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Récit d’accouchement: quand la grossesse de l’écho à la naissance n’est pas un long fleuve tranquille

Publié le 11 mai 2012 par Madameparle

Récit d’accouchement: quand la grossesse de l’écho à la naissance n’est pas un long fleuve tranquille

Les récits d’accouchement c’est votre rubrique! N’hésitez pas à nous faire partagez ce moment si fort en émotion quoi qu’il arrive avec nous en me l’envoyant à [email protected]

Cette semaine Mme D nous fait partager son histoire!

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« Lorsque j’étais enceinte du Pou, j’étais très forte (obèse morbide), je te donne donc un récit de l’échographoe morpho (echo des 4/5 mois de grossesse) et celle de mon accouchement par césarienne…

C’était entre 2005 et 2006. Avant ma grossesse, beaucoup de médecins m’avaient mise en garde sur mes « évidentes difficultés à réussir à procréer » (avant même que nous ayons envisagé sérieusement de le faire), juste parce que j’étais obèse. Pour eux, il était presque impossible que je tombe enceinte, et si le miracle se produisait, j’aurais à coup sûr de graves problèmes (et mon bébé aussi.)

En fait, je n’ai pas eu de souci, je suis tombée enceinte dès mon arrêt de pilule, je n’ai souffert ni d’hypertension, ni de diabète, rien.
Mon fils est né à terme, 52cm pour 3,630kg. Mais, par césarienne et sous anesthésie générale pour moi…
Ces récits, je les avais écris à l’époque.
Avec le recul, je me dis que peut être, à l’hopital, ils n’avaient pas tout fait pour me donner la possibilité d’accoucher par voie basse… Déclenchement, pose de la péridurale, trop tôt, peut être ?
Bref, here we go. »

Echo morpho.

J’avais rendez-vous pour mon écho morpho le 2 septembre 2005. Mon chéri et moi étions en villégiature chez ses parents pour la semaine et j’avais bataillé ferme pour dégoter un centre d’imagerie médicale dans le coin.
Je trouvais un cabinet privé, soit, je pris rendez-vous.
Le matin de l’écho, Chéri et moi étions surexcités. La perspective de voir notre bébé après plusieurs longues semaines, de voir comme il avait grandi, qu’il allait bien et de connaître son sexe, nous trépignions d’impatience !
Comme la secrétaire me l’avait dit au téléphone, je bu plus d’un litre d’eau une heure avant de me rendre au rendez-vous.
Le chemin et l’attente (assez brève) au cabinet furent une torture !! La vessie pleine au bord de l’explosion…
Enfin, la secrétaire m’installa dans la salle d’examen qui paraissait « vieillot ». Quelques longues minutes après, je vis entrer un vieux monsieur (qui accusait bien les 75 ans…). Il me regarda, allongée là sur la table d’examen comme si j’étais une baleine échouée ou quelque chose dans ce genre (regard mêlé d’effrois et de surprise…) et avant de dire « bonjour » (la moindre des politesse), me lance :
« On ne vous a pas fait maigrir avant ? »
Je réponds interloquée que je n’ai demandé l’avis de personne avant de faire mon bébé…
Il reprend qu’il ne sait pas si il pourra travailler au vu de l’épaisseur de la couche graisseuse…
Mes échos précédentes étant parfaitement claires, je lui réponds que si son matériel est valable, ça devrait être possible (je fulminais à l’intérieur !!)
Après quelques tentatives qui lui permirent seulement de conclure que mon bébé était « vivant » (je cite) parce qu’il bougeait beaucoup, il ne pu rien voir de plus.
Je lui stipulais qu’en l’occurrence, je savais que mon bébé était vivant puisque je le sentais bouger depuis plusieures semaines déjà… Il fut surpris (dubitatif) que je le sente bouger… C’est quand même dans mon utérus que ça se passe !!!
Il décida de tenter une écho par sonde vaginale (ce qui me permis d’aller soulager ma vessie…) ne vit rien de plus, mais ne manqua pas de me faire mal au passage !!
C’en était trop. Je dis que ça suffisait et il me concéda que l’examen était un échec et qu’il ne me serait donc pas facturé. Il n’aurait plus manqué que ça !!
J’étais furieuse et inquiète, car je n’avais rien pu apprendre sur mon bébé et sa santé.
Mon chéri, qui n’avait pas assisté au massacre, m’accompagna pour prendre un rendez-vous en directe dans un centre d’imageries médicales qu’il connaissait dans le coin.
J’expliquais mon cas à la dame qui nous accueilli, elle parut choquée par mon histoire et m’assura que nous ne rencontrerions pas ce problème chez eux.
J’avais donc rendez-vous une semaine plus tard (le jour même de mes 30 ans).
Ce matin là, rebelote, on boit son litre d’eau une heure avant le rendez-vous. L’attente est plus longue, mais sympa à discuter avec d’autres futures mamans qui attendent leur tour pour l’écho.
Mon Chéri est admis de suite dans la salle d’examen avec moi. J’explique mon cas au médecin qui va faire l’écho, il me dit qu’il va voir ce qu’il peut faire. Très vite, il me rassure : Vous avez une qualité de graisse parfaite, elle ne gène absolument pas le passage des rayons.
Il nous montre notre bébé sous tous les angles, ses membres, son dos, son ventre, son visage, mais aussi ses organes, vessie, estomac, cœur, cerveau… Le tout étant absolument parfait et se développant très bien.
Je demande « Il va bien alors ? ». Le médecin répond : « Il va très bien ! »
Je demande alors si l’on peut voir son sexe. Le médecin cherche très peu de temps et montre l’entre jambes de notre bébé. Je pense distinguer quelque chose. Pour moi, ce sont des tout petites testicules. Je dis « Alors ? ». « Pour moi, 90% sûr que c’est un garçon » répond le docteur.
Un petit couillu. Mon Chéri et moi sommes tout émus !!
Le médecin repasse plusieures fois et fini par conclure que c’est définitivement bien un petit gars.
Nous repartons avec le sourire scotché !! Prévenons tout le monde, fiers comme tout !!

