Magazine Journal intime

Già partita ?

Publié le 07 mai 2012 par Papote

Il y a une semaine, je vous écrivais mon amour pour l'Italie...
Et je ne sais pas si je vous en ai parlé mais P'tite Louloute, depuis que nous sommes rentrées est en mode " je veux aller vivre en Italie".
Les premiers jours, elle me parlait de sa tristesse de ne plus être en Sicile. Normal, les retours de vacances entraînent toujours de la nostalgie !
Mercredi après-midi, je la voyais tournicoter sans oser réellement se lancer et puis, finalement :
- Maman, serais tu très fâchée si je te disais que j'ai le mal du pays ?
- Mais quand on a le mal du pays, c'est qu'on est loin de chez soi et que notre maison nous manque ?
- Moi, j'ai le mal du pays de la Sicile ! Mais j'avais peur de te le dire parce que j'avais peur de te faire de la peine... J'aimerais vraiment qu'on déménage et qu'on aille vivre là-bas.(Elle était mignonne et touchante avec son air soucieux !)
- Ca ne me fait pas de peine du tout, au contraire !!!
- Alors, ce n'est pas mal de vouloir partir ?
- Pas du tout ! Je te l'ai dit : j'y avais pensé pendant mes études...
- Oui, je sais, si tu n'avais pas rencontré Papa... Mais tu aurais pu rencontrer un italien, te marier avec lui ? Et alors, je serais née italienne et puis quand vous auriez divorcé, il serait venu habiter Palerme et nous on aurait été dans le sud et on n'aurait pas été loin les uns des autres !
- Euuuuh... oui...
- Moi, j'aimerais bien déménager en Sicile... Dis, c'est possible ou pas ?
- Tout est possible dans la vie !
- Non, rencontrer une licorne, c'est impossible mais rencontrer le Président de la République, par exemple, c'est juste très difficile ! (ne cherchez pas le rapport entre la licorne et le président... enfin, en tous cas, je ne l'ai pas trouvé !)
- Alors, aller vivre en Italie, c'est possible mais très difficile...
- Pourquoi ? Si tu achètes la maison au milieu des oliviers... Tu la retapes, tu m'apprends l'italien et tu me trouves une école parce que, là, hein, ce sera trop loin pour continuer à aller à l'école à Bordeaux et puis voilà !
- Mais tes copines ? Papa ?
- Les copines, j'ai mon carnet d'amies donc je noterai tout pour ne pas les oublier... Mais Papa, ce serait bien qu'il puisse venir plus près... Et puis, il faudra trouver une solution parce que j'aime bien nos meubles et qu'il faudra les emmener...

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Samedi, puis dimanche, la discussion a repris mais je vous la fais en vrac et pas dans le détail parce qu'il y en a long comme le bras !
Mais, désormais, le plan est très clairement et précisément établi :
- Le temps que tu retapes la maison, tonton nous prêtera une tente et on se mettra à l'abri sous les oliviers ! Non, parce que, vu qu'il n'y aura pas de toit, il faudra bien dormir ailleurs !
- Il faudra partir au début des vacances d'été, comme ça, j'aurai le temps de me préparer à la rentrée !
- On pourrait aussi avoir des orangers et des citronniers, comme ça on vendrait le jus tout prêt et des fruits.
- On n'aura pas besoin de voiture mais il faudra acheter un âne. On l'appellera Cadichon et il nous emmènera au marché vendre nos olives, nos oranges et nos citrons. Je monterai sur son dos, avec une canne à pêche avec une carotte au bout pour le faire avancer. Et puis il nous avertira quand quelqu'un arrivera !
- Comme on n'aura pas le matériel moderne pour presser l'huile d'olives, on fera comme autrefois avec une poutre et Cadichon mais il faut savoir qu'on ne pourra quand même jamais gagner face à Biceno (producteur d'huile d'olive dont nous avons visité l'entreprise et qui a gagné les championnats du monde 2012... Oui, il y a des championnats du monde d'huile d'olive !)
- On aura des jupes marron et des chemisiers blancs pour ramasser les olives mais comme on les abimera en travaillant, on aura des tenues pour aller à la foire et au marché !
- Isabelle pourra m'envoyer mes cours de hautbois par mail !
- Il va falloir que tu commences à m'apprendre l'italien avant de partir.
- J'enverrai plein de cartes postales à Papa et puis on se parlera par webcam et puis quand il viendra me voir, tu iras le chercher avec ton vespa (bleu, le vespa, obligatoirement !) et quand j'irai le voir pour les vacances, je lui amènerai des olives de notre oliveraie !
- Ce qui est bien, c'est que tu n'auras plus besoin de trouver du travail avec tout ce qu'on vendra comme olives, huile, oranges et citrons.
- On pourrait même aller à l'hôtel et on leur donnerait nos olives pour le restaurant et, eux, ils nous enverraient des visiteurs et, pendant que tu ferais déguster les parents, moi, j'emmènerai les enfants faire un tour sur le dos de Cadichon pour ne pas qu'ils s'ennuient.
- Comme Papi et Mamie sont à la retraite, ils pourraient venir n'importe quand et rester tout un mois... Bon, les tontons, Parrain et Tatie, eux, ils ne pourront venir que pendant les vacances et il faudra qu'ils s'arrangent pour les dates parce qu'on n'aura pas assez de chambres pour tout le monde mais comme il fait toujours beau, ils pourront venir même en hiver prendre un petit coup de soleil !
- Quand on partira faire les courses, à l'aller, tu partiras sur ton vespa et moi sur Cadichon et au retour, je monterai avec toi sur ton vespa et Cadichon portera les courses... Non, parce qu'il ne faut pas que ce soit trop lourd pour lui !

Bon, au final, dimanche soir, au moment d'aller se coucher, elle n'est pas tout à fait convaincue d'être capable de partir...
Et quelque part, ça m'arrange : je ne sais pas si j'aurais fait une bonne productrice d'huile d'olive en jupe marron et chemisier blanc !
En revanche, elle est toujours prête à y repartir en vacances pour se préparer à y vivre mais " quand je serai un peu plus grande, Maman !"...

A bientôt !

La Papote


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