Voilà comment s’est passé le trajet qui nous a mené à l’école, non pas une main dans la mienne mais les deux accrochées au rocher maternel…
J’ai vu de ci de là des photos d’enfants tout beaux avec leur cartable, tirés à quatre épingles habillés des vêtements tout juste déballés.
Impossible pour moi de prendre une photo de la sorte, d’abord parce que mon môme n’a pas dépassé la distance minimale pour que la mise au point soit correcte et que je puisse prendre autre chose que ses cheveux et ensuite parce que j’ai préféré lui mettre des vieilles fringues dans lesquelles il serait à l’aise…
Une fois dans le préau de l’école il a fallu chercher le prénom de mon enfant. Ca commençait bien, personne de connu et surtout pas sa petite copine alors que nous en avions fait la demande…
Passons…
Nous voilà à attendre que le maitre (oui il a un maître!!!) pointe tous les enfants de sa liste, 26, 12 garçons et 14 filles…
Prise dans la moutonnitude je me suis mise à prendre en photo la liste des enfants de sa classe. Ça pourra toujours servir pour connaitre les enfants et puis ça m’a aussi permis de réaliser qu’il était le plus jeune…
Le directeur a invité les enfants à se mettre en rang derrière les instits…
Et là c’est le drame.
Imaginez la scène: tous les enfants bien habillés et bien coiffés (oui j’ai couché le mien les cheveux mouillés ça rebique en plus…) se donnant la main avec bonheur, une musique douce flotte dans l’air.. Et puis le mien avec ses chaussures pleines des jeux au parc et ses cheveux hirsutes qui prend le chemin opposé… Représentez vous maintenant mon bras qui s’agrandit tel un cartoon pour le retenir et faire prendre le droit chemin.
Le train des gamins qui file droit, qui empreinte les escaliers sans vérifier que tous les wagons sont accrochés…
Tous les parents sont là, étincelant de mille feux, lancant des bisous au doux vent et immortalisant la scène féerique sur leur téléphone.
Et moi.
A traîner mon môme et à tenter de suivre…
Me voilà dans la classe avec l’accord du maître (je le sens bien lui!).
Les enfants des catalogues de cyrillus prennent place avec harmonie, le mien attrappe la porte et ne la lâche plus…
Je ne fais pas durer ce moment et pars…
Me voilà dans les escaliers seule, un enfant fendant le silence de cette rentrée de son pleur.. Le mien!
Mon coeur saigne mais je reste digne.
Que la journée a été longue.
Je me suis retenue d’appeler de peur que l’on me catalogue mère-pot-de-colle-et-donc-tout -s’explique…
Me voilà à compter les heures, les minutes, les secondes jusqu’à 16h30.
A 16h32 enfin des nouvelles.
Comme il génait le déroulement de la classe, le directeur est venu le chercher pour qu’il se calme dans son bureau…
Ca c’est fait!
Puis il semblerait qu’une femme l’aie emmené à la bibliothèque, qu’il se soit calmé et qu’il aie réintégré la classe…
Ouf!
Ce soir il m’a promis que ca ne se passerait plus comme ce matin…
Suis-je tranquille jusqu’au CM2 puisqu’il ne changera pas d’école si tout va bien??
Ce soir j’ai juste besoin d’un bon bain et de gros câlins!