« Jonathan avait péniblement fini son premier roman. Il en était tout fier, mais il en était ressorti vidé, épuisé, comme un boxeur sorti du ring. Surtout, ce qui continuait à le maintenir dans cet état de fébrilité, c'était le peu de succès que rencontrait son œuvre, le sourire poli mais froid des commentateurs, et avec ça tous ses doutes personnels sur la qualité de sa prose, son rythme, sa pertinence, la beauté des émotions transcrites. Il était découragé.
Mais maintenant qu'il devait reprendre la lutte, se battre à nouveau avec les mots pour accoucher d'un autre prétendant au titre d'œuvre littéraire - avait-il vraiment le choix ? - il avait peur. Pire, tombé au hasard de ses errances informatiques sur un article traitant de l'écriture d'un second roman, il s'était mis à paniquer, succombant à la pression d'un défi qu'il ne saurait jamais relever avec brio.
Mais ce matin, Jonathan était de tout autre humeur. Il avait trouvé, il voyait clair. Il savait comment ne pas tomber dans le piège du second roman.
Il avait décidé d’écrire un troisième roman. »
Gustave Borjay vous salue.
Certes. Mais trois sans deux ?