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Barbe bleue, d'Amélie Nothomb

Publié le 03 octobre 2012 par Aniouchka
Barbe bleue, d'Amélie Nothomb
Cela faisait des années que j'attendais un Nothomb digne des romans qui ont rendu l'écrivain célèbre. Je pense l’avoir enfin trouvé avec Barbe bleue, le dernier né de cette excentrique dame au chapeau.
Barbe bleue raconte l’histoire de Saturnine (!), une jeune Belge qui, pour se loger, accepte l’offre de colocation d’un vieux noble espagnol craint par le tout Paris. Les ressemblances avec le conte "Barbe bleue" sont frappantes : le vieux interdit l’accès à une pièce qui n’est pas fermée à clé, sous peine de rencontrer de sérieux problèmes. Et pour cause, les huit colocataires qui ont précédé Saturnine ont connu une fin mystérieuse.
Comme à son habitude, Amélie Nothomb nous sert là un roman (trop) court, écrit dans le style incisif qui a fait son succès, avec des personnages givrés et des dialogues qui fusent comme des balles de ping-pong. L’écrivain multiplie également les références à une culture un poil élitiste assez peu attrayant, mais à laquelle on s’est habitués chez elle. D’ailleurs, si vous êtes un(e) nul(le) en champagne, ce roman peut vous servir de guide.
Particularité notable, Amélie Nothomb renoue enfin, dans Barbe bleue, avec les thèmes qui ont donné ses meilleurs romans : l’amour, l’esthétique et le meurtre. Le tout savamment dosé pour donner un cocktail absolument délicieux. Par bien des côtés, Barbe bleue me rappelle Hygiène de l’assassin, en moins talentueux et surtout moins novateur toutefois.
Une chose est certaine : Amélie Nothomb, soit on adore, soit on déteste, il n’y a pas de demi-teinte. Et enfin, après avoir failli jeter par la fenêtre ses dix derniers romans, je me suis éclatée à lire un Nothomb.
Barbe bleue d'Amélie Nothomb, Albin Michel, 2012, 170 pages

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