Ce week-end, j'étais partie à Paris avec Madame Mère pour l'un de nos traditionnels petits week-end marathon...
Le temps n'était pas vraiment de la partie mais, finalement, nous n'étions pas là pour flâner dans les rues !
Nous avons commencé notre journée de samedi par aller faire faire une petite révision à mon appareil-photo du côté du boulevard Beaumarchais... Du coup, admettez qu'il aurait été dommage de ne pas faire une petite halte par la place des Vosges...
C'était la première fois que je voyais cette place en vrai de vrai, de mes yeux vus...
Nous n'avons pas pu prendre le temps d'aller voir la maison-musée de Victor Hugo mais ce sera pour une prochaine fois !
Nous avons ensuite filé voir l'expo " Paris vu par Hollywood" à l'hôtel de ville.
J'avoue que j'y suis allée en pensant voir une petite expo sympa mais je ne m'attendais pas à y passer autant de temps, à m'émerveiller et à retrouver autant d'émotions cinématographiques !
Je pensais y trouver trois photos de " Un américain à Paris", deux de " Minuit à Paris", une de " Les hommes préfèrent les blondes", " Moulin Rouge", " Monsieur Verdoux" et guère plus.
En fait l'expo est très éclectique : des costumes, des affiches de films, des documents (pages de scénario, planning de tournage, dessins de décor, etc), des photos, des vidéos (extraits de films, interviews, making-off, etc)...
On découvre et redécouvre des films (plutôt anciens, il faut bien le reconnaître !) dont le cadre est Paris. Seule exception, le film " French Cancan" de Renoir qui n'est pas hollywoodien mais qui a été tourné après le retour de Jean Renoir des Etats-Unis et en mettant en oeuvre des techniques américaines.
Beaucoup d'Audrey Hepburn et proportionnellement peu de " Un américain à Paris" et quelques oublis que j'ai du mal à comprendre : " Moulin Rouge" de Baz Luhrmann, " Les hommes préfèrent les blondes", " La belle de Moscou" mais il y en aurait eu tellement qu'il a fallu faire des choix, je suppose.
J'ai donc appris pas mal de choses en m'amusant, en rêvant et en me promettant de voir ou revoir quelques bons vieux films de l'âge d'or hollywoodiens.
C'est vraiment une expo à voir pour redécouvrir le Paris qui a fait rêver et qu'on voit, maintenant, sans le regarder réellement !
En suivant, pour ne pas quitter le chic et le rêve parisiens (Fille, je suis. Fille, je resterai.), nous sommes allées voir l'expo " Van Cleef and Arpels - L'art de la haute joaillerie" au musée des arts décoratifs.
L'inconvénient de la haute joaillerie, à mon sens, c'est que c'est importable... Quoique le bracelet "Flying butterfly" de la collection " créatures enchantées" m'aurait bien plu !En revanche, il est très intéressant de découvrir les coulisses de la création au travers des ouvriers des ateliers et, ensuite, de regarder les bijoux comme des oeuvres d'art ou des objets de rêve avec des parures ayant appartenu à des femmes célèbres comme Grace Kelly, Marlène Dietrich, Liz Taylor ou Wallis Simpson ou des pièces qui ont façonné la légende de l'entreprise (modèles animaliers, bracelet égyptiens, collection Alhambra, etc).
C'est ce que propose cette exposition du musée des arts décoratifs mais c'est ce qu'a eu du mal à faire Madame Mère qui regardait les bijoux en se demandant combien elle en tirerait si elle les faisait démonter pour les vendre... Pragmatisme, quand tu nous tiens !
Il est très intéressant, au delà, donc, de l'aspect superficiel, d'apprendre à quel point la maison Van Cleef a pu être à l'origine d'innovations techniques et esthétiques comme avec le serti mystérieux, les minaudières ou les bijoux multi-transformables.
Pour terminer cette première fournée culturelle, nous sommes allées au musée Guimet pour les expos sur " Hokusai : exposition d'une quarantaine d'estampes" et sur " Le thé à Guimet - Histoires d'une boisson millénaire".
Tout d'abord les estampes d'Hokusai... C'était LE passage obligé du week-end ou comment Madame Mère m'a tannée pendant des plombes pour ne pas qu'on les loupe !
Ceux qui me suivent ou me connaissent savent que j'ai du mal avec l'art pictural mais que la curiosité (et ma mère !) me pousse toujours à aller voir pour essayer et apprendre.
A la base, mon envie était motivée par ma récente découverte de certaines oeuvres de Zao Wou Ki qui m'ont réellement interpelée. En revanche, elle était modérée par l'une des oeuvres les plus connues de Hokusai et qui me met profondément mal à l'aise : " Sous la vague". Je ne vais pas faire ma psychanalyse ici mais la lèvre de la vague si torturée avec son écume comme des centaines de doigts tordus qui cherchent à attraper, à agripper, à entraîner, me fait froid dans le dos et le fait que le but final de cette estampe soit de nous montrer le mont Fuji sous un certain angle de vu n'y change rien !
Bref, tout ça pour dire que j'étais un peu mi-figue, mi-raisin et que j'en suis ressortie de la même façon. A quelques très rares exceptions près (le dragon, par exemple), j'ai trouvé que beaucoup de ces estampes avaient un aspect tourmenté dans les lignes, simiesque dans les personnages (surtout masculins), à la limite du cauchemardesque.
