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Répression sanglante à Anjouan et aux Comores

Publié le 03 avril 2008 par Saucrates

Que fait la communauté internationale ? L'île d'Anjouan et son président, Mohamed Bacar, était en conflit depuis un certain nombre d'années avec l'Union des Comores et avec l'Organisation de l'Union Africaine. L'île d'Anjouan voulait notamment faire sécession des Comores.
Il y a à peine une semaine, des troupes armées venant de plusieurs pays africains, envoyées par l'Organisation de l'Union Africaine débarquaient à Anjouan avec des armes de guerre, fusils d'assaut, pour renverser le gouvernement de cette île et en prendre le contrôle militairement, à la demande du président comorien Sambi.
Le président contesté, Mohamed Bacar, fuyait alors Anjouan pour Mayotte, avec une vingtaine de gardes du corps. Il était immédiatement transféré par la préfecture de Mayotte vers la Réunion, où une procédure de reconduite à la frontière était formulée à son encontre par la préfecture de la Réunion. Mais l'île de Mayotte, et notamment sa population blanche, originaire notamment de France métropolitaine, était immédiatement la cible de jeunes noirs, pour partie anjouanais, qui décidaient de faire la chasse aux blancs (aux m'zungus) avec barres de fer, gourdins et sabres. De nombreux blancs ou blanches, en moto, à pieds ou en voiture, étaient ainsi attaqués la semaine dernière par des émeutiers, tirés de force de leur voiture, battus ... On parle de viols, de bras coupés voire d'assassinats, sans que les forces de police ou de gendarmerie françaises n'aient été capables d'intervenir pour faire cesser les violences. Ces anjouanais manifestaient par la haine du blanc leur volonté de voir Mohamed Bacar être transféré immédiatement aux Comores ou à Anjouan pour y être 'jugé' (exécuté serait un terme plus clair).
La répression s'amplifie également à Anjouan où de nombreux témoignages de mutilations, de châtiments publics, voire d'exécutions affluent. Plus de 1.000 arrestations auraient eu lieu. Des dignitaires de l'ancien régime du président Bacar (ministres, juges ...) seraient l'objet d'humiliations et de tortures. On est ainsi sans nouvelles de l'ancien ministre Mohamed Abdou Madi, de l’ancien président du conseil constitutionnel Ahmed Sourette, du conseiller Halidi Abdérémane Ibrahim, candidat malheureux à la présidence de l’Union des Comores en 2006, de l'ex-ministre de l’Intérieur Saline Jaffar ... Ce dernier aurait fait l'objet de sévices publics, totalement dénudé par les soldats qui l’encadraient, dans le village de Ouali, exhibé et fouetté jusqu’à en perdre connaissance, puis jeté en prison où les tortures auraient continué. La charia, ou loi islamique, aurait ainsi été mis en application à Anjouan, comme dans le reste des Comores.
Un nouveau mot d'ordre court actuellement dans les rues d'Anjouan : la 'libération' de Mayotte ... La chasse aux m'zungus des derniers jours ne serait ainsi qu'un avant-goût de ce qui attend les mahorais et les occidentaux blancs vivants à Mayotte. Pour mémoire, Mayotte est la seule île de l'archipel des Comores qui a refusé l'indépendance lors du référendum d'accession à l'indépendance en 1975. La revendication actuelle des mahorais est pourtant l'accession de l'île au statut de département d'outre-mer (et non une collectivité territoriale comme aujourd'hui) et non pas son indépendance. L'Organisation de l'Union Africaine conteste régulièrement la décision de la France de conserver Mayotte au sein du territoire de la République française. Il se dit aussi que la volonté d'une partie des habitants de l'île d'Anjouan de demander à faire sécession des Comores pour demander à rejoindre la République Française expliquerait l'intervention des forces africaines et les massacres actuellement commis par celles-ci.
Comment la communauté internationale peut-elle laisser de tels actes de répression être menés par des forces armées ? Comme l'Organisation de l'Union Africaine peut-elle participer à de tels massacres ? Combien de temps de tels actes peuvent-ils se poursuivre sans réactions ? Et que faut-il penser de l'homme (je n'ose dire de la race africaine) lorsque l'on voit de tels actes être commis à notre époque, au nom du pouvoir ? A quand un tribunal pénal international à Anjouan, aux Comores pour y juger Sambi, Bacar éventuellement pour ces éventuels crimes antérieurs et les soldats, comoriens ou envoyés par l'Organisation de l'Union Africaine ?
De tels actes, qu'ils aient lieu à Anjouan contre des vaincus, quels qu'aient pu être leurs crimes antérieurs, ou qu'ils aient lieu à Mayotte contre les européens blancs, dont l'unique faute est d'être blanc (ou blanche), donnent à haïr l'autre, l'étranger, celui qui revendique son étrangeté.
Lire l'article suivant d'Afrika.com un peu ancien (février 2008) pour une chronologie détaillée de cette histoire ...
http://www.afrik.com/article13526.html
Saucratès

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