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Récit d’accouchement, la rencontre de Bénédicte et de son fils.

Publié le 08 septembre 2012 par Madameparle

Récit d’accouchement, la rencontre de Bénédicte et de son fils.

Cette semaine j’accueille Bénédicte qui après avoir lu bon nombre de récits a décidé de nous confier le sien.

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J’en suis à 39 SA pile, je me réveille à 7 hrs de matin, alors que je m’étais couchée à 4 hrs, je ne trouve plus une position confortable dans mon lit tellement j’ai des aigreurs. Je n’arrive plus à me rendormir. J’ai des contractions fréquentes, j’en ai régulièrement depuis 3 mois, mais là je sens que c’est différent, on verra bien. Je suis prête ! Finalement je poireaute dans mon lit jusqu’à 11 hrs, on se lève, on fait un brunch maison et la journée passe en regardant la télé, sur internet, lisant des blogs… En milieu d’après-midi, on décide d’aller au cinéma, on regarde ce qu’il y a près de chez nous, je n’ai pas trop envie de prendre le métro ni de trop marcher. Finalement on va voir Les Aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec, le film dure environ deux heures, et je compte 12 contractions… c’est pas mal, non ? (Sinon, j’ai bien aimé le film, je ne connais pas la BD.)

En rentrant à la maison, on achète de l’indien à emporter, et je me souviens avoir lu quelque part que le liquide amniotique des indiennes sentait le curry au moment de l’accouchement, je me demande si jamais je devais accoucher bientôt si ce serait mon cas.

A la maison on se fait donc un repas indien, et je continue avec mes contractions plus ou moins régulières mais pas douloureuses du tout. On regarde une série, je prends une longue douche, prends 2 spasfons et je me mets au lit un peu plus tôt que la veille, il doit être 12 :30 hr. Je lis un peu, et les contractions continuent… j’éteins la lumière et je compte, ce n’est toujours pas douloureux mais je commence à les sentir vraiment, elles sont régulières et j’en ai chaque 5-10 min. Je rallume la lumière et je dis à chéri, « Je vais appeler la maternité pour voir ce qu’ils en disent ». Ils me disent que ils ne peuvent rien me dire, que j’aille faire un tour. On se rhabille, on prend notre petit sac avec le strict nécessaire pour le jour J et si c’est pour de bon chéri aura bien le temps de venir chercher la grosse valise. On cherche un taxi, on lui donne l’adresse de la maternité sans lui dire que c’est la maternité (conseil de ma sage-femme) et là je commence à avoir un peu mal mais tout à fait gérable. A la maternité on nous fait attendre un peu, faites pipi dans un petit verre, etc… puis on passe en salle d’exploration il doit être environ 2:00, la sage-femme me dit « Vous en êtes à deux je ne crois pas que vous resterez, je vais quand même vous faire un monito pendant 20 minutes ». Au bout d’une demi-heure elle revient, et me dit on va attendre encore un peu, et puis finalement elle revient et me dis « C’est bon vous restez vous avez des contractions chaque 5 minutes, régulières!!!! » Là je sens une énorme émotion me submerger, je ne voulais pas me faire d’illusions et être trop déçue si c’était une fausse alerte, mais là je peux commencer à y croire, je vais bientôt connaître ce petit garçon, si désiré, si attendu, déjà si aimé.

On nous installe dans une chambre de pré-travail et peu à peu je commence à avoir vraiment mal surtout que j’ai mal au dos… on dirait que je vais « accoucher par les reins ». Chéri lui dort dans le fauteuil…. Vers 3:30 la sage-femme vient me voir, et me dis que j’en suis à trois…. Vers 4:30 je commence à avoir du mal à gérer la douleur, une infirmière arrive et me demande si je veux la péri, je dis que oui et sans même me refaire de toucher on déménage en salle de travail… ça devient de plus en plus concret !

