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Portrait de joueur

Publié le 14 avril 2012 par Patrick73
Le Gorille
Le Gorille
Quand il se présente au bâton, les quelques spectateurs parsemés dans les estrades arrêtent de parler. Ils sont en attente d'un feu d'artifice!
Le vent arrête de respirer et le silence prend toute la place d'un bout à l'autre de la rue.
Sur le boulevard de la Concorde, la fontaine de la maison Pékin arrête de siler pour entendre le contact du bâton sur la balle! Le semi-boss du Mcdo arrête pour un instant de crier après ses employés au salaire minimum! C'est comme si le temps s'arrête dans Duvernay, le temps d'une présence au bâton.
Jordan "Gorille" Allard frappeur de circuits et arrêteur de temps!
La bête s'avance vers le marbre...
Si on est attentif, on peut voir des larmes couler sur les coutures de la (105L).
La bête se place, prend une profonde respiration et quand elle expire on peut voir de la boucane lui sortir des narines!
Souvent la légende se matérialise devant nos yeux et la balle se fait catapulter hors du terrain.
Toute comparaison est boiteuse mais un catcheur qui frappe des longs, qui frappe pour la moyenne, qui possède un bras canon, je me dois tout de suite de penser à l'ancien numéro 5 des Red de Cincinnati, de la "Big red machine" le grand Johnny Bench.

Le GorilleBench #5   **Anecdotes du Gorille et moi**
Probablement que lui-même ne s'en souvient pas mais nous nous sommes affrontés, il y a plusieurs années sur le terrain de St-Victor. Il y a environ sept ans, en vieillisant je perds la notion du temps!
Ce fameux soir là, notre lanceur Bob"la grenouille"Mercure de Gérard patate, mieux connu sous le nom des légendaires "hot-dog", n'était pas disponible. Disons qu'il avait des maux chronique au bas ventre.
Donc, Gilles Mayer notre catcheur vient me voir et me dit : "Ouin, Bob pourra pas lancer à soir y a le flu. Tu vas nous montrer ce que tu as dans le ventre le kid!"
Je m'en vais sur la butte avec aucune expérience comme lanceur de fastball. Personne dans la ligue est au courant. Je voulais lancer alors je me suis présenté comme lançeur à mes débuts dans la ligue des vétérans!
Dans ma vie, j'ai lancé au baseball, à la softball, à la balle donnée mais jamais, au grand jamais à la fastball et surtout pas dans une ligue organisée.
Dans ma tête, je me dis que j'ai toujours lancé, partout j'ai lancé, je suis un lançeur alors à la fastball ce sera pas différent et je lance depuis l'âge de cinq ans.
Dans ma tête, tout semblait évident. De plus, j'ai lancé dans le Bronx de Lachute. Rien ne peut m'énerver que je pense!

ERREUR-ERREUR-ERREUR-ERREUR-ERREUR

Je commence ma game avec Mayer qui grogne déjà derrière son masque. Je lance mal, très mal. J'ai perdu tous mes repères, ça tombe bien, j'en avais pas au départ! Je suis nerveux. C'est rendu que je ne lance pus par en-dessous, mais je lance des balles sous-marin comme "Kent Tekulve", l'ancien lanceur des Pirates de Pittsburgh.

Le Gorille

Tekulve


Tout à coup, arrive au bâton, une bête qui frappe une de mes balles par-dessus la clôture au premier lancer, directement sur le terrain de tennis. C'était le gorille lui-même.
L'autre manche...et oui je suis encore au monticule, personne d'autre dans l'équipe pouvait lancer. Mayer continue à rire de moi derrière le marbre et son masque. Il m'envoie quelques sacres une fois de temps à temps! Je me sens supporter comme on dit!
La bête arrive au bâton pour sa deuxième apparition. Il frappe un deuxième circuit et il regarde la balle tomber l'autre bord de la clôture avant de commencer sa course sur les buts comme Barry Bonds par-dessus le marché.
Je suis démoli, j'ai honte de porter l'uniforme des "hot-dog". Si j'avais pu ce soir là, je me serais creuser un trou dans le monticule jusque dans la rue et rendu à la hauteur de mon char, j'aurais embarqué dedans pour me pousser.
Ce fut mon dernier match dans la ligue des vétérans et mon dernier match pour les six dernières années. J'étais en maudit, découragé et à 29 ans je lançais depuis que j'avais cinq ans, c'est à dire non-stop printemps,été et automne! Ce soir là, j'avais décidé que la balle c'était fini.
À mon retour dans la ligue il y a trois ans, j'avais 35ans, je n'avais qu'un objectif: affronter Jordan et dès le premier lancer, le pincer. Je voulais lui faire payer son arrogance au bâton! On dit qu'il ne faut pas se fier à la première impression.
  Finalement, j'ai découvert que Jordan est un gorille sympathique, un bon gars qui joue "fair".
Quand il frappe un circuit, je ne le vois plus regarder la balle tomber avant de courir!

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