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La naissance fusée de son second enfant aux bluets

Publié le 29 septembre 2012 par Madameparle

La naissance fusée de son second enfant aux bluets

Le samedi je vous laisse un peu de mon chez moi! Si ca vous tente de nous faire partager votre accouchement vous pouvez me l’envoyer à [email protected]

Cette semaine Blandine aka Maman Poule nous raconte la naissance de son fils: prenez votre souffle!

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4 ans et quelques semaines après la naissance de ma jolie poupée me revoici sur le point de donner la vie une seconde fois.

Un bébé garçon cette fois. Ma poupée va devenir une grande soeur.

Nous sommes le 2 janvier 2012. Tu es prévu pour le 13. Cette journée est un peu étrange je sens que quelque chose va se passer mais ne dit rien. Je le dis à ton papa qui ne me croit pas.

Le midi nous allons au parc avec ta grande soeur. Il fait beau et froid. Je prends des photos de ce joli ciel de janvier pendant que sur le banc je sens que mon ventre travaille mais sans plus.

Et puis l’après midi, pendant la sieste, j’entends un « chtong » et mes os qui claquent dans le bassin. Quelques secondes après je sens que du liquide coule.
Je voulais un signe clair pour savoir que c’était le moment, je suis exaucée. Personne n’ira percer cette poche comme pour ta soeur. C’est toi mon Loup qui décide que tu veux venir. J’étais encore loin de me douter que quand tu as décidé quelque chose tu n’en démors pas.

Le liquide chaud coule mais je n’ai mal nulle part. Il est 16H30. La maternité me dit qu’il n’y a pas d’urgence à venir. Alors je prends mon temps. Une douche, une dernière photo ventre tendu. Je réveille ma puce de sa sieste et finit de me préparer. Le papa appelle une amie. Elle arrivera pour 18H.

Quand elle est là je commence à avoir mal, un peu mais bon c’est l’heure de partir, alors tout va bien. Je suis douchée, maquillée, joliment habillée. Je suis prête à t’accueillir mon petit garçon !

Nous disons au revoir à celle qui deviendra bientôt ta grande soeur. J’ai mal mais je gère. Et puis je sais que là bas, je pourrai gérer ma position, prendre un bain. Alors tout va bien.

Dans le parking la voiture ne démarre pas. Plus de batterie. Le stress accélère ma douleur. Maintenant c’est urgent. Un ami et voisin appelé en urgence vient nous récupérer sur le trottoir. Je suis pliée en deux de douleur. Je monte dans cette voiture de mécano, pleine d’outils et m’allonge à demi sous une planche à l’arrière.

Le trajet est interminable mais je ne dis rien. Je ne veux pas paniquer les hommes à l’avant, qui roulent, silencieux. J’ai mal toutes les 2 minutes, et n’ai que quelques poignées de secondes pour récupérer entre deux douleurs. Les pavés du boulevard avant d’arriver à Nation sont une torture. Je ne sortirai de mon mutisme que pour demander si le camion poubelle que j’entends est bien derrière nous, sinon je ne réponds plus de rien.

Nous arrivons aux bluets. Il est 18H45. Cette précision est importante. Je peine à sortir et reste debout sur le trottoir. J’ai mal et n’ai plus désormais de répit entre deux contractions. Je mets ma main sur mon entrejambe tellement je souffre. Dans l’ascenseur je passerai la main sous ma robe pour vérifier que tu n’es pas là, tellement tu pèses sur moi. Mais non rien. Même en cherchant plus intimement, je ne te sens pas. Je me dis que j’exagère.

18H50 nous sonnons aux urgences. Un monsieur raconte sa vie, je me plie en deux. L’infirmière me fait alors passer et m’amène en salle. Je lui dis que je te sens là, mais elle ne me prends pas au sérieux. Je n’ai de contractions que depuis 1h à peine…

Nous arrivons dans la chambre. J’essaye de me déshabiller mais ne parviens pas. La sage femme m’enlève mes collants. Je sens que les contractions se font plus pressantes. ça pousse. Je le dis mais cela n’éveille pas de panique. Elle me dit de finir de me déshabiller et qu’elle m’examinera une fois sur la table.

Encore en robe et en culotte j’ai une pulsion animale mais ressens un blocage. J’essaye d’enlever ma culotte par moi-même, je me penche (j’ai un tout petit ventre) et je vois tes cheveux entre mes jambes.

Je ne réfléchis plus et pousse une seconde et ultime fois. Dans un élan animal tu sors de moi. La sage femme, entre temps, a réagit et est venue se positionner pour te récupérer, toi mon bébé fusée, né à 18H54 ce lundi 2 janvier. Dans ma douleur et mon animalité je n’ai pas pensé que tu risquais de tomber. Encore debout, les pieds dans le liquide amniotique, je te vois à coté de moi dans les bras de ta sauveuse. Encore liés je monte sur le lit qui ne sera jamais un lit d’accouchement, et on te met dans mes bras.

Ton papa hébété n’en reviendra pas. Nous nous retrouvons tous les 3 à peine arrivés dans cette maternité que j’avais choisie pour nous laisser le temps de t’accueillir comme on le souhaitait. Il n’en fut rien.

A peine le temps de nous installer et te voilà. Tu as décidé de ton arrivée, mon Victor flash. Tu t’es imposé à nous et nous avons mis du temps à réaliser que tu étais là. Il nous aura fallu plusieurs heures. Quand nous avons appelé ta soeur pour lui dire bonne nuit, tu étais avec nous depuis près de deux heures. Incroyable.

C’est quand nous nous sommes retrouvés tous les deux dans la chambre que j’ai pu laisser couler mes larmes de joie et te dire tous ces mots doux que seul toi devait entendre.

Mon fils, mon Loup, mon toi.

Si ta naissance augure de ta vie à venir rien ne te résistera. Tu as construit ta propre légende. Je suis déjà fière de toi.

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Blandine nous avait déjà raconté la naissance de sa fille c’était là!


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