"Par le hublot, le spectacle est grandiose.
Sous un soleil radieux, la Calédonie offre ses paysages d’île la plus proche du paradis au nouvel arrivant comme au natif qui chaque fois, frappé en plein cœur, stupéfait, réalise qu’on peut être amoureux d’un bout de terre posé sur l’océan.
Un sentiment véritablement charnel vous saisit au ventre quand par la petite vitre ovale, se dessine soudain au loin l’ébauche de la barrière de corail. On se demande alors comment on a fait pour respirer sans elle, l’Ile, pendant si longtemps. Et puis s’impose encore cette étrange certitude de lui appartenir, et l’on s’avoue combien elle est belle et captivante sous le vernis de la carte postale touristique et des clichés politiques simplistes que ne gratteront pas la plupart des visiteurs.
L’avion se prépare à atterrir.
Bleus du lagon, de l’océan et du ciel. Forêt d’émeraude sur la montagne, vert tendre des prairies et des cultures dans la plaine. Jaune poussiéreux de la savane au flanc des collines. Les vallées de la Ouenghi et de la Tontouta, les plaines de Boulouparis et Quai Manto, le village de Tomo, les îlots au large.
Et puis encore la frange blanche du récif, les bandes de sable des plages, les saignées ocre des mines de nickel à flanc de montagne, l’eau salie de la Baie de Saint-Vincent.
L’appareil se pose enfin..."
La marchande d'eau fraîche (extrait 1)
Et voilà, retour aux sources. Impression étrange d'être totalement "d'ici" et en même temps étrangère dans mon propre pays.