Nous avons ensuite pu fêter la nouvelle et mon anniversaire avec bonheur !

Accouchement.

Lundi 16 janvier 2006.

Nous sommes chez nous depuis la veille. J’ai insisté pour rentrer de chez mes beaux parents, j’avais envie d’être chez moi, avec mon homme. Le bébé n’étant de toute façon pas pressé (mon col toujours « pas propice » et mon loulou « bien haut » dans mon ventre).

Je suis sur le net, j’ai mal à mes ligaments, pour changer. Le Mec prépare à manger : Tomates mozzarella et Pizza surgelée (Le Mec, il fait simple).

Après le repas, je me sens un peu patraque : mal au ventre, gargouillis… Je vais me coucher. Le Mec vient me rejoindre et d’un coup, une envie de vomir ! Le Mec va vite chercher une bassine. Ce n’est pas le moment de faire une gastro… (Quand j’y pense, quelle jolie petite « gastro » )

Mardi 17 janvier 2006.

Je me rendors. Puis vers 1 heure du matin, je sens des douleurs dans le ventre qui sont régulières. Des douleurs un peu comme des coliques. Je ne sais pas si « c’est ça » ou si je fais bien une gastro. Mais si je suis malade, il faut que j’aille à la mater, la sage femme de mon cours de prépa à l’accouchement nous l’a bien conseillé. Je réveille Le Mec pour lui dire que nous devrions aller à l’hôpital. Il se lève, se prépare. Je me lève aussi, et là, encore une envie de vomir… Je me prépare avec l’aide de mon homme, je ne suis vraiment pas bien je suis fébrile, pourtant, je n’ai pas de fièvre.
Heureusement, toutes mes affaires pour la maternité sont chez les parents de mon Chéri, donc nous pouvons partir tranquilles.

Il fait froid dehors, mais l’air frais me fait du bien. Le chemin se passe bien, j’ai mal au ventre, mais ça va… Nous décidons de passer chez ses parents pour prendre mes affaires « au cas où… ». Quand nous y arrivons, la lumière dans la cuisine est allumée : Sa maman a eu comme un pressentiment et est descendue boire un verre de lait chaud. Elle nous accueille, Le Mec va chercher les valises et nous repartons. Je suis sortie de la voiture pour embrasser sa maman.

