Je me suis absentée trop longtemps. Ce n'est pas que ma maisonnée ne m'inspire pas quelques histoires croustillantes ou farfelues, c'est une question de temps qui me manque. J'ai tenté plusieurs incursions au cours des derniers mois, toujours soldées par un cuisant échec. Faute de temps. Et d'envie, je l'avoue en rougissant. Ayant le choix entre rédiger des histoires ou échanger des sourires avec un Bébé fiston tout de gazouillis vêtu, m'asseoir devant l'ordinateur ou jouer à une partie de cache-cache historique avec une Bébé fille aux fous rires musicaux, le blogue se trouvait plus souvent qu'autrement laissé à lui-même.
Le soir venu, quand toute cette marmaille s'aventurait au pays des rêves (et des cauchemars, mais ça, c'est une autre histoire), j'aurais pu me glisser furtivement ici pour m'adonner aux plaisirs de la chaise (de bureau). Infidèle que je suis, je préférais la compagnie de téléséries en reprise sur Illico. Tst, tst, tst. Parfois, je poussais l'adultère jusque dans ses limites les plus extrêmes: après m'être assurée que l'ordinateur dormait pour la nuit, je rejoignais l'amoureux dans l'espoir de passer un peu de temps avec lui, nous qui faisions chambre presqu'entièrement à part depuis la naissance de Bébé fiston.
Un matin, je me suis éveillée avec la ferme intention de me remettre au clavier. J'ai remis mes doigts à l'entraînement, en commençant par fouiner ici et là dans la blogosphère. J'ai noté sur des bouts de papier chaque moment éveillant en moi l'inspiration de mes histoires. J'ai insomnié quelques nuits pour formuler le tout dans ma tête. Je me sentais prête. Surtout, les enfants commençaient enfin à faire des siestes en même temps. Cependant, j'ai surmonté plusieurs embûches qui ont mis à l'épreuve ma décision: éclosion de fourmis charpentières, quantité phénoménale de demandes de subvention à rédiger, développement de mon commerce autonome, terrible two d'une Bébé fille plus déterminée que jamais à exercer son autorité et son pouvoir sur ses parents, poussées de croissance d'un Bébé fiston allaité, arrivée et départ du printemps nécessitant le rangement puis la sortie à nouveau des vêtements d'hiver. Bref, la vie s'acharnait pour m'éloigner du blogue.
J'ai tenu bon. Et je suis là. Plus dingue que jamais.