Vous ne l’aviez pas appréhendé, et cela vous surprend : plus le temps passe, et moins vous ne pouvez vous imaginer retourner vivre à Paris. Il semblerait même qu’après quatre ans passés en Provence, vous ayez atteint une sorte de point de non-retour. Irréversible. Non pas que vous n’aimez plus Paname. Cette ville sera toujours pour vous très spéciale, et toujours magnifique à vos yeux. Non, ce qui a changé, c’est votre regard et votre perspective. Vous voyiez avant ce que Paris vous offrait. Vous voyez aujourd’hui ce qu’elle ne peut pas vous offrir. Et qui est désormais devenu essentiel à vos yeux : espace vital, calme, contact avec la nature, et bien sûr ce climat méditerranéen ainsi que cette lumière quotidienne. Oui, comment pourriez-vous retourner vivre dans un appartement deux ou trois fois plus petit ? Comment pourriez-vous retourner vivre dans une ville où vous êtes sans cesse sollicité ? Comment pourriez-vous retourner vivre dans une ville au climat quasi-glacial ? Comment enfin, pourriez-vous retourner vivre sans pouvoir voir la montagne Sainte-Victoire tous les jours, et sans toutes vos bestioles chéries (chats, chien, tortues, etc) ? Bon, peut-être avez-vous un peu vieilli aussi car vous le reconnaissez bien volontiers : tout ceci n’était pas si vital lorsque vous aviez vingt ou trente ans… Ce qui d’ailleurs, vous surprend tout autant, mais ça c’est une autre histoire. Et un autre point de non-retour…