« Mais quand un arbre tombe au milieu de la jungle qui l'entend ? », c'est Ronald Wright qui l'a dit.
Les animaux qui l'hatitent ? Oui, mais certainement pas l'homme, ce bonsaï qui se prend pour un arbre et qui cache à lui seul la forêt.
Hier il était entouré de forêts, aujourd'hui c'est lui qui l'entoure jusqu'à l'étouffer.
« Ecouter la forêt qui pousse plutôt que l'arbre qui tombe. », c'est Georg Wilhelm Friedrich Hegel qui le crie.
« Ecouter comme un arbre vaut mieux que tout. », c'est Jean Chalon qui l'a dit. Les entendrez-vous ?
Et un enfant a dit aussi : « Il n'y a pas d'arbres dans le désert car on n'arrive pas à faire pousser de l'eau. »
Ah "l'eau" ! Sujet d'un autre article de mon blog inévitablement très lié à celui-ci.
Cet appel au secours. L'entendrez-vous ? Entendez-vous cette nature hurler de douleur ?
Au moment de la conférence de Doha, plusieurs rapports très inquiétants sont publiés
La Banque mondiale tire le signal d'alarme en évoquant une hausse des températures de 4 dégrès. Si les habitants du Monde veulent du changement, ils l'obtiendront sans nul doute et les frileux n'en seront pas nécessairement ravis.
Le prix à payer sera de 3,2% de PIB en moins ... et de 100 millions de morts avant 2030.
Les forêts, poumons de la Terre, sous toutes les lattitudes, humides ou sèches, pour toutes les espèces, feuillus ou conifères, sont menacées de dépérissement.
Je cite Erri de Luca : « Un arbre est une alliance entre le proche et le lointain parfait. ».
Malheureusement ce lointain se conjugue à l'imparfait.
Selon une étude scientifique internationale publiée en ligne le 21 novembre dernier dans la revue " Nature ", les forêts sont beaucoup plus vulnérables à la sécheresse que les scientifiques ne le pensaient : 70 % des espèces sont à la limite de l'asphyxie.
« Tous les arbres et toutes les forêts du globe vivent en permanence à la limite de leur rupture hydraulique. Il y a donc une convergence fonctionnelle globale de la réponse de ces écosystèmes à la sécheresse », résume Hervé Cochard, chercheur à l'Inra, à Clermont-Ferrand, et coauteur de l'étude pilotée par Brendan Choat, de l'université Western Sydney (Australie), et Steven Jansen, de l'université d'Ulm (Allemagne).
La vision globale de ce phénomène, qui se porte sur plus de 220 espèces réparties dans 80 régions aux climats variés, conduit à envisager des effets catastrophiques sur lesquels les chercheurs ne se prononcent pas.
« J'ai pu récemment observer en Guyane que la saison sèche, particulièrement aride cette année, a causé des dégâts. Les plantes pourront sans doute s'en sortir, mais que se passera-t-il si ces épisodes se multiplient ? », est une question soulevée par Jérôme Chave, du laboratoire Evolution et diversité biologique du CNRS, à Toulouse.
Quand les arbres manquent d'eau, des bulles d'air obstruent les vaisseaux de transport de la précieuse sève des racines à leurs cimes, et font des embolies qui provoquent leur dessication. A ce phénomène peut s'ajouter également le manque de nourriture.
« Chaque goutte de sève contient la plénitude de l'arbre entier. », est une citation de Maharishi Mahesh Yogi à méditer.
Les évolutions prévues du climat devraient être marquées par des épisodes de sécheresse plus fréquents, une mortalité accrue des arbres qui ne prend pas en compte l'écosystème dans les scénarios climatiques redoutés.
Si ces théories sont quelque peu contredites par les uns ou les autres,
« Toute théorie est grise mais vert florissant est l'arbre de la vie. »
C'est là une réponse de Johann Wolfgang Von Goethe.
« La tendance à la hausse se poursuit... En Provence, les années suivant la canicule de 2003 ont également été très sèches, et nous avons constaté des mortalités importantes sur les pins sylvestres, les sapins et les chênes-lièges quelques années après ... En vingt ans, les superficies connaissant un dépérissement des forêts ont été multipliées par quatre. Dans l'Ouest canadien, c'est une zone équivalente à la forêt française qui est dans ce cas. », est l'extrait du discours de Michel Vennetier, de l'Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture à Aix-en-Provence.
Un sage du nom de Kuang Chung a dit : « Si vous planifiez pour un an plantez une graine. Pour dix ans plantez un arbre. Pour cent ans éduquez le peuple. »
L'homme serait-il suffisamment sage pour appliquer cette leçon ?
Je n'en suis pas sûr. L'amendement "Nutella" est remis à plus tard et l'on continue la déforestation pour planter encore plus de palmiers à huile en rappelant que ce ne sont pas des arbres. Il faudrait que les consommateurs renoncent massivement à acheter. Ceci est pure utopie.
Imaginez un instant le nombre d'arbres à abattre pour ensevelir tous les hommes de la planète dans des cercueils de bois ? Voilà de quoi vous faire frémir dans l'au-delà.
Il y a un proverbe arabe :
« Ne coupe pas l'arbre qui te donne de l'ombre. »
J'ai écrit un poème "Homme à abattre" (voir sur mon site).
Je clos mon article avec cette autre citation d'Andrée Chedid :
« La volonté d'aimer de vivre est un arbre naturel... »