"Assurance maladie des frontaliers
SCANDALEUX !
J’ai appris, par la presse, que le Gouvernement entend supprimer le libre de choix de l’assurance maladie en France pour les travailleurs frontaliers. En clair, les frontaliers assurés aujourd’hui auprès d’une assurance privée devront basculer à la Sécurité sociale (CMU).
Avant de parler du fond, c’est surtout la forme qui me scandalise. Dès le résultat de l’élection présidentielle, les représentants des travailleurs frontaliers ont demandé des rendez-vous avec les ministères concernés. Rappelons que, nous avions obtenu en 2002 la poursuite de l’assurance maladie jusqu’en 2009, et en 2007 un report jusqu’au 31 mai 2014.
Malgré les promesses du Président François Hollande d’ouvrir un dialogue social avant toute décision, ce Gouvernement n’a JAMAIS accepté de nous recevoir. Malgré l’insistance des élus locaux, conscients des difficultés qu’engendre cette décision les portes des ministères sont restées closes.
AUCUNE DISCUSSION, AUCUNE NEGOCIATION, AUCUNE OUVERTURE !!
Clairement, le Gouvernement veut passer en force sur ce dossier et n’hésite pas à utiliser tous les moyens de pression. Il nous parle de 400 ou 500 millions de recettes supplémentaires sans jamais évoquer les dépenses.
Si le 1er janvier prochain tous les frontaliers basculent à la CMU sait-on :
Ce qu’il adviendra des personnes qui suivent des traitements, parfois très lourds en Suisse ?
Ce qu’il adviendra des foyers qui ne pourront assumer la surcharge financière de cette nouvelle couverture, faut-il qu’ils aillent s’inscrire au chômage ?
Si les CPAM sont prêtes à accueillir du jour au lendemain des dizaines de milliers d’assurés supplémentaires ?
Si les hôpitaux, les cabinets médicaux et les spécialistes sont suffisamment nombreux pour assurer l’accueil et le traitement de ces nouveaux bénéficiaires ?
Les travailleurs frontaliers ont toujours respecté le droit. Les accords prévoient une évolution de l’assurance maladie au 31 mai 2014, nous demandons que ce délai soit respecté afin de pouvoir ouvrir un vrai dialogue constructif dans l’intérêt des travailleurs frontaliers, de leur famille et des régions concernées.
Monsieur le Ministre, je vous demande de surseoir à cette décision brutale et de recevoir mon association, le Groupement transfrontalier européen, au plus vite afin d’engager un véritable dialogue, tel que vous nous l’aviez promis lors de la campagne présidentielle."