Magazine Journal intime

Ne suis-je qu’un poids?

Publié le 28 mai 2012 par Madameparle

Ne suis-je qu’un poids?

Si tu me suis depuis quelques temps déjà tu sais que ma balance et moi nous sommes fachées.

Enfin c’est presque plus vrai finalement.

Après avoir passé les 32 premières années de ma vie à perdre du poids avec succès si on ne tient compte que des phases de régime, j’ai décidé de tout arrêter.

J’ai pris conscience que cette spirale ne m’apportait qu’un leurre de bonheur pour une bonne dose de douleur. La culpabilité de ne pas rester mince, de ne pas savoir me priver chaque jour et à chaque repas de ces aliments si mauvais pour moi. Ceux là même qui semblaient être inscrits dans mon code génétique comme à proscrire ad vitam eternam. La tristesse de ne pas être à la hauteur des attentes des autres.. sur mon propre corps…

Après un ultime régime hyper restrictif ou même les peaux de tomates ne devaient être mangées, 20kilos de perdus en 2 mois et repris en moi, je me suis dit que c’était vital, il fallait que ça cesse.

Je me suis alors tournée vers les idées du GROS et j’ai entamé une psychothérapie cognitive. Petit à petit sans y faire attention , j’ai pu manger du chocolat avec envie et apaisement, j’ai désiré des haricots verts sans les subir. Je me suis apaisée avec la nourriture et l’ai envisagée comme un besoin au même niveau que d’autres. Petit à petit manger s’est vidé de cette charge émotionnelle.

Durant tout ce cheminement j’ai surtout beaucoup parlé.

Je suis devenue une personne et non plus un poids.

Le chemin de l’acceptation et de la paix avec moi même est long.

J’ai éloigné toutes les balances, me sentant si fragile…

Et puis ce week end, je ne sais pourquoi je me suis confrontée à ce chiffre.

Je l’ai encaissé, détesté.

Alors que quelques secondes auparavant je me trouvais jolie,  je suis alors devenue hideuse, je ne voyais plus que ces deux chiffres annihilant tout ce que je pouvais être.

Je me suis alors souvenue des mots d’Ariane Grumbach.

Est ce que je n’étais que ces chiffres. Est-ce qu’ils jouaient vraiment sur ma vie sociale, mon plaisir d’écrire, mon oeil de photographe, mes rapports aux gens? Serais-je si différente si ils variaient?

Alors forte de toutes ces victoires passées, pleine de ces nouvelles passions, révélations de moi, j’ai relevé la tête.

J’ai cherché cette force d’avancer qui me pousse à m’aimer chaque jour un peu plus, juste comme ça, pour ce que je suis à l’intérieur et qui ne peut que jouer sur l’extérieur!

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Photos créative commons turtlemom4bacon


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