On arrive aux Urgences Maternité. On sonne : « C’est pourquoi ? » Je réponds que je crois que je vais peut être accoucher… On me demande mon terme et on nous ouvre, on nous dit de patienter quelques minutes. Une jeune étudiante sage femme vient me chercher et m’installe dans une salle de surveillance monitoring.
On ausculte mon col : Court, mais toujours assez tonique et surtout ouvert seulement à un centimètre. On me pose les capteurs du monitoring et celui des contractions. J’ai bien des contractions, mais assez faibles. On fait entrer mon Chéri. Une sage femme est venue pour lire les diagrammes et elle est allée voir l’interne de garde. Ils sont revenus tous les deux pour nous annoncer qu’ils allaient me garder parce qu’apparemment mon Loulou ne supportait pas très bien certaines contractions. Le rythme de son cœur chutait de temps en temps. Ils sont repartis pour délibérer de ce qui devait être fait.

Quelques minutes plus tard, le cœur du Poux s’est mis à ralentir, j’ai sonné pour faire vite venir quelqu’un. La sage femme est revenue et m’a dit : oui, en effet, nous allons donc devoir vous déclencher. Il devait être aux alentours de 3 heures et demi du matin.
Une infirmière pas très loquace est venue me poser le cathéter sur la main. On m’avait fait me déshabiller et on avait revêtu mon homme d’une casaque jaune.
Et nous avons attendu. En bruit de fond les battements du cœur de mon bébé qui de temps en temps ralentissaient… Il y a eu un défilé de sages femmes, élèves sages femmes, internes, tous venus pour voir l’état de mon col : pas d’évolution… Ouverture entre 1cm, 1,5cm.
On me dit que l’on va sans doute me poser du gel, puis que l’on va plutôt me déclencher au Syntocinon en intraveineuse, pour pouvoir contrôler les contractions et arrêter le travail si le bébé ne le supporte pas du tout.
Vers 7H00, je dis à mon homme d’aller se coucher chez ses parents.

J’attends, j’attends…

On pose une sonde urinaire (au cas où…), un capteur crânien (pour le cœur du bébé qui bouge pas mal) et une sonde pour capter mes contractions. le Pou continue de faire quelques belles chutes de rythme cardiaque, à chaque fois, je sonne, ça m’inquiète beaucoup.
On me propose de changer de position, de me mettre sur le côté, et là, « Pouf », je sens quelque chose de bizarre dans mon ventre et ça se met à couler entre mes jambes : Je perds les eaux.
Vers 9h45, on me fait passer le Syntocinon, un quart d’heure plus tard, je commence à sentir les contractions dans le bas de mon utérus (comparable aux douleurs de règles, mais bien fortes.) Elles sont comme les a décrites la sage femme du cours de prépa à l’accouchement. Elle montent crescendo en intensité et redescendent puis disparaissent jusqu’à la prochaine. Je ne sais pas trop combien de temps s’écoule entre chacune, pas beaucoup, peut être 5 minutes, mais chaque contraction qui arrive est plus forte que celle qui vient de passer.

Au moment ou elle sont plus fortes, rapprochée et douloureuses (11 heures, à peu près), mon Chéri arrive, Je suis très heureuse de le voir, surtout à ce moment là. J’utilise bien la respiration que l’on a apprise, ça m’aide. Mon chéri me tient la main et me soutien. Les contractions augmentent comme ça jusqu’à ce qu’une sage femme vienne contrôler mon col (encore…) et me dise que l’on va appelé l’anesthésiste pour poser la péri (Ha !).
Quelques temps plus tard, l’anesthésiste arrive. Un Monsieur asiatique avec un accent prononcé. Concentré, mais sympathique et délicat. Il s’y reprend patiemment à 4 fois avant d’arriver à piquer juste là où il faut. Les effets sont rapide, chaleur dans les jambes, fourmillement dans les pieds, bien être. Je sens les contractions, mais plus la douleur. Je suis bien. J’espère que mon col va bouger vite fait !
Mon Chéri, sorti pendant la pose de la péri revient, je lui dis qu’il devrait aller manger et que je suis bien. Il part alors.

