Magazine Journal intime

Ne nous décourageons pas

Publié le 17 mai 2012 par Ecribouille @Ecribouille

Je suis en phase de colère. Je me réveille la nuit en me disant : « Et si je m’étais retournée au moment où j’ai senti ce mouvement le long de mes pieds ? ». J’imagine des choses, je me demande où se trouve mon appareil photo. A-t-il été revendu ?

En réalité, je me surprends à espérer qu’on en fait bon usage. Qu’il sert à quelqu’un qui saura l’apprécier comme je l’ai apprécié.

Mes amis me disent de ne pas m’inquiéter, parce que j’aurai bientôt un nouvel appareil photo que j’aimerais encore plus. Alors je laisse mon esprit imaginer lequel je souhaiterais. Parce que mon 500D, je l’avais longtemps espéré. Là c’est différent, ce sera l’appareil photo de remplacement, celui qui devra me satisfaire autant ou plus.

Je ne veux pas d’un appareil photo très haut de gamme, je n’en ai rien à faire. Je veux juste la flexibilité du reflex, jongler avec les pixels et maîtriser le monde. Lorsque j’appuie sur le déclencheur, j’ai toujours ce sentiment de puissance car j’aurais choisi un cadre qui ne sera que le mien. Je montre un monde qui est le monde que j’ai choisi de montrer.

Cela doit paraître bien superficiel, car ce n’est que du matériel. Mais voyez-vous, quand on s’acharne à essayer de faire les choses bien. Même si on n’y arrive pas toujours, on essaie. Et je me dis toujours que si je reste gentille, que je travaille et que je fais des efforts, les choses iront mieux petit à petit.

Seulement le monde va trop vide. Ou du moins, le monde va trop vite pour moi. J’ai toujours un train de retard sur les moments attendus.

J’ai réalisé trop tard que je voulais faire des études d’arts, et que je ne pouvais pas me contenter de faire des lettres pour faire plaisir aux autres. J’ai réalisé trop tard où était vraiment mon potentiel quand j’ai fini par faire des arts appliqués.

Finalement je me suis résolue à faire ce que je sais faire, et le faire bien (du Web éditorial), pour réussi à m’accorder sur mon temps libre pour à côté continuer à remplir mes carnets, photographier, dessiner, imaginer, me nourrir d’images.

Et lorsque les choses arrivent presque à leur terme, quand je me suis concentrée si ardemment pour réussir à passer ce pallier, quand je commençais à me dire « ne t’inquiète pas, tout ira bien ».

Le sort en a décidé autrement. L’administration française entière décide de me mettre dans la difficulté par sa lenteur, des problèmes de santé me contraignent à de fortes dépenses que je peine à me faire rembourser, un de mes outils de créations les plus précieux est volé.

Et dans ces moments là, je me demande… est-ce vraiment possible de demeurer gentille et travailleuse ? Lorsque le reste du monde va si vite sans me laisser le temps, et qu’il n’hésite pas à me rappeler que d’autres personnes avec moins de scrupules seront bien contents de voir sur leur chemin une fille aussi naïve.

Idiote.

Ne nous décourageons pas


Retour à La Une de Logo Paperblog