien trop enfoncé sur le canapé.

Une étude récente vient de confirmer que plus on passe de temps assis, plus on meurt tôt. Le twist? Les personnes actives (activité physique 4 x semaine) passent autant de temps assis que les personnes sédentaires.

Écrire plus risque de sérieusement courber mon espérance de vie.

1’000 mots c’est beau, mais 500 c’est pas moche non plus. Puis 500 mots ça prend moins de temps. Je vais peut être garder les enfants après tout.

Etre papa, c’est pas tous les jours roses. Entre le caca sous les ongles pendant la finale de la coupe du monde, la couche de la mort en pleine nuit, le vomi dans les cheveux en route pour l’aéroport, le pipi dans le cou à la parade de chais pas quoi, et le classique éternuement-la-bouche-pleine au resto. Et je ne parle pas de cet abruti de t’choupi, de winnie et, désormais, des trente pages journalière de %¥€#&@! de Martine apprend à faire du vélo.

La même histoire.

Tous les jours.

Et les cabanes qui finissent toujours par s’effondrer, les legos qui se défont comme par magie, les puzzles qui n’en finissent pas parce que Sebastian interfère en dissimulant des pièces jusqu’à pousser Mia au meurtre.

Mia est honnête à ce sujet; elle échangerait volontiers Bas contre un paquet de chips.

Je suis salaud parce que Mia est plus futée que ça. Elle exigerai des bagues Hello Kitty, des bracelets, du lipgloss, du verni à ongle violet avec des trucs brillants dedans et « Martine Prend le Bateau Pour Aller à New York », version longue. On a déjà la version courte.

18 pages.

Trop courte pour Mia.

Je ne vendrai pas Sebastian non plus. Certes, il d’être upgrader no 2 sur liste du FBI, catégorie moins de 12-24 mois, mais il a un bon cœur de pierre.
Puis il est marrant. L’autre jour, alors qu’il est assis sur son nouveau pot, je lui dis:
- Pousse Baba.
Il lève un œil vers moi, avant de répondre :
- Okay, Dada.
Il se lève et commence à pousser le pot.

La triste réalité : je suis le seul responsable pour ces mois de pénurie.
On ne m’y reprendra pas. Mes enfants ne sont que les pauvres alibis d’un paresseux chronic.


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