Magazine Journal intime

Provencialisation

Publié le 19 juin 2012 par Sophie007

C’est un sentiment étrange. D’un côté, lorsque vous arpentez les rues et ruelles d’Aix, vous vous sentez toujours une touriste. Vous êtes ébahis par le charme de la ville toujours animée et vous prenez beaucoup de plaisir à assister aux fêtes ou animations locales qui sont pour vous folkloriques (carnaval, bénédiction des calissons, chalets de Noël, etc). De l’autre côté, il est clair que votre regard a changé. D’abord, vous ne vous baladez plus systématiquement avec votre plan de ville dans le sac ! Aix, où vous vous perdiez systématiquement les premiers temps, est finalement une toute petite ville que l’on traverse du Nord au Sud en moins de quinze minutes. Pour ceux qui n’ont vraiment pas le sens de l’orientation, une petite boussole suffit amplement. Aucun risque de se retrouver dans un arrondissement voisin, il n’y a qu’un seul arrondissement ! Vous ne vous baladez plus non plus le nez en l’air, à admirer les façades et les fontaines (d’où la nécessité d’avoir un plan). Elles font partie du décor, devenu familier. Vos yeux visent droit. Ils remarquent désormais les nouvelles vitrines, les nouvelles enseignes, et les menus du jour des restos. Vos pas ne vous amènent pas systématiquement sur le Cours Mirabeau ou sur les Allées Provençales et vos oreilles sont toutes ouies lorsque l’on vous dit bonjour : Aix est si petit que la probabilité de rencontrer une de vos connaissances est très grande. D’ailleurs, maintenant que vous y pensez, vous réalisez que vous les reconnaissez de suite : style vestimentaire ou manière de marcher dans les rues sont autant d’indicateurs que votre nouveau radar interne “touriste/local” détecte automatiquement.
Plus étonnant enfin est le fait que l’idée d’aller sur le marché à Aix le samedi matin ne vous effleure même plus. Vous qui avez toujours aimé l’ambiance et la beauté des marchés provençaux, vous avez pourtant dû vous résoudre à déléguer la tâche à votre conjoint qui, lui, 1/se déplace en vélo (se garer les jours de marché est une vraie galère), 2/ qui connait tous les prix et la qualité des produits par coeur (acheter les yeux fermés sur le marché est un sport à haut risque et déconseillé), et 3/ qui a une résistance à la foule de touristes -qui par définition fait du tourisme et prend beaucoup de photos- et que manifestement vous n’avez pas. Pas à Aix, en tous cas !


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