Une fois installée, l’interne d’anesthésie arrive…. Chéri sort, l’interne me pose la péri, et je sens un soulagement presque immédiat mais que du côté gauche… du côté droit ça fait toujours mal, on me rajoute de la dose ça ne fait pas d’effet. Vers 5 :30, la sage-femme me dit qu’elle va rappeler l’anesthésiste et là c’est le médecin qui arrive, il décide de me repiquer, Chéri ressort, il en profite pour faire un tour, envoyer des sms, etc…. Au moment de refaire la piqure, l’anesthésiste dit à l’infirmière qui l’assiste, « c’est normal que ça n’ait pas marché, vous voyez où je pique ? C’est au moins un cm plus à droite que la piqure de l’interne… » C’est rassurant ! (Juste pour info, je n’ai senti aucune des deux piqures ! Peut-être rien à voir avec les douleurs des contractions ?) Mais bon, là oui, effet presque immédiat je ne sens plus aucune douleur ni à droite ni à gauche. Le problème c’est que je ne sens plus rien non plus…. Le temps passe, on me perce la poche des eaux, puis on me rajoute un peu d’ocytocine, je suis sereine, chéri aussi. Je sommeille même un peu… Vers 10 hrs, voilà tout est presque prêt, j’en suis à 10, le bébé commence à descendre…. Je suis si heureuse…. La sage-femme et une étudiante reviennent un peu plus tard et me disent voilà il va falloir commencer à pousser. C’est l’étudiante qui va m’accompagner pendant cette phase finale de mon accouchement. On m’installe les jambes sur les étriers, je tombe presque de la table tellement je n’ai plus control sur mes jambes, mais heureusement on me rattrape à temps, et puis le travail pour moi commence vraiment. Je ne sens pas du tout les contractions, donc la sage-femme me dit quand je dois pousser. Heureusement j’ai eu une sage-femme super pour les cours, je me suis bien préparée et même sans sentir les contractions, j’arrive à pousser. Au bout de 6 ou 7 essais, la sage-femme me dit qu’il ne faut pas que je traine trop car le cœur du bébé commence à ralentir pendant les contractions et on risquerait de voir arriver le médecin. Je suis fatiguée mais je suis super motivée….et deux poussées plus tard, la sage-femme me dit « Venez le chercher »…. Et là c’est un peu comme un rêve, tout est flou et en même temps si précis… c’est si intense que j’arrive à peine à m’exprimer même aujourd’hui, plus de deux ans plus tard. Au moment d’avoir ce bébé dans mes bras j’ai senti une explosion d’amour insoupçonné en moi. Je lui ai dit ses premiers mots… ces mots de bienvenue auxquels j’avais réfléchi depuis des mois, avec lesquels je voulais l’accueillir…. Le papa est ému, me félicite et nous regarde tous les deux avec tellement d’amour. Il coupe le cordon. L’ambiance est très émouvante, la sage-femme n’a même pas regardé l’heure exacte de naissance… ce sera 11 :00 sur certains documents et 11:05 sur d’autres…Je garde mon bébé sur moi, on lui mets un bonnet, on fait quelques photos, et après la délivrance la sage-femme part et nous laisse tous les trois un bon moment avant de venir recoudre l’épisiotomie. Puis elle repart et ce n’est qu’une ou deux heures après qu’elle vient chercher mon fils (mon fils !) pour lui faire les soins. Ces deux heures de peau à peau, avec ce bébé si beau, le plus beau, qui dévore déjà le monde avec des grand yeux, c’est du pur bonheur ! J’essaye de le mettre au sein, plusieurs fois, ça ne l’intéresse pas… ce n’est pas grave ça viendra plus tard, et oui en revenant des soin, il commence à téter goulument. Et ça c’est le début d’une autre histoire.

Voilà donc, le récit d’un accouchement, banal mais unique en même temps…. Pour moi ce fut un moment de pur bonheur et le moment le plus intense de ma vie, et malgré la très légère pointe de regrets de ne pas avoir pu sentir les contractions, je n’y changerais rien. Je suis à 8 semaines du terme de mon deuxième enfant, et si j’ai hâte de revivre ça, j’ai peur aussi que ce ne soit pas aussi magique, aussi intense….  Je le saurai bientôt !


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