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Les pensées comme des galets (Calisse oubliez-pas l’automne!)

Publié le 23 août 2012 par Sexinthecountry2

Les pensées comme des galets (Calisse oubliez-pas l’automne!)Ah! Que le 5ème rang de X était beau ce soir. Les champs de blé tiraient sur le bleu comme dans un tableau de Monet. Les grillons me hurlaient avec leur arrogance saisonnière «profites-en Pelletier l’automne arrive!!!». Les feuilles dans les arbres commençaient à tirer de manière à peine perceptible sur le vert-jaune, alors que le soleil, lui tournait au jaune-vert. Marcher s’imposait ce soir. Quelqu’un m’a vanté tout l’été les bienfaits de la marche sur l’humanité. Semble-t-il qu’elle est l’un des gestes les plus caractéristiques et les plus naturels de l’être humain. Je ne vous apprends rien me direz-vous, mais prenez donc le temps de vous arrêter pour y penser… Pis tant qu’à être arrêtés, pensez-donc à ça aussi : on ne prend pas assez de temps pour penser à des évidences. Si bien qu’on en oublie de goûter ou de remercier les choses simples. Ok, parenthèse psychopop terminée! Bref! Déambuler comme ça dans le 5ème rang de X, pratiquer l’errance a fait vagabonder mon esprit sur une idée et sur une autre comme on sautille de rocher en rocher sur la grève. J’ai envie de vous livrer tout ça en vrac, comme c’est arrivé, sans structurer ma pensée, juste pour le plaisir de continuer l’errance sur un terrain plus littéraire.

-   Mon arrière-grand-mère de 104 ans, toujours vivante, a dit à sa fille et à ses petites filles de prendre garde. «On s’imagine qu’on a toute la vie devant nous, puis l’instant de se retourner et on constate qu’elle est déjà achevée.» Quant à moi j’écris et grâce à cela, lorsque je tournerai la tête pour voir que ma vie est achevée, j’en aurai au moins noté quelques bribes.

-   L’an dernier à pareille date, Jack Layton s’éteignait et il nous laissait sur cette phrase magnifique : «Mes amis, l’amour est cent fois meilleur que la haine. L’espoir est meilleur que la peur. L’optimisme est meilleur que le désespoir. Alors, aimons, gardons espoir et restons optimistes. Et nous changerons le monde.» Pour lui rendre hommage, moi j’écrivais un billet sur le ketchup vert et je continue de penser que c’était la meilleure chose à faire. http://sexinthecountry2.wordpress.com/2011/08/22/pour-me-calmer-les-nerfs-je-fais-du-ketchup-vert/

-   Se baigner dans la Tartigou sous la pluie c’est grisant. Se faire engueuler par un martin-pêcheur c’est l’extase. La vie tombait par millier goutte à goutte. Au village, l’asphalte est resté sec.

-   Ce qui est sincère et intègre ne peut pas être cliché. Le cliché n’existe pas, que la malhonnêteté.

-   Ah tient le voisin. Salut voisin!

-   Demain je lance mon premier livre. Il y a deux ans je recommençais à peine à écrire et j’inaugurais ce blog.

-   Je me souviens d’une époque de ma vie, un épisode difficile s’il en fut, pendant lequel j’ai marché comme une dingue. Tous les jours. J’avais l’impression que je cherchais quelque chose, que je courrais après le sens. Aujourd’hui, je constate que je ne l’ai toujours pas trouvé, mais je me dis avec soulagement que ça aurait pu être pire, j’aurais pu choisir de ne pas marcher.

-   Ah tient, l’’autre voisin. Salut voisin! Maudit que j’aime donc mes voisins!

-   À force de se préoccuper des élections, j’ai peur que les gens n’oublient que l’automne arrive. J’ai peur que les gens ne délaissent les saisons. J’entends souvent mon peuple dire avec un soupçon de honte : «Nous autres on parle tout le temps de température au Québec.» Comme si ça n’était pas important, comme si nous parlions d’une petite chose insignifiante. Pourtant, n’est-ce pas l’un des plus importants enjeux des élections? À force de théoriser sur les choses, n’omet-on pas de les voir? Moi quand il pleut dans le cinquième et que l’asphalte reste sec au village, je trouve que c’est une grande aventure.

-   Des fois je me trouve un peu folle. Mais j’aime ça. Tant que je ne me trouve pas crissement folle on est en buisness.

-   Je vais écrire toute ma vie. Je peux pas faire autrement. J’ai pas besoin de niaiser de midi à quatorze heures avec la tête à Papineau pour comprendre ça. C’est au milieu de moi cette belle affaire-là. Sauvage, vivante et enracinée. Mais violente aussi, comme un torrent. C’est moi cette belle affaire-là, d’la tête aux pieds de l’imaginaire. Tout ça pour vous dire, que mon premier livre est en vente dans toutes les librairies pis si vous l’aimez, ben j’vous annonce tout de suite que le prochain est en chantier. J’sais pas pour vous autres, mais moi rien que d’y penser, ça m’fait sourire.



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