Bon, je crois que je vais définitivement considérer que je n'aime pas Hokusai...
Heureusement, en suivant, nous avons fait l'expo sur le thé et, là, j'ai vraiment pris un grand plaisir...
On y apprend les différents thés, leurs origines, leurs caractéristiques, leur culture, leur cueillette.
On y apprend son histoire et l'évolution des techniques de préparation (thé bouilli, thé battu, thé infusé).
On y découvre les objets liés à cette préparation et à la dégustation : les fouets, les tasses, les boîtes, les réchauds, etc
A la fin, un partenariat avec une grande marque de thés, permet de se faire le nez sur un certain nombre de thés parfumés. En revanche, il était déjà trop tard pour la dégustation. Dommage !
En sortant à la nuit tombée, il nous restait un peu de temps, soit pour se reposer avant notre soirée, soit pour se promener. Que croyez-vous que nous fîmes ? Nous partîmes à Montmartre car je n'avais pas gravi la butte depuis un temps qui remonte à la nuit des temps : Dalida vivait encore (je me souviens d'être passée devant chez elle et qu'il y avait un grand mur de verdure) et il y avait des vendeurs de petits pigeons métalliques (je crois) et mécaniques (ça, j'en suis sûre) sur le parvis du Sacré Coeur...
Nous avons déambulé sur les pavés de la butte, avant d'aller dîner " Chez ma cousine" et de passer la soirée au " Lapin agile".
Oui, c'est touristique mais, après l'expo de ce matin sur Paris, j'ai pris un plaisir infini à marcher dans ses petites rues, à regarder les vieilles enseignes, à imaginer le vieux Montmartre, à retrouver un peu de poésie.
Et alors, si vous n'y êtes jamais allés, réservez une soirée au Lapin Agile.
C'est d'abord le plus vieux cabaret de Montmartre (voire de Paris ?) qui a vu passer, entre autres, Appollinaire, Picasso, Braque, Clémenceau, et plus récemment, Chaplin, Pierre Brasseur, Eleanor Roosevelt, Foujita, Colette, etc. Nougaro y a même fait ses débuts.
C'est peut-être un détail mais, pour moi ça veut dire beaucoup, ça me donne l'impression de rentrer dans l'histoire, d'approcher un peu ses personnages.
Le décor est quasi inchangé depuis le début du XXè siècle, ce qui accentue encore ce voyage dans le temps.
Ensuite, il y a une ambiance particulière. Les chansonniers sont tous assis autour d'une table au milieu du public et entonnent, en chœur ou individuellement, des chansons populaires du répertoire français (chansons à boire, ritournelles éternelles et répertoire d'après-guerre...) et toute la salle reprend avec eux et, ce, jusqu'à deux heures du matin au rythme des verres de cerises à l'eau de vie.
Il faut y avoir assisté au moins une fois dans sa vie et même si ce n'est pas votre " style" musical (ce que je comprends tout à fait, n'étant pas moi-même férue de tout ce que j'ai entendu), je vous promets que vous vous laisserez emporter et que vous ne le regretterez pas !
Et puis, dimanche, avant d'aller reprendre notre train, en tout début d'après-midi, nous avons affronté la pluie pour aller visiter le musée des années 30 à Boulogne.
Madame Mère adore le style art-déco et avait donc très envie d'aller visiter ce musée. Pour ma part, j'aime le côté art décoratif, c'est à dire les meubles (estampillés Leleu, Ruhlmann, etc) et objets divers. En revanche, j'ai beaucoup plus de mal avec la peinture, déjà, en général, mais particulièrement cette période-là.
D'ailleurs, nous sommes restées beaucoup plus longtemps à l'étage des meubles et objets qu'aux deux autres étages consacrés à la peinture et à la sculpture, avec une exception pour le département " art colonial" qui présente quelques belles oeuvres dont un musicien africain en bronze de toute beauté et qui présentait également une exposition temporaire intitulée " André Maire : le tour du monde en 80 dessins" qui était composée de fusains et sanguines vraiment très beaux mais il paraît que cela aurait fait mauvais genre de partir avec l'un d'eux sous le bras...
Moi, j'vous dis : après un week-end comme ça, on n'a pas fait beaucoup de bruit dans le train du retour !!!
Merci Madame Mère ! Il faudra s'en caler un autre à l'automne prochain pour la ré-ouverture du musée Galliéra (et on trouvera bien encore une ou deux petites choses à faire à côté !).
A bientôt !
La Papote
Paris vu par Hollywood
Hôtel de Ville (entrée rue Lobau)
Jusqu'au 15 décembre 2012
Van Cleef and Arpels
Musée des arts décoratifs
107 rue de Rivoli
Jusqu'au 10 février 2013
Hokusai
Musée Guimet
6 place d'Iéna
Jusqu'au 7 janvier 2013
Le thé à Guimet -Histoires d'une boisson millénaire
Musée Guimet
6 place d'Iéna
Jusqu'au 7 janvier 2013
Musée des années 30
28 avenue André Morizet
92100 BOULOGNE BILLANCOURT
Exposition " André Maire : le tour du monde en 80 dessins" dure jusqu'au 21 avril 2013