18h15, petite ville de province, la mienne, celle de mon enfance.
J’ai grandi ici avec mes parents et mes soeurs. J’y ai fait toute ma scolarité de la maternelle avec Madame Michel à la terminale.
J’y ai connu mes premières amitiés, mes premières boums, mes premiers flirts. J’y ai aussi rencontré mon premier grand amour: Alexandre.
Nous nous étions rencontrés en seconde. Il était dans la classe de ma meilleure amie.Dès le premier jour de la rentrée mon coeur avait vibré. Des papillons avait pris possession de mon ventre le faisant se serrer à chaque fois que je l’apercevais… Un regard complice de lui et je me sentais bien, exister…
Notre premier baisé, nous nous le sommes donnés dans cette petite ruelle en rentrant du lycée.
Notre histoire a duré 6 mois. Nous avons vécu ensemble une passion comme deux adolescents peuvent la connaitre. Nous étions tout l’un pour l’autre. Mon coeur ne battait que pour lui. Les week ends étaient des éternités, nous habitions à 15 kms l’un de l’autre…pas de moyen de locomotion, pas de mobylette et des devoirs, des parents exigeants…
Je ne me suis jamais si bien levée que les lundi matin de cette année là.
Nous nous retrouvions à l’arrêt de bus devant le lycée.. La vie reprenait son cours et moi mon souffle de vie. Dans ses bras le monde arrêtait de tourner, le temps était suspendu.
Un lundi matin je le vois descendre du bus l’air triste. Il venait d’apprendre la terrible nouvelle, son père allait être muté à Paris, le déménagement était prévu le mois prochain.
Mon univers s’est écroulé…plus rien n’existait d’autre que notre douleur face à cette injustice de la vie.
Ma vie..
Comment allions nous pouvoir vivre, seuls l’un sans l’autre…
Ce dernier mois a été le plus intense de mon existence.
Nous vivions chaque minute ensemble comme la dernière sur Terre. Nous devions graver ces instants à jamais en nous.
Puis le dernier jour arriva, la dernière heure.. Le dernier baiser…
Des promesses de retrouvailles, des larmes entremélées puis le déchirement, l’absence, le vide, le néant..
Des années ont passé, les moyens de communication ont changé, le minitel, le portable, puis le net, copains d’ avant, facebook…
Tant d’heures passées à la recherche de ce premier amour, à écumer les pages blanches des bottins, des sites…
Et puis ce jour de la semaine dernière. En me connectant sur ma page facebook je vois un message à lire…mon souffle s’est arrêté, c’était lui… Quelques mots échangés, une forte envie de se revoir, intacte.
18h15, petite ville de province la nôtre, devant la gare…
Alexandre? Je suis là…
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fiction écrite en rapport avec cette photo