Je crois que j’ai dormi un peu. Il y avait toujours du passage pour venir fourrer les doigts dans mon vagin et vérifier l’état de mon col qui était à 3 dans l’après midi. Il a fallu replacer un capteur pour les battements du cœur du Poux 3 fois parce qu’il s’était décroché lors des examens du col (c’est une sonde avec un capteur que l’on fixe sur le crâne du bébé avec des petites griffes… Ca ne doit pas être agréable pour le bébé et c’est très désagréable pour moi.)

Puis on vient me dire que l’on arrête le Synto quelques temps, parce que mon bébé se fatigue. Et puis on reprend pour voir si ça fait bouger mon col qui est parvenu à une ouverture de 4 cm. Mais là, je commence à sentir les contractions, enfin, la douleur. Je le dis à la sage femme, elle réinjecte un peu plus de produit, mais sans effet… Il est à peu près 20H, mon chéri arrive je lui dis que je sens les contractions. L’obstétricien de garde vient nous voir pour nous dire qu’il attend encore une demi heure pour décider de faire une césarienne parce que rien ne bouge plus et qu’en plus bébé est très haut placé. Je dis à mon chéri qu’il aurait autant bien pu nous dire qu’il allait me césariser parce qu’il n’y a aucune chance que cela évolue en une demi heure. Il est sans doute allé manger avant d’opérer, en fait.
La demi heure passe, l’obstétricien revient et m’annonce que l’on va me césariser. Il sort, je pleure. J’explique à mon Chéri que ça m’angoisse parce que je sais que l’on ne peut pas s’occuper du bébé comme on veut et être autonome pendant un moment (et la suite me montrera que j’étais loin du compte…). Mais je sais que je n’ai pas le choix, je suis fatiguée, mon bébé aussi, je veux que ça finisse et qu’on puisse se reposer tous les deux.
On me retire les capteurs.

Vers 21H, on me passe au Bloc. L’anesthésiste a du mal à croire que je ne sente pas les effets de la péri ave la dose qu’il vient de réinjecter. Mais je ne suis pas du tout anesthésiée. J’ai des contractions qui font mal, je sens les stimuli… Il pense que c’est « psychologique ».
L’obstétricien tire le champ opératoire et fais quelque chose sur mon ventre (je ne sais pas, j’espère qu’il n’avait pas commencé à m’ouvrir…), je hurle, ça fait mal ! Ils reconnaissent tous qu’en effet, je n’ai plus aucun effet de la péridurale et alors on m’annonce, 5 minutes avant de m’ouvrir, que l’on doit me faire une anesthésie générale. Je pleure, on me pose le masque, je dois respirer fort, on me pince la gorge, plus rien.

Je me réveille, j’ai encore le tube dans la gorge, on me le retire. On me dit que mon bébé va bien, je fais signe que je veux le voir. On me demande comment je vais, je vais bien, je veux voir mon fils.
On me met en salle de réveille, on me donne de la morphine pour la douleur.

J’attends…

Et enfin, on me dit que je vais pouvoir rejoindre mon fils et mon Chéri.
J’arrive dans la salle, mon chéri est là. On me pose mon fils contre moi en peau à peau. Je demande à mon chéri de le prendre un peu que je vois son visage, il me le montre et je le reprends sur moi, je suis bien, il est chaud, il est si beau. Mon chéri me montre une vidéo du petit Poux qui vient d’arriver du bloc dans sa couveuse. La puéricultrice me demande si je vais bien, que je n’ai pas mal, Je réponds : «Oui, mais je m’en fous».
Mes souvenirs sont très flous… L’infirmière muette de la veille vient faire je ne sais quoi…
On me ramène dans ma chambre (une chambre double). Je suis très fatiguée et je regarde mon bébé. Mon chéri est toujours là, mais je ne me souviens pas bien…
Je sais que l’on m’a demandé si je voulais que l’on prenne mon bébé à la nursery, j’ai dit Non. Et je l’ai regardé aussi longtemps que mes paupières sont restées ouvertes. Je me suis réveillée plusieurs fois dans la nuit pour regarder mon bébé. C’est incroyable d’avoir la possibilité de « faire ça » : Un petit être humain, une personne. Je me demande encore si ce n’est pas un rêve tellement c’est beau.

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Crédits photo (creative commons) : Cyril